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Article de presse: Kabila, un opposant qui a su attendre son heure

Publié le 17/01/2022

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16 mai 1997 - Ce n'est pas Rambo. Laurent-Désiré Kabila n'a rien d'un chef militaire, d'un baroudeur, ni même d'un aventurier. Petit et rondouillard, le cheveu ras et le visage glabre, il a plutôt l'air bon et malicieux d'un papy quinquagénaire. C'est en apparence un homme simple et modeste. Il aime plaisanter sur le luxe ostentatoire des villas des dignitaires du régime de Kinshasa qu'il réquisitionne au fil de ses conquêtes. A Goma, son fief, dans l'est du pays, il reçoit ses visiteurs et donne ses conférences de presse dans les salons de la résidence du maréchal Mobutu, un petit palais en briques rouges de mauvais goût sur la rive du lac Kivu. "C'est le musée de la honte", dit-il, moquant l'endroit, ses marbres, ses brocarts, ses ors et ses meubles de style. Il n'arbore aucun signe extérieur de richesse et se présente souvent vêtu d'un pantalon de coton et d'une chemisette-saharienne coordonnée de couleur sobre, bleu ou beige. Il affectionne les chaussures de sport et les sandales de cuir. Chapeau à large bord ou casquette américaine, il ne reste jamais longtemps tête nue au soleil. La protection dont il est l'objet l'exaspère quelque peu. Foncer à tombeau ouvert, sur un mauvais asphalte, dans une voiture blindée, entre deux pick-up garnis de soldats en armes prêts à bondir, ne l'enthousiasme guère. Mais il est désormais une cible potentielle et condescend à obéir à ceux qui assurent sa sécurité. A cinquante-six ans, il entame une deuxième carrière politique. Les Banyamulenges, littéralement "ceux de Mulenge", des descendants de Tutsis rwandais établis au début du XIXe siècle sur les plateaux et les collines proches d'Uvira, dans le Sud-Kivu, l'ont tiré des oubliettes de l'Histoire. Soutenus par l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, les Banyamulenges, persécutés par les tribus locales, les fonctionnaires démunis et jaloux et l'armée zaïroise qui tentait de les refouler au pays de leurs ancêtres, lancent, en septembre 1996, un mouvement de révolte armée. Ils humilient rapidement les Forces armées zaïroises (FAZ), puis s'en prennent aux extrémistes hutus burundais de Léonard Nyangoma, pour plaire au nouveau régime de Bujumbura, avant de frapper les extrémistes hutus rwandais, agglutinés dans des camps de réfugiés aux alentours de Bukavu et de Goma, pour remercier les autorités de Kigali de leur aide précieuse. Le 25 octobre 1996, les Banyamulenges affirment subitement vouloir renverser le régime du président Mobutu Sese Seko... Ils annoncent avoir été rejoints par d'autres opposants zaïrois. Quatre nébuleuses politiques, implantées dans le Nord et le Sud-Kivu et proches du pouvoir ougandais, s'unissent au sein de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), dont le coordinateur et futur président n'est autre que Laurent-Désiré Kabila, vieux cheval de retour de la politique zaïroise. Né à Moba, un port sur le lac Tanganyika, dans la province du Shaba, l'ex-Katanga, il appartient à l'importante ethnie des Lubas du Katanga : les Balubakat. Rien ne le disposait donc à prendre la tête d'un mouvement politico-militaire créé par des Tutsis. Il apparaît publiquement pour la première fois le 31 octobre à Uvira, tout juste conquise par les Banyamulenges, où il harangue une population à 45 % tutsie. "L'Alliance est votre mouvement contre la tyrannie et la corruption, un mouvement pour la liberté et la vie, crie-t-il. Nous devons renverser Mobutu et le jeter dans les poubelles de l'Histoire." Il a étudié en Allemagne de l'Est, à la fin des années 50, avant de rentrer au Congo au moment où le pays est sur le point d'obtenir son indépendance de la Belgique. Laurent-Désiré Kabila revient au pays anti-impérialiste et tiers-mondiste. C'est la mode, surtout pour ceux qui ont vécu en Europe de l'Est. Mais ces concepts, désuets aujourd'hui, épousent alors les contours de la guerre froide : il est anti-américain, pro-socialiste et favorable à la planification du développement des pays fraîchement indépendants. En 1960, il est élu député sur la liste des Balubakat et soutient activement le premier ministre de l'époque : Patrice Lumumba. Celui-ci sera renversé par le chef de l'armée, un certain Joseph-Désiré Mobutu, et assassiné le 17 janvier 1961 à