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Article de presse: Japon, l'Occident de l'Extrême-Orient

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

japon
6 juillet 1972 - Tout a grandi au Japon pour qui le redécouvre dix ans plus tard. Les immeubles qui se haussent du col et escaladent les pentes, les autoroutes qui enveloppent les îles et les montagnes d'un réseau de plus en plus dense, la taille des Japonais qui gagne quelques centimètres de génération en génération, leur nombre qui culmine aujourd'hui à quelque 108 millions, les voitures en circulation qui ont sextuplé, la production industrielle qui a presque triplé, celle de l'acier qui a plus que triplé, le produit national qui a quadruplé, les échanges extérieurs qui ont quintuplé, les réserves monétaires qui ont décuplé, les prix qui galopent de plus en plus vite et dont la hausse annuelle atteint 13 % à la consommation et 17 % à la production, les salaires qui galopent aussi et qui, sur le papier, ont augmenté de 21 % en un an, le yen qui est périodiquement réévalué. Tout pousse, prolifère, augmente, à l'exception de la longueur des jupes. Le kimono se fait rare et c'est dommage. A l'exception aussi des dimensions de l'archipel nippon. On est tenté de dire que ses 370 000 kilomètres carrés-les deux tiers d'une France qui serait aux trois quarts montagneuse-rétrécissent à vue d'oeil. Pour près du tiers, la population est aujourd'hui concentrée dans les trois grandes villes du Japon ventral : Tokyo, Nagoya et Osaka, qui ne formeront plus, un jour, qu'une seule gigantesque métropole, coincée entre la montagne et la mer. " Si la tendance actuelle continue, les trois villes auront plus de 60 millions d'habitants en 1985 ", prédit le journal Nihon Kenzaï-plus que la population de la France entière. Avant même d'atterrir au milieu de la fourmilière tokyote, en découvrant ces lumières sans nombre qui s'éveillent dans le soir, le tissu serré des rues scintillantes, les serpents palpitants des autoroutes et des trains, en devinant ces millions de vies distinctes, ce monde hyperdéveloppé où chacun connaît précisément sa tâche, sa contribution au grand mouvement général, le voyageur, même averti, n'est pas seulement stupéfait. Il ne peut réprimer un pincement au coeur. Car ici la question s'impose, non pas hypothétique comme en Europe, mais immédiate : jusqu'où, jusqu'à quand, comment cela pourra-t-il durer ? Quelles que soient la vitalité, l'ingéniosité, l'ardeur au travail du peuple nippon, le moment n'est-il pas proche où la croissance japonaise atteindra ses limites ? Les Japonais, qui ont pulvérisé comme en se jouant les records économiques, qui, sans minerai de fer ni charbon cokéfiable, talonnent les géants de la sidérurgie américaine et soviétique, qui dominent la construction navale en produisant sept ou huit fois plus de bateaux que leurs premiers concurrents, qui ont en trois ans-de 1967 à 1970-mis sur pied la seconde production automobile du monde, ne sont-ils pas condamnés à résoudre, avant tous les autres, le grand problème de la planète : celui de la saturation ? Ici plus que nulle part ailleurs, le " temps du monde fini " a commencé. Il ne se passe pas de jour ou quelque affaire de pollution ne s'étale dans les journaux : un jour, ce sont les pêcheurs de Ninamata qui bloquent les installations d'une usine chimique responsable de quarante-six empoissonnements mortels au mercure, un autre, c'est une usine de textile de Tsuruga qui est prise à partie, ou des installations pétrolières accusées de répandre l' " asthme de Yokkaïchi ". On découvre la " maladie d'itaïe, itale " (aïe ! aïe ! en japonais) provoquée par des traces de zinc dans le riz. Chez ce peuple qui est la propreté même, pour qui le dépouillement