Article de presse: Klaus Barbie, ou le crime sans reniement
Publié le 17/01/2022
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confiance qu'il inspirait : camarade irréprochable, des performances dans le service excellentes, un comportement de SSexemplaire tant dans le service qu'en dehors.
Une phrase était ajoutée : " son opinion relative à la conception du monde nazi estconsidérée comme affirmée ".
Au printemps 1940, la Hollande réduite, il était affecté à Amsterdam au groupe d'intervention de la police de sécurité.
Il devaitaffirmer qu'il ne fit là que rechercher des renseignements sur des questions de politique intérieure et extérieure.
Et sur des juifs ?" Il ne pouvait s'agir alors que de personnes coupables d'actions illégales.
" Tel était l'homme qui, à vingt-neuf ans, arrivait à Lyonen 1942.
On est en novembre.
Depuis le 20 avril - date anniversaire de la naissance de Hitler - , il portait le grade de SSUntersturmführer.
Ses chefs le présentaient comme " un SS qui va droit au but et qui aime l'action ".
Ils relevaient aussi " un don marqué pour le travail d'information ".
Ils portaient à son crédit " le démantèlement de nombreusesorganisations ennemies ".
Au total, " une personne sur laquelle il est permis de compter ".
Il ne devait pas décevoir.
Après novembre 1942, l'emprise de la police allemande sur la France est devenue totale.
De soncôté, la Résistance a pris corps et bientôt viendra le temps des maquis et celui des expéditions impitoyables et conjuguées de laSS et de la Milice.
La France de novembre 1942, c'est deux mille policiers nazis spécialistes du renseignement mais qui ont tousle même objectif : une lutte sans merci contre " les ennemis du Reich ".
Barbie fut l'un de ces deux mille.
La section IV qu'il dirigeaau SIPO-SD de Lyon était la plus importante des six que comptait le service.
Elle était chargée de la " répression des crimes etdélits politiques " et divisée en cinq sous-sections, dont la IV B dite " anti-juive ".
Les milieux de la Résistance et de laclandestinité en connaissent l'existence et la redoutent.
Comme ils connaissent le nom de Klaus Barbie.
Si l'homme se trouvehiérarchiquement soumis à l'autorité du commandeur Hollert auquel succédera le lieutenant-colonel Werner Knab, c'est de lui quese souviendront toujours ceux qui connurent l'infortune de l'arrestation.
Les procès de 1952 et 1954
De ce que fut son activité entre novembre 1942 et août 1944, tant à Lyon et ses environs immédiats que dans les dixdépartements que contrôlait son Einsatz-Kommando, deux procès dans lesquels il se trouvait accusé par contumace, d'abord en1952 puis en 1954, avaient présenté un tableau effrayant.
Arrestations, tortures, pillages, exécutions massives d'otages,déportations avaient été énumérés et détaillés.
Il était évident que le seul Klaus Barbie n'avait pu être l'auteur de tant de crimes de guerre.
D'autres Allemands, sescollaborateurs immédiats, y avaient pris leur part.
Des Français aussi, ceux-là arrêtés en leur temps, jugés, condamnés, avaientchargé Klaus Barbie l'absent.
Mais des témoins aussi, des rescapés avaient, dans une égale constance, dénoncé son zèle etsurtout sa propension à la violence irraisonnée, à la torture systématiquement infligée, ce qui lui avait valu le surnom de " boucherde Lyon ".
De ces faits-là, la justice, soudain en possession et en charge de Barbie en février 1983, ne pouvait juridiquement plusconnaître.
Plus de vingt ans s'étaient écoulés depuis les condamnations à mort prononcées successivement par contumace en1952 et 1954, et la prescription se trouvait acquise.
Il fallait rechercher dès lors d'une part si d'autres faits avaient pu exister quiauraient échappé à la connaissance des juges des années 50, d'autre part, si ces faits pouvaient être qualifiés crimes contrel'humanité, ce qui seul pouvait les rendre " imprescriptibles par nature ", c'est-à-dire permettre d'en juger encore les auteurs aunom de l'impossible oubli, quel que soit le temps écoulé.
En définitive, Klaus Barbie se vit accuser de la liquidation du comité lyonnais de l'Union générale des israélites de France(UGIF) après une rafle opérée le 9 février 1943, rue Sainte-Catherine, à Lyon de la déportation des enfants juifs de la colonied'Izieu dans l'Ain, tous arrêtés avec cinq adultes le 6 avril 1944 de la déportation d'environ 650 personnes parties versl'Allemagne le 11 août 1944 par le dernier train qui quitta Lyon sous escorte allemande de la mort précédée de tortures duprofesseur Gompel, de la déportation de Mme Lise Lesèvre, de celle de son mari et de son fils.
Juridiquement, il était signifié à Klaus Barbie d'avoir commis ces crimes contre l'humanité " en prenant part à l'exécution d'unplan concerté pour réaliser la déportation, la réduction en esclavage et l'extermination de populations civiles ou des persécutionspour des motifs politiques, raciaux ou religieux, se rendant complice dans les faits qui ont préparé ou facilité leur action desauteurs des meurtres ".
La définition du crime contre l'humanité
Ces faits, Klaus Barbie les niait ou, pour le moins, assurait n'en avoir gardé aucun souvenir.
Comme il affirmait n'avoir été mêléni à la rafle des juifs de la rue Sainte-Catherine ni à l'arrestation des enfants d'Izieu, on lui opposa, outre des témoins, des.
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