Article de presse: Kabila, un opposant qui a su attendre son heure
Publié le 17/01/2022
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deux cents barbudos cubains.
Le Che ne garde pas un souvenir ému de sa rencontre avec Kabila, qu'il prend pour un noceur, unrévolutionnaire d'opérette.
Le compañero de Fidel Castro déplore l'attitude de ces Congolais qu'il accuse de passer plus detemps au Caire, à Paris et à Dar es-Salaam, d'où ils rédigent leurs communiqués de guerre, que sur le terrain.
Il critique lemanque de courage personnel de Kabila et son manque de sens politique.
"Rien ne permet de penser qu'il est l'homme de lasituation.
Il laisse passer les jours sans se préoccuper d'autre chose que des rivalités politiques et il aime trop les femmes etl'alcool", écrit le Che.
Le futur patron de l'AFDL reste discret sur cet épisode et prend bien soin de ne pas revendiquer leparrainage du Che.
"S'il a été déçu, il ne me l'a pas dit.
Les pays sont différents, les situations sont différentes, toutes lesrévolutions n'ont pas le même objectif", explique-t-il sans autre commentaire quand un curieux l'interroge sur ses relations avec le"Commandante".
En 1967, Laurent-Désiré Kabila fonde le Parti révolutionnaire du peuple (PRP), un groupuscule d'obédience maoïste et vitdans les maquis du Shaba et du Kivu, luttant contre le pouvoir central avec ses Forces armées populaires (FAP), qui comptentjusqu'à trois mille combattants, impliqués dans des actions sur le territoire zaïrois ou stationnés dans des sanctuaires zambiens ettanzaniens.
La guerre froide bat son plein et il reçoit le soutien déclaré de la Chine populaire et de la Tanzanie de Julius Nyerere,alors engagé dans une expérience socialiste à l'africaine qui fera long feu.
Le PRP et sa branche armée s'autofinancent sans problème.
Leur territoire est vaste et d'une richesse exceptionnelle : or,diamants, ivoire, café.
Ils entretiennent des trafics variés et juteux avec le reste du monde via la Zambie, la Tanzanie et le Burundi.A Bujumbura, leurs amis tutsis commercialisent l'or collecté dans les collines et le café sorti en contrebande du territoire zaïrois.En 1975, les hommes de Kabila kidnappent en Tanzanie quatre scientifiques occidentaux venus observer un groupe de singes.
Ilsseront libérés à Dar es-Salaam, après de sordides tractations et l'intervention personnelle du président Nyerere, contre unerançon, révisée à la baisse, de 250 000 francs.
Laurent-Désiré Kabila est à ce moment-là bien plus un chef de bande qu'un chef de guerre, un trafiquant-businessman plusqu'un guérillero.
Il vit d'expédients, mais il vit bien, étendant ses réseaux dans les pays voisins, notamment en Tanzanie où ilpossède une flottille de pêche et des maisons closes à Kigoma et à Dar es-Salaam.
En novembre 1984, les hommes du PRPs'emparent de Moba, la ville natale de leur chef, qu'ils tiennent un moment.
Ironie du sort, c'est l'actuel chef d'état-major desFAZ, le général Mahele Bokungu Lieko, qui rétablit la situation et reprend la ville.
Le coup d'éclat de Kabila n'est pas du goût deKinshasa, et, en 1985, le gouvernement négocie, en échange d'une amnistie, la reddition des troupes du PRP, qui perd une partiede ses hommes, mais aussi ses appuis extérieurs.
La Tanzanie et l'Ouganda où il possède aussi des biens sont alors des havrespour celui qui se réclame toujours de Patrice Lumumba.
Mais le héros nationaliste congolais doit se retourner dans sa tombe à chaque fois que Kabila invoque son nom.
Car celui-cisert les présidents ougandais successifs, du dictateur fantasque et sanguinaire Idi Amin Dada à Yoweri Museveni, en passant parMilton Obote.
Il sert aussi les intérêts bien compris de John Garang, le rebelle soudanais, et de Mobutu, lorsqu'en 1989 ilintercède auprès du second pour lui arracher l'autorisation de faire transiter par le Zaïre le bois précieux que le colonel Garang"récolte" dans la province soudanaise de l'Equatoria occidentale, frontalière du Haut-Zaïre.
Entre-temps, Laurent-Désiré Kabila fait une apparition surprise, le 21 septembre 1982, à Rotterdam, aux Pays-Bas, où ilparticipe à une session du Tribunal permanent des peuples, en compagnie d'Antoine Gizenga, le fondateur du Parti lumumbisteunifié (Palu), principal héritier de la mouvance lumumbiste.
L'essentiel de l'opposition zaïroise est représentée et le régime duprésident Mobutu est, sans surprise, accusé de violation systématique des droits de l'homme.
Le chef du PRP s'abstient, enrevanche, de participer aux travaux de la Conférence nationale souveraine, qui planche au début des années 90 sur la transitiondu pays vers la démocratie.
Il resurgit à point nommé à l'automne 1996, alors que le président Mobutu, opéré le 22 août d'un cancer de la prostate,poursuit une longue convalescence d'abord à Lausanne en Suisse, puis dans sa résidence de Roquebrune-Cap-Martin, sur laCôte d'Azur.
L'insurrection tutsie est en plein essor dans l'est du pays, portée à bout de bras par les armées rwandaise,burundaise et ougandaise.
Elle cherche un deuxième souffle et une caution zaïro-zaïroise.
C'est à ce moment-là que Laurent-Désiré Kabila est propulsé sur le devant de la scène par ses amis de Kampala et de Kigali, sur une suggestion américaine.
Les dirigeants rwandais mènent une politique revancharde.
Ils veulent extirper du Zaïre le reliquat des ex-Forces arméesrwandaises (FAR) et des milices extrémistes hutues.
Les Ougandais, au-delà du soutien indéfectible qu'ils apportent au Rwanda,souhaitent un Zaïre oriental tranquille, débarrassé de tous les embryons de rébellions hostiles qu'entretenait le régime Mobutu.
Lepari est gagné, et de quelle manière ! L'insurrection tutsie, devenue au fil des mois la rébellion zaïroise de Laurent-Désiré Kabila,a conquis un tiers du Zaïre.
Après Kisangani, elle a enlevé Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï-Oriental, la province diamantifère,puis Lubumbashi, la capitale du Shaba, dont le sous-sol regorge de cuivre, de cobalt, d'or, de manganèse et d'uranium.
Elle.
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