Article de presse: Impérialisme et culture
Publié le 22/02/2012
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L'impérialisme (essentiellement politique) n'est certes pas nouveau.
On évoque Alexandre, César, les Arabes, les Croisades, Charles Quint, Louis XIV, Napoléon...
Mais ces images n'étaient pasque guerrières.
Les idées, l'art, le droit, l'organisation, la religion, suivaient les armes ( " Les pas des légions avaient marché pour lui "...).
Lescombats de jadis ne le cédaient en rien, dans leurs dimensions d'alors, aux plus cruels de notre temps.
Mais, l'invasion passée,Persépolis brûlée, Carthage saccagée, l'Occident dévasté, le Palatinat ravagé, on bâtissait des cités, des gymnases et destemples, on édifiait Grenade, et l'Europe devenue " française " copiait successivement Versailles et le code civil.
En bref, lesempires de jadis apportaient avec eux ou faisaient germer sur leurs traces ou leurs ruines une culture.
Oserais-je écrire que l'immense malheur, le grand deuil de notre civilisation-de cette civilisation technicienne dont l'Amérique duNord a été la grande messagère,-c'est d'être, pour la première fois peut-être dans l'histoire du monde, une civilisation sansculture?
Qu'on me pardonne.
Je n'ignore certes pas qu'il existe aux Etats-Unis des hommes de haute culture-et qui souffrent.
J'ai visitécomme tant d'autres les musées incomparables de New-York et de Washington, non sans quelque mélancolie, il est vrai, devanttant de chefs-d'oeuvre importés de chez nous...
(jusqu'aux Closters compris).
Jamais assez on ne célébrera les bienfaits dumécénat américain : fondations, bibliothèques, musées, hôpitaux, laboratoires, que sais-je? Immense, universel, est l'apport desEtats-Unis dans le progrès des sciences physiques, biologiques, humaines, et, de façon générale, dans l'extension des oeuvresculturelles.
Mais de quelle culture s'agit-il? Fondamentalement et en termes précis : l'Amérique du Nord, pionnière incomparable dans ledomaine proprement scientifique et technique, infiniment généreuse pour la diffusion de la culture acquise, reçue de l'AncienMonde, l'Amérique du Nord a-t-elle créé une culture nouvelle? A-t-elle fait surgir de ses multiples inventions une pensée neuve,un