est un suprême raffinement et le bain chaud un des fondements de la civilisation, les rivières et canaux sont des bouillons de culture, les plages des dépotoirs. Le noble cratère du Fuji-gémissent les Tokyotes-est devenu " la plus grande poubelle du monde ", où gisent boîtes de conserve et bouteilles vides, négligemment abandonnées par les pique-niqueurs. Plus préoccupante encore est la pénurie d'eau. Un été trop sec a obligé le service des eaux à imposer des coupures à certains quartiers. Les autorités se demandent comment elles alimenteront les nouvelles tours qui, dans la capitale, à Osaka et ailleurs, poussent comme des champignons. Celle d'Ikebukuro, dont on vient de poser la première pierre et qui, du haut de ses 240 mètres et de ses soixante étages, battra provisoirement le record nippon de la hauteur (211 mètres), consommera 9 000 tonnes d'eau par jour. Un rapport du ministère de l'équipement déclare que le programme en cours de construction de cinq cent quatre-vingts barrages n'empêchera pas huit régions, dont celle d'Osaka, seconde ville du pays, de manquer d'eau en 1985. Pourtant, il serait faux de croire que ces perspectives engendrent quelque angoisse. Nulle fièvre, à vrai dire, ne se mêle à l'animation infatigable des rues. Nul piéton impatient ne traverse la chaussée, même vide, quand ce n'est pas son tour. Les horaires des trains et des bureaux règlent la vie quotidienne avec une précision impérieuse. Tout se fait très tôt. Les bureaux se vident à 17 heures, on dîne ou l'on sort avant 19 heures, et on rentre chez soi à 22 heures. Le flegme des passants a quelque chose d'anglo-saxon-plus anglais d'ailleurs qu'américain : une façon d'économiser les mots inutiles et le temps de se hâter lentement, une façon aussi de ne s'étonner de rien, de ne pas s'exclamer, une décontraction, un détachement au moins apparent, une aisance à passer sans cesse du thé vert au Coca-Cola, de la civilisation des baguettes et des plats précieux à celle du hamburger, qui, tout en le mettant très vite à son aise, déconcerte cet étranger par excellence qu'est l'Européen. Aussi est-ce avec un sang-froid qui frise l'indifférence et dans lequel on devine plus de fierté que de regret et de réprobation que les Japonais assistent à l'explosion technologique, au grand spectacle toujours en mouvement du bouleversement de leur pays. Fallait-il à ce point lâcher la bride à l'expansion ? Faut-il laisser les usines et les gratte-ciel proliférer parmi les immeubles d'habitation, les villas, les jardins et les quartiers villageois ? Faut-il laisser l'industrie lourde dévorer ces rivages aux dessins baroques festonnés de mers délicieuses ? Faut-il laisser les autoroutes à étages envahir le coeur des villes et les trains pénétrer, comme à Shinjuku, dans les magasins ? Jusqu'ici les Japonais ne semblaient guère se poser ces questions. Leur prise de conscience de l'invasion industrielle et technologique est récente, mais elle est réelle : " Nous sommes parvenus à un tournant-nous dit M. Nakamura, président de la banque Mitsubishi. Pollution, manque de main-d'oeuvre, hausse des salaires, hausse des prix... cela ne peut plus durer. Nous devons contrôler notre expansion ". Pour les industriels, la solution tient en peu de mots: la technologie corrigera la technologie, la science résoudra les problèmes qu'elle pose. Il suffit de le lui demander. Le Japon est le pays le plus pollué du monde ? Soit, mais il le sait et s'en occupe. Aux grands carrefours de Tokyo, un tableau lumineux fait connaître à tous la quantité de décibels et de pollution qu'ils produisent et ingurgitent. Selon le Keidaren (le tout-puissant CNPF du Japon), 11,7 % des investissements industriels l'an dernier et 13 % cette année sont consacrés à la lutte