Elisabethville, la capitale du Katanga, devenue par la suite Lubumbashi. La destitution et l'assassinat de Lumumba engendrent une succession de rébellions dans l'est du pays : il devient un martyr, un mythe révolutionnaire. L'URSS donne son nom à l'université de Moscou où viennent étudier les étudiants du tiers-monde. Laurent-Désiré Kabila perd son siège de député en 1962 et se réfugie de nouveau en Europe de l'Est. Dès son retour en 1963, il rejoint l'insurrection armée d'inspiration lumumbiste. En janvier 1964, il est dans les maquis du Kwilu, la partie méridionale de l'actuelle province du Bandundu, dirigés par Pierre Mulele, disciple et collaborateur de Patrice Lumumba. De nombreux massacres, passés sous silence, endeuillent la région. L'insurrection muleliste, soutenue par les Soviétiques, fait quelque cent mille morts. Laurent-Désiré Kabila rejoint en avril la rébellion des Simbas ( "les lions", en swahili), dirigée par Gaston Soumaliot. Elle est partiellement anéantie en novembre, mais les Simbas, mulelistes bon teint, conservent le contrôle de vastes régions du Kivu jusqu'en 1968. Lumumbiste de la première heure, Laurent-Désiré Kabila, reçoit dans son maquis du Kivu, d'avril à décembre 1965, Ernesto "Che" Guevara, qui envisage un moment de créer dans cette région un foyer de "déstabilisation anti-impérialiste", avec quelque deux cents barbudos cubains. Le Che ne garde pas un souvenir ému de sa rencontre avec Kabila, qu'il prend pour un noceur, un révolutionnaire d'opérette. Le compañero de Fidel Castro déplore l'attitude de ces Congolais qu'il accuse de passer plus de temps au Caire, à Paris et à Dar es-Salaam, d'où ils rédigent leurs communiqués de guerre, que sur le terrain. Il critique le manque de courage personnel de Kabila et son manque de sens politique. "Rien ne permet de penser qu'il est l'homme de la situation. Il laisse passer les jours sans se préoccuper d'autre chose que des rivalités politiques et il aime trop les femmes et l'alcool", écrit le Che. Le futur patron de l'AFDL reste discret sur cet épisode et prend bien soin de ne pas revendiquer le parrainage du Che. "S'il a été déçu, il ne me l'a pas dit. Les pays sont différents, les situations sont différentes, toutes les révolutions n'ont pas le même objectif", explique-t-il sans autre commentaire quand un curieux l'interroge sur ses relations avec le "Commandante". En 1967, Laurent-Désiré Kabila fonde le Parti révolutionnaire du peuple (PRP), un groupuscule d'obédience maoïste et vit dans les maquis du Shaba et du Kivu, luttant contre le pouvoir central avec ses Forces armées populaires (FAP), qui comptent jusqu'à trois mille combattants, impliqués dans des actions sur le territoire zaïrois ou stationnés dans des sanctuaires zambiens et tanzaniens. La guerre froide bat son plein et il reçoit le soutien déclaré de la Chine populaire et de la Tanzanie de Julius Nyerere, alors engagé dans une expérience socialiste à l'africaine qui fera long feu. Le PRP et sa branche armée s'autofinancent sans problème. Leur territoire est vaste et d'une richesse exceptionnelle : or, diamants, ivoire, café. Ils entretiennent des trafics variés et juteux avec le reste du monde via la Zambie, la Tanzanie et le Burundi. A Bujumbura, leurs amis tutsis commercialisent l'or collecté dans les collines et le café sorti en contrebande du territoire zaïrois. En 1975, les hommes de Kabila kidnappent en Tanzanie quatre scientifiques occidentaux venus observer un groupe de singes. Ils seront libérés à Dar es-Salaam, après de sordides tractations et l'intervention personnelle du président Nyerere, contre une rançon, révisée à la baisse, de 250 000 francs. Laurent-Désiré Kabila est à ce moment-là bien plus un chef de bande qu'un chef de guerre, un trafiquant-businessman plus qu'un guérillero. Il vit d'expédients, mais il vit bien, étendant ses réseaux dans les pays voisins, notamment en Tanzanie où il possède une flottille de pêche et des maisons closes à Kigoma et à Dar es-Salaam. En novembre 1984, les hommes du PRP s'emparent de Moba, la ville natale de leur chef, qu'ils tiennent un moment. Ironie du sort, c'est l'actuel chef d'état-major des FAZ, le général Mahele Bokungu Lieko, qui rétablit la situation et reprend la ville. Le coup d'éclat de Kabila n'est pas du goût de Kinshasa, et, en 1985, le gouvernement négocie, en échange d'une amnistie, la reddition des troupes du PRP, qui perd une partie de ses hommes, mais