Article de presse: La Chine adulte
Publié le 17/01/2022
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Maquillage léger et permanentes agrémentent de plus en plus le visage des jeunes femmes, tandis que le qipao, la longue robefendue traditionnelle, a fait sa réapparition dans les rues des grandes villes.
Mais, quelques mois plus tôt seulement, profitant de lacampagne contre la " pollution des esprits ", certaines unités avaient aussitôt émis des règlements interdisant à leurs employées leport de cheveux longs et de colifichets.
Pendant quelques semaines, à la fin de l'année dernière, ce soudain bégaiement de l'histoire fit passer des frissons dans le dos.Comme font trembler, après avoir d'abord sécurisé le brave citoyen, les vagues d'exécutions de " criminels " qui se succèdentdans tout le pays depuis le mois d'août 1983.
Le nombre des personnes fusillées atteindrait au moins dix mille.
Le code pénaladopté en 1980 n'a cessé, depuis lors, d'être amendé dans le sens d'une plus grande sévérité.
L'absence quasi totale d'avocatsdignes de ce nom auprès des accusés, le caractère sommaire des procédures, donnent une idée de l'arbitraire qui continue d'yprésider.
A la différence de celles de naguère, ces campagnes de répression policière ne visent pas de catégorie politique précise.
Il s'agitd' " éliminer " des éléments asociaux qui relèvent du droit commun.
Mais il est significatif que les autorités, dans leurs justifications,en appellent à la " lutte de classes " contre les " activités contre-révolutionnaires " de ces criminels.
L'objectif, en effet, n'est-il pasle même? Ne s'agit-il pas, par l'exemple, d'inspirer la terreur à une société civile tentée de trop profiter, voire d'abuser, du maigreespace de liberté qui lui a été accordé? Prisonnier des structures politiques totalitaires qu'il a établies, incapable d'instaurer avec lapopulation un libre consensus, le régime, tout en s'assouplissant, continue de tenir le pays d'une main de fer.
L'unité du parti,soumis lui aussi à une campagne de " rectification " est, dans ces conditions, un garant indispensable du maintien de la stabilité,que risquent de menacer, à terme, les tensions nées d'un développement social impétueux.
L'ouverture
L'ouverture, voilà le mot magique lâché! Dans un pays aussi profondément tourné vers lui-même et dont les dirigeants ont, detout temps, été intimement convaincus que leur code de valeurs morales correspondait parfaitement aux nécessités d'un bongouvernement de leur peuple, il y a, de fait, quelque chose de pas très naturel, voire de quasiment blasphématoire, à imaginer lesalut dans l'appel aux " diables étrangers ".
Fidèle à cette tradition, Mao n'exhortait-il pas son pays à " compter sur ses propresforces "?
C'est dire la rupture qu'a représentée la décision, formalisée en décembre 1978, de cultiver davantage les relationséconomiques et commerciales avec l'extérieur, par conséquent avec l'Occident et le Japon.
A l'origine de cette orientationnouvelle se trouvent un constat et une volonté.
Le constat, c'est celui que les dirigeants chinois ont fait après la mort de Mao : malgré l'effort gigantesque d'édificationd'infrastructures depuis 1949 et de création d'une industrie nationale, la Chine s'essouffle.
Entravé par une démographiegalopante, le " décollage " se fait attendre.
Les moyens financiers manquent cruellement.
Sauf dans certains domaines précis(industries spatiale, nucléaire, par exemple), le niveau technique est terriblement arriéré.
Moderniser, la Chine en a bien besoin.
Sait-on, par exemple, que 50 à 60 % des équipement industriels nécessiteraient,aujourd'hui, un renouvellement complet? Faute d'installations adéquates, les ports, au lieu d'être des poumons de l'activitééconomique, sont en permanence engorgés.
Quant aux méthodes de gestion, longtemps bridées par les impératifs politiques, ellestémoignent souvent d'une incompétence notoire de la part de ceux qui les appliquent.
Comment moderniser ?
Comment alors moderniser plus vite? Eh bien! tout simplement en permettant aux capitaux étrangers d'entrer dans le pays,ensuite en recourant à des prêts en devises occidentales, enfin en augmentant sensiblement le volume du commerce extérieur.
Dans un premier temps, l'appel aux investisseurs occidentaux et japonais s'est limité à des régions désignées à cette fin : des" zones économiques spéciales " (ZES).
La plus connue est celle de Shenzen, en bordure de Hongkong.
Après des débutsdifficiles, Shenzen connaît depuis deux ans un essor spectaculaire, que symbolise la construction d'un centre de commerceinternational de quarante étages.
De nombreuses banques d'affaires, françaises notamment, y ont ouvert des bureaux dereprésentation.
L'expérience de Shenzen a fait école.
D'autres ZES ont été crées : Zhuhai, près de Macao, et Shantou, dans la province duGuangdong, Xiamen (ex-Amoy), dans le Fujian.
Cette politique d'introduction de fonds étrangers a connu, cette année, unnouveau développement avec son extension à quatorze villes côtières.
D'autre part, de nombreuses provinces, même parmi lesplus attardées, comme le Ningxia, coincée entre la Mongolie-Intérieure et le couloir du Gansu, ont été autorisées à lancer des.
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