contre la pollution. La firme Toyota, le plus grand constructeur d'automobiles japonais, est en train de bâtir deux usines réputées intégralement non polluantes. Conséquence prévisible : le Japon sera aussi à la pointe de la production des équipements conte la pollution-une industrie d'avenir. Autrement dit, même s'il lui donne de nouvelles formes et lui assigne de nouveaux objectifs, le Japon n'a pas d'autres choix que la fuite en avant. Trois objectifs-sécurité, approvisionnement, débouchés-et un style-le pragmatisme-définissent la politique étrangère nippone. Ces objectifs imposent son style à la diplomatie de Tokyo. L'expansion par les armes, la " sphère de coprospérité " d'avant guerre, ayant été condamnée par l'histoire, les exigences de l'économie et la dépendance à l'égard d'un monde extérieur difficile et changeant interdisent de grands desseins et obligent le Japon à s'adapter sans cesse aux circonstances. Il est paradoxal d'inscrire la sécurité en tête des préoccupations d'un pays qui ne consacre que 0,8 % de son produit national à la défense (contre 4,5 % en France). Mais la sécurité n'est pas la défense et, si les Japonais ont à son égard des attitudes ambiguës, voire contradictoires, ils ne sont nullement indifférents. Le désastre militaire de 1945 provoqua un choc dont les Japonais ne sont pas encore remis. Leur Constitution leur interdit d'entretenir une armée, et ce n'est pas de bon gré que, cédant aux pressions américaines, ils y firent une entorse pendant la " guerre froide " pour se doter d'une force d' " auto-défense ". Il est inutile de leur demander de réviser leur Constitution, d'accroître leur effort militaire ou de financer l'armée américaine : ce refus leur assure d'ailleurs des avantages économiques substantiels. Il est inutile aussi de leur demander de prendre des engagements qui risqueraient de les entraîner à combattre outre-mer. " Il suffirait de lancer une pareille idée pour enflammer tout le Japon ", déclare un diplomate. La seule " expansion géographique " récente de la politique militaire japonaise est l'achat de navire porte-hélicoptères permettant des patrouilles aériennes jusqu'à 200 milles des côtes. Dans ce contexte, les premiers partenaires du Japon-et de loin-sont les Américains. Les Etats-Unis sont d'abord le protecteur. Quand le Japon décida que le moment était venu de jouer un rôle plus actif dans le monde, de diversifier ses relations, de se réconcilier avec Pékin et de se rapprocher de Moscou, il alla d'abord s'assurer du consentement de M. Nixon (qui pouvait d'autant moins rechigner qu'il joue lui aussi la détente) et de la solidité du traité de sécurité nippo-américain. Comme M. Tanaka devait tout de même compter avec les adversaires des bases américaines, il obtint ce que le communiqué de sa dernière rencontre avec M. Nixon appelle le " réalignement " des bases. Leur nombre serait ramené de cent soixante-trois actuellement à moins de cent. Avec l'URSS, les relations sont des plus fraîches, mais elles n'empêchent pas les affaires. Quand les Japonais s'inquiètent pour leur sécurité, c'est à l'URSS qu'ils pensent. Après la Méditerranée et l'océan Indien, la marine soviétique se répand dans le Pacifique. Le nombre des navires de guerre soviétiques franchissant les détroits qui séparent l'archipel de l'URSS ou du continent asiatique est passé de cent dix en 1969 à plus de deux cents l'an dernier. Au fond, les Japonais ne pardonnent pas à Moscou d'avoir frappé leur pays en août 1945 alors qu'il était déjà à l'agonie et d'occuper depuis un groupe d'îles (Etorofu, Kunashiri, Shikotan et les Habomaï) qui ne lui étaient pas dévolues par les arrangements interalliés. Les Japonais ont fait de la restitution de ces îles une question de principe qui a