aussi ses appuis extérieurs. La Tanzanie et l'Ouganda où il possède aussi des biens sont alors des havres pour celui qui se réclame toujours de Patrice Lumumba. Mais le héros nationaliste congolais doit se retourner dans sa tombe à chaque fois que Kabila invoque son nom. Car celui-ci sert les présidents ougandais successifs, du dictateur fantasque et sanguinaire Idi Amin Dada à Yoweri Museveni, en passant par Milton Obote. Il sert aussi les intérêts bien compris de John Garang, le rebelle soudanais, et de Mobutu, lorsqu'en 1989 il intercède auprès du second pour lui arracher l'autorisation de faire transiter par le Zaïre le bois précieux que le colonel Garang "récolte" dans la province soudanaise de l'Equatoria occidentale, frontalière du Haut-Zaïre. Entre-temps, Laurent-Désiré Kabila fait une apparition surprise, le 21 septembre 1982, à Rotterdam, aux Pays-Bas, où il participe à une session du Tribunal permanent des peuples, en compagnie d'Antoine Gizenga, le fondateur du Parti lumumbiste unifié (Palu), principal héritier de la mouvance lumumbiste. L'essentiel de l'opposition zaïroise est représentée et le régime du président Mobutu est, sans surprise, accusé de violation systématique des droits de l'homme. Le chef du PRP s'abstient, en revanche, de participer aux travaux de la Conférence nationale souveraine, qui planche au début des années 90 sur la transition du pays vers la démocratie. Il resurgit à point nommé à l'automne 1996, alors que le président Mobutu, opéré le 22 août d'un cancer de la prostate, poursuit une longue convalescence d'abord à Lausanne en Suisse, puis dans sa résidence de Roquebrune-Cap-Martin, sur la Côte d'Azur. L'insurrection tutsie est en plein essor dans l'est du pays, portée à bout de bras par les armées rwandaise, burundaise et ougandaise. Elle cherche un deuxième souffle et une caution zaïro-zaïroise. C'est à ce moment-là que Laurent-Désiré Kabila est propulsé sur le devant de la scène par ses amis de Kampala et de Kigali, sur une suggestion américaine. Les dirigeants rwandais mènent une politique revancharde. Ils veulent extirper du Zaïre le reliquat des ex-Forces armées rwandaises (FAR) et des milices extrémistes hutues. Les Ougandais, au-delà du soutien indéfectible qu'ils apportent au Rwanda, souhaitent un Zaïre oriental tranquille, débarrassé de tous les embryons de rébellions hostiles qu'entretenait le régime Mobutu. Le pari est gagné, et de quelle manière ! L'insurrection tutsie, devenue au fil des mois la rébellion zaïroise de Laurent-Désiré Kabila, a conquis un tiers du Zaïre. Après Kisangani, elle a enlevé Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï-Oriental, la province diamantifère, puis Lubumbashi, la capitale du Shaba, dont le sous-sol regorge de cuivre, de cobalt, d'or, de manganèse et d'uranium. Elle avance sans rencontrer d'obstacle. Un peu trop vite, même, au gré de ses "sponsors" étrangers. Les poches de résistance sont rares, l'armée gouvernementale a fait la preuve de son incompétence et de sa veulerie. Laurent-Désiré Kabila n'est pas décidé à temporiser. Le petit guérillero sans envergure se sent porté par le vent de l'Histoire. Il veut aller à Kinshasa et se prend à rêver d'un destin national. C'est décidé, il sera le tombeur de Mobutu. Il est accueilli en libérateur là où il passe, même si les Zaïrois ne sont pas dupes. Dans les territoires conquis, une fois l'euphorie retombée, les populations constatent que cette rébellion n'est pas à proprement parler zaïroise. Les Rwandais et les Ougandais sont omniprésents. Les Américains aussi, qui ont des "représentants" permanents à Goma, où le numéro deux de l'ambassade des Etats-Unis à Kigali fait de fréquents séjours. L'entourage de Kabila est tutsi. Sa garde rapprochée, l'état-major, les meilleures unités de ses troupes et ses principaux conseillers sont tutsis. Les Zaïrois commencent à douter de son pouvoir de décision et s'interrogent sur sa marge de manoeuvre réelle. Ils s'interrogent aussi sur le caractère démocratique de ses intentions. L'activité politique est muselée dans les zones qu'il contrôle : les partis sont interdits sauf le sien ! Les véhicules et les maisons sont réquisitionnés. Ceux qui veulent faire bonne figure doivent suivre des séminaires de rééducation civique et politique... Des pratiques peu engageantes pour une population échaudée par trois décennies de dictature. FREDERIC FRITSCHER Le Monde du 12 avril 1997

