Article de presse: Indispensable Japon
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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temps de crise qu'il sera aisé de les expérimenter.
Du côté américain, on aurait bien besoin d'un Japon qui soit de nouveau un partenaire robuste.
Lors des accords du Plaza, en1985, les Etats-Unis pouvaient bousculer sans précaution des Japonais flamboyants et exiger une réévaluation du yen.
Le rapportde force a basculé à tel point qu'à l'occasion de sa réélection de 1996 " Clinton n'a pas soufflé un mot sur le Japon et que sanouvelle équipe a un manque d'expertise concernant le pays " , selon Yôichi Masuzoe, spécialiste de science politique et éditeurdu Japan Echo .
Les Etats-Unis sont face à un dilemme : faut-il réenclencher une guerre commerciale face à l'accroissement drastique des excédents japonais depuis le début 1997 (550 milliards de yens 25,3 milliards de francs en octobre) et peser sur laparité yen-dollar, au risque d'accroître les problèmes nippons ? Cette question diplomatique n'est pas mineure puisque lesJaponais gardent dans leur manche l'hypothèse d'une liquidation des bons du Trésor américains détenus en masse (ilsreprésentent l'équivalent de 320 milliards de dollars) par leurs banques et compagnies d'assurance.
Ce scénario pernicieux seraitdicté par les forces du marché et non par les autorités japonaises, cela va sans dire...
La menace a été une première fois instilléepar le premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto, en juin 1997, à l'occasion d'une conférence à l'université de Columbia àNew York.
Depuis, ce scénario reste l'épée de Damoclès.
Lawrence Summers, secrétaire adjoint au Trésor, a déclaré durantune audition au Congrès que la stabilité des Etats-Unis " n'était pas menacée de manière significative " .
A condition que lesperturbations asiatiques n'affectent pas les économies sud-américaines encore très fragiles après la crise de 1994- 1995, et où lesengagements américains sont très importants.
La faiblesse de la Bourse de Sao Paulo dans la foulée de Hongkong, débutnovembre, et les attaques contre le real brésilien confirment que ces pays ne sont pas hors d'atteinte.
PRESSIONS AMÉRICAINES
Les Américains n'échappent donc pas à ce " besoin de Japon " , malgré la santé de leur propre économie.
Les décisions dusommet de l'APEC (Association des pays de l'Asie-Pacifique) de Vancouver, fin novembre, en attestent.
Dans le souci derestaurer la confiance, un discours feutré et coopératif s'est imposé.
Les dirigeants de l'APEC, à commencer par Bill Clinton etRyutaro Hashimoto, se sont empressés d'affirmer le caractère passager de la crise et de claironner leur optimisme pour l'avenir.Les Américains ont tout de même enjoint les Japonais à revitaliser leur économie et à réformer en profondeur leur systèmefinancier, point clé, selon eux, de la stabilité asiatique.
L'occasion est trop belle d'inciter le Japon à accélérer la déréglementationde son économie.
Les représentants de la Chambre de commerce américaine viennent opportunément de rappeler devant leParlement nippon qu'il fallait faciliter l'accès des firmes étrangères au marché local.
A quelles conditions le Japon retrouvera-t-il de la vigueur ? Une première difficulté tient à l'absence de points de repère.
" Laperception des performances de l'économie japonaise est largement biaisée par la tentation, d'une part, de la référence historique,qui la confronte à ses propres succès passés, et, d'autre part, de la comparaison géographique, qui la mesure à l'aune del'insolente prospérité américaine " , note Anne-Valérie Hermez dans la dernière lettre de conjoncture de Paribas.
Il est en outredélicat de formuler une ordonnance quand la plupart des remèdes répertoriés ont déjà été expérimentés.
Tandis que lesgouvernements français tentaient de timides relances, les gouvernements nippons injectaient, à partir de 1992, plus de 60 000milliards de yens, au point de mettre à mal les finances publiques (le déficit de l'administration centrale et des collectivités localesatteint 7 % du PIB).
On ne fait pas plus accommodant que la Banque du Japon, qui a figé, depuis septembre 1995, son tauxd'escompte à 0,5 %.
Mais cette combinaison vigoureuse de politiques monétaire et budgétaire n'a rien donné, faute de mesuresstructurelles pour mettre fin aux dérives bancaires.
" Le ministère des finances a conduit des réformes fragmentaires etéchelonnées.
Le système a perdu sa cohérence antérieure sans en retrouver une nouvelle.
L'opacité de la réglementationfinancière japonaise ne s'est pas démentie au sein même de la déréglementation ! " , constate Michel Aglietta, professeur àl'université de Nanterre, dans un article de La Revue d'économie financière .
Le " big bang " financier programmé sur 1997-2001 est une tentative de mise en ordre par injection de plus de concurrence ausein des banques et des maisons de titres.
L'Agence de planification économique (attachée au premier ministre) exprime l'espoir,dans un récent rapport, que la réforme " revitalise le système financier dans son entier, crée de nouveaux emplois dans lesindustries financières et accroisse leur part dans le PNB " .
Quoi qu'il en soit, " dans la perspective d'une globalisation irréversible,il n'y a pas d'autre choix " .
Appel aux fonds publics
Mais la capacité du secteur financier à supporter un " big bang " avant l'assainissement des bilans est problématique.
Leministère des finances espérait sans doute voir la concentration s'amorcer en bon ordre sous l'effet de la concurrence.
Lafermeture, en quelques semaines, d'établissements financiers prestigieux comme Yamaichi Securities, Sanyo Securities etHokkaido Takushoku Bank annonce plutôt la transformation du secteur par disparition des entités les plus fragiles.
Cetteperspective entraîne le retour d'un tabou : l'appel aux fonds publics.
Cette solution a été mise en oeuvre une seule fois, en 1996,.
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