jusqu'ici bloqué la négociation d'un traité de paix entre Tokyo et Moscou. La Chine, elle, n'inquiète plus, mais les relations sino-japonaises n'en sont guère simplifiées. Ce qui les complique, c'est moins pour le moment la tension entre Moscou et Pékin (Tokyo cherche à tenir l' " équidistance " entre les deux capitales) que le problème de Taiwan. Beaucoup pensaient qu'après la " normalisation " des relations sino-japonaises, l'an dernier, le rapprochement des deux grandes puissances asiatiques serait mené rondement. C'était oublier que le marché formosan est aujourd'hui plus important, pour le Japon que celui de la Chine continentale et que Pékin n'accepterait jamais que les " deux Chines " soient traitées sur le même pied. Les relations avec l'Europe Ces intérêts et ces besoins communs peuvent aussi bien se contrarier que se compléter. Les Japonais ne seront-ils pas tentés de submerger l'Europe de leurs produits manufacturés ? De chercher en Europe les surplus commerciaux dont ils auront besoin pour payer les matières premières qu'ils doivent acheter dans le tiers-monde ? Relevant que les ventes de voitures japonaises en Europe ont augmenté de 69 % l'an dernier, que les Japonais se sont emparés de 28 % du marché italien des motocyclettes, de 50 % du marché allemand des appareils photographiques, de 74 % du marché des calculateurs miniatures de l'ensemble de la Communauté, le magazine américain Times écrivait récemment que la présence japonaise en Europe soulevait " les pires craintes imaginables " (chez les producteurs, bien entendu). Pour les Japonais, ces craintes européennes sont sans fondement, puisqu'ils comptent essentiellement sur les ventes aux " plus développés des sous-développés " pour financer leurs achats de matières premières. Ils n'en souhaitent pas moins développer leurs échanges avec l'Europe, mais leur objectif est limité. " Le doublement de nos ventes en Europe d'ici à 1985, disent-ils, serait pour le Japon un résultat considérable et ne représenterait encore qu'une fraction minime des importations européennes. " Ils ont d'ailleurs tiré la leçon des réactions hostiles suscitées en Europe et aux Etats-Unis par des offensives commerciales en règle sur le marché de la télévision ou des textiles artificiels, par exemple. Ils chercheront désormais des voies de pénétration plus diffuses, " indolores ". Les responsables de l'économie japonaise sont persuadés qu'au Japon plus encore qu'ailleurs l'avenir est dans l'énergie nucléaire. Ils y ont quelque mérite, car depuis l'atomisation de Hiroshima l'énergie nucléaire a mauvaise presse dans l'archipel, et les campagnes antinucléaires, loin de s'apaiser avec le temps, s'amplifient. N'empêche que l'atome devra fournir au Japon le quart de son énergie en 1985, le tiers en 1990. Jusqu'ici les Japonais, comme d'ailleurs les autres " Occidentaux ", achètent aux Etats-Unis, pour leurs besoins civils, la quasi-totalité de leur combustible nucléaire, l'uranium enrichi. Malheureusement, leurs installations actuelles devenant insuffisantes, les Américains posent à leurs clients étrangers des conditions draconiennes pour continuer à les approvisionner après 1980. Il n'est pas facile d'être Japonais. Le Japon est seul de son espèce au bout du monde, asiatique par la géographie, mais radicalement différent par son mode de vie, des deux grandes puissances communistes et des pays en voie de développement qui l'entoure politiquement et intellectuellement, il est tourné vers l'Occident, dont il a assimilé et adopté les méthodes avec un véritable génie. En fait, il appartient à ce monde occidental lointain, et, dans la conjoncture actuelle, il est lié pour le meilleur et pour le pire aux Etats-Unis. MAURICE DELARUE Le Monde du 6 septembre 1973
japon

