Article de presse: Jean Leguay : j'ai fait mon métier
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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-Le chef de gare qui faisait partir les trains aussi.
Si je n'avais pas été là, ç'aurait été un autre.
J'ai probablement signé deslettres.
Ce sont mes services qui me les présentaient.
Cela touche des juifs étrangers, en zone libre essentiellement.
Mon secteurétait la zone occupée.
C'est incroyable toutes ces archives allemandes...
Je ne sais d'ailleurs pas à quel point c'est vrai...
-Que devenaient les déportés ?
-Il s'agissait de regroupements d'israélites étrangers en Allemagne.
Des regroupements..., on ne savait pas.
La radio deLondres n'a jamais parlé de camps.
-Dans une note de Röthke du 18 août 1942, ont lit : " Leguay fit savoir qu'il avait, de son côté, proposé au gouvernementfrançais de mettre à notre disposition, dès la fin août et pendant les premiers jour de septembre, la totalité des juifs prévus pour leprogramme de septembre, la zone occupée disposant d'assez de places dans ses camps pour recevoir les juifs à interner dansleur totalité.
" -Les Allemands disent ça ! C'est absurde.
L'ensemble de mon comportement montre le contraire.
Je ne sais pas ceque racontait M.
Röthke, mais ça n'a aucun rapport avec la réalité.
J'essayais par tous les moyens de contrecarrer les Allemands.
-Vous prétendez toujours que " l'arrestation de vingt mille juifs par la police parisienne n'eut pas lieu "?
-A l'origine, avant Röthke, il y avait Dannecker, avec qui on ne pouvait pas parler.
Je me suis plaint à Bousquet, qui a transmisà Laval.
Ils ont mis Röthke.
Il n'y pas eu de rafle de vingt mille juifs français.
C'étaient des juifs étrangers.
-Il y a eu, au minimum, soixante-quinze mille sept cent vingt et un juifs déportés de France.
-Ah ! C'est possible, mais il n'est pas dit que les juifs français ont été arrêtés par la police française.
Je n'étais pas là avant.
Jene sais pas.
-Pour vous, arrêter des juifs étrangers qui se sont réfugiés en France, et leurs enfants, français, c'est moins grave ?
-Pour moi, entendons-nous , à l'époque, nous étions dans l'obédience allemande.
C'étaient des juifs allemands, polonais.
Legouvernement français défendait ses ressortissants, c'est normal.
Les enfants...
Propos recueillis par LAURENT GREILSAMER Le Monde du 12 novembre 1978.
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