« deux cents barbudos cubains.

Le Che ne garde pas un souvenir ému de sa rencontre avec Kabila, qu'il prend pour un noceur, unrévolutionnaire d'opérette.

Le compañero de Fidel Castro déplore l'attitude de ces Congolais qu'il accuse de passer plus detemps au Caire, à Paris et à Dar es-Salaam, d'où ils rédigent leurs communiqués de guerre, que sur le terrain.

Il critique lemanque de courage personnel de Kabila et son manque de sens politique.

"Rien ne permet de penser qu'il est l'homme de lasituation.

Il laisse passer les jours sans se préoccuper d'autre chose que des rivalités politiques et il aime trop les femmes etl'alcool", écrit le Che.

Le futur patron de l'AFDL reste discret sur cet épisode et prend bien soin de ne pas revendiquer leparrainage du Che.

"S'il a été déçu, il ne me l'a pas dit.

Les pays sont différents, les situations sont différentes, toutes lesrévolutions n'ont pas le même objectif", explique-t-il sans autre commentaire quand un curieux l'interroge sur ses relations avec le"Commandante". En 1967, Laurent-Désiré Kabila fonde le Parti révolutionnaire du peuple (PRP), un groupuscule d'obédience maoïste et vitdans les maquis du Shaba et du Kivu, luttant contre le pouvoir central avec ses Forces armées populaires (FAP), qui comptentjusqu'à trois mille combattants, impliqués dans des actions sur le territoire zaïrois ou stationnés dans des sanctuaires zambiens ettanzaniens.

La guerre froide bat son plein et il reçoit le soutien déclaré de la Chine populaire et de la Tanzanie de Julius Nyerere,alors engagé dans une expérience socialiste à l'africaine qui fera long feu. Le PRP et sa branche armée s'autofinancent sans problème.

Leur territoire est vaste et d'une richesse exceptionnelle : or,diamants, ivoire, café.

Ils entretiennent des trafics variés et juteux avec le reste du monde via la Zambie, la Tanzanie et le Burundi.A Bujumbura, leurs amis tutsis commercialisent l'or collecté dans les collines et le café sorti en contrebande du territoire zaïrois.En 1975, les hommes de Kabila kidnappent en Tanzanie quatre scientifiques occidentaux venus observer un groupe de singes.