« Aussi est-ce avec un sang-froid qui frise l'indifférence et dans lequel on devine plus de fierté que de regret et de réprobationque les Japonais assistent à l'explosion technologique, au grand spectacle toujours en mouvement du bouleversement de leurpays.

Fallait-il à ce point lâcher la bride à l'expansion ? Faut-il laisser les usines et les gratte-ciel proliférer parmi les immeublesd'habitation, les villas, les jardins et les quartiers villageois ? Faut-il laisser l'industrie lourde dévorer ces rivages aux dessinsbaroques festonnés de mers délicieuses ? Faut-il laisser les autoroutes à étages envahir le coeur des villes et les trains pénétrer,comme à Shinjuku, dans les magasins ? Jusqu'ici les Japonais ne semblaient guère se poser ces questions. Leur prise de conscience de l'invasion industrielle et technologique est récente, mais elle est réelle : " Nous sommes parvenus àun tournant-nous dit M.

Nakamura, président de la banque Mitsubishi.

Pollution, manque de main-d'oeuvre, hausse des salaires,hausse des prix...

cela ne peut plus durer.

Nous devons contrôler notre expansion ". Pour les industriels, la solution tient en peu de mots: la technologie corrigera la technologie, la science résoudra les problèmesqu'elle pose.

Il suffit de le lui demander.

Le Japon est le pays le plus pollué du monde ? Soit, mais il le sait et s'en occupe.

Auxgrands carrefours de Tokyo, un tableau lumineux fait connaître à tous la quantité de décibels et de pollution qu'ils produisent etingurgitent. Selon le Keidaren (le tout-puissant CNPF du Japon), 11,7 % des investissements industriels l'an dernier et 13 % cette annéesont consacrés à la lutte contre la pollution.

La firme Toyota, le plus grand constructeur d'automobiles japonais, est en train debâtir deux usines réputées intégralement non polluantes.

Conséquence prévisible : le Japon sera aussi à la pointe de la productiondes équipements conte la pollution-une industrie d'avenir. Autrement dit, même s'il lui donne de nouvelles formes et lui assigne de nouveaux objectifs, le Japon n'a pas d'autres choix quela fuite en avant. Trois objectifs-sécurité, approvisionnement, débouchés-et un style-le pragmatisme-définissent la politique étrangère nippone. Ces objectifs imposent son style à la diplomatie de Tokyo.

L'expansion par les armes, la " sphère de coprospérité " d'avantguerre, ayant été condamnée par l'histoire, les exigences de l'économie et la dépendance à l'égard d'un monde extérieur difficile etchangeant interdisent de grands desseins et obligent le Japon à s'adapter sans cesse aux circonstances. Il est paradoxal d'inscrire la sécurité en tête des préoccupations d'un pays qui ne consacre que 0,8 % de son produit national àla défense (contre 4,5 % en France).

Mais la sécurité n'est pas la défense et, si les Japonais ont à son égard des attitudesambiguës, voire contradictoires, ils ne sont nullement indifférents. Le désastre militaire de 1945 provoqua un choc dont les Japonais ne sont pas encore remis.

Leur Constitution leur interditd'entretenir une armée, et ce n'est pas de bon gré que, cédant aux pressions américaines, ils y firent une entorse pendant la" guerre froide " pour se doter d'une force d' " auto-défense ".

Il est inutile de leur demander de réviser leur Constitution,d'accroître leur effort militaire ou de financer l'armée américaine : ce refus leur assure d'ailleurs des avantages économiquessubstantiels.

Il est inutile aussi de leur demander de prendre des engagements qui risqueraient de les entraîner à combattre outre-mer.

" Il suffirait de lancer une pareille idée pour enflammer tout le Japon ", déclare un diplomate.

La seule " expansiongéographique " récente de la politique militaire japonaise est l'achat de navire porte-hélicoptères permettant des patrouillesaériennes jusqu'à 200 milles des côtes. Dans ce contexte, les premiers partenaires du Japon-et de loin-sont les Américains.

Les Etats-Unis sont d'abord le protecteur.Quand le Japon décida que le moment était venu de jouer un rôle plus actif dans le monde, de diversifier ses relations, de seréconcilier avec Pékin et de se rapprocher de Moscou, il alla d'abord s'assurer du consentement de M.

Nixon (qui pouvaitd'autant moins rechigner qu'il joue lui aussi la détente) et de la solidité du traité de sécurité nippo-américain.

Comme M.

Tanakadevait tout de même compter avec les adversaires des bases américaines, il obtint ce que le communiqué de sa dernièrerencontre avec M.

Nixon appelle le " réalignement " des bases.

Leur nombre serait ramené de cent soixante-trois actuellement àmoins de cent. Avec l'URSS, les relations sont des plus fraîches, mais elles n'empêchent pas les affaires.

Quand les Japonais s'inquiètent pourleur sécurité, c'est à l'URSS qu'ils pensent.

Après la Méditerranée et l'océan Indien, la marine soviétique se répand dans lePacifique.

Le nombre des navires de guerre soviétiques franchissant les détroits qui séparent l'archipel de l'URSS ou du continentasiatique est passé de cent dix en 1969 à plus de deux cents l'an dernier.. »

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