Ilsseront libérés à Dar es-Salaam, après de sordides tractations et l'intervention personnelle du président Nyerere, contre unerançon, révisée à la baisse, de 250 000 francs. Laurent-Désiré Kabila est à ce moment-là bien plus un chef de bande qu'un chef de guerre, un trafiquant-businessman plusqu'un guérillero.

Il vit d'expédients, mais il vit bien, étendant ses réseaux dans les pays voisins, notamment en Tanzanie où ilpossède une flottille de pêche et des maisons closes à Kigoma et à Dar es-Salaam.

En novembre 1984, les hommes du PRPs'emparent de Moba, la ville natale de leur chef, qu'ils tiennent un moment.

Ironie du sort, c'est l'actuel chef d'état-major desFAZ, le général Mahele Bokungu Lieko, qui rétablit la situation et reprend la ville.

Le coup d'éclat de Kabila n'est pas du goût deKinshasa, et, en 1985, le gouvernement négocie, en échange d'une amnistie, la reddition des troupes du PRP, qui perd une partiede ses hommes, mais aussi ses appuis extérieurs.

La Tanzanie et l'Ouganda où il possède aussi des biens sont alors des havrespour celui qui se réclame toujours de Patrice Lumumba. Mais le héros nationaliste congolais doit se retourner dans sa tombe à chaque fois que Kabila invoque son nom.

Car celui-cisert les présidents ougandais successifs, du dictateur fantasque et sanguinaire Idi Amin Dada à Yoweri Museveni, en passant parMilton Obote.

Il sert aussi les intérêts bien compris de John Garang, le rebelle soudanais, et de Mobutu, lorsqu'en 1989 ilintercède auprès du second pour lui arracher l'autorisation de faire transiter par le Zaïre le bois précieux que le colonel Garang"récolte" dans la province soudanaise de l'Equatoria occidentale, frontalière du Haut-Zaïre. Entre-temps, Laurent-Désiré Kabila fait une apparition surprise, le 21 septembre 1982, à Rotterdam, aux Pays-Bas, où ilparticipe à une session du Tribunal permanent des peuples, en compagnie d'Antoine Gizenga, le fondateur du Parti lumumbisteunifié (Palu), principal héritier de la mouvance lumumbiste.

L'essentiel de l'opposition zaïroise est représentée et le régime duprésident Mobutu est, sans surprise, accusé de violation systématique des droits de l'homme.

Le chef du PRP s'abstient, enrevanche, de participer aux travaux de la Conférence nationale souveraine, qui planche au début des années 90 sur la transitiondu pays vers la démocratie. Il resurgit à point nommé à l'automne 1996, alors que le président Mobutu, opéré le 22 août d'un cancer de la prostate,poursuit une longue convalescence d'abord à Lausanne en Suisse, puis dans sa résidence de Roquebrune-Cap-Martin, sur laCôte d'Azur.

L'insurrection tutsie est en plein essor dans l'est du pays, portée à bout de bras par les armées rwandaise,burundaise et ougandaise.

Elle cherche un deuxième souffle et une caution zaïro-zaïroise.

C'est à ce moment-là que Laurent-Désiré Kabila est propulsé sur le devant de la scène par ses amis de Kampala et de Kigali, sur une suggestion américaine. Les dirigeants rwandais mènent une politique revancharde.

Ils veulent extirper du Zaïre le reliquat des ex-Forces arméesrwandaises (FAR) et des milices extrémistes hutues.

Les Ougandais, au-delà du soutien indéfectible qu'ils apportent au Rwanda,souhaitent un Zaïre oriental tranquille, débarrassé de tous les embryons de rébellions hostiles qu'entretenait le régime Mobutu.

Lepari est gagné, et de quelle manière ! L'insurrection tutsie, devenue au fil des mois la rébellion zaïroise de Laurent-Désiré Kabila,a conquis un tiers du Zaïre.

Après Kisangani, elle a enlevé Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï-Oriental, la province diamantifère,puis Lubumbashi, la capitale du Shaba, dont le sous-sol regorge de cuivre, de cobalt, d'or, de manganèse et d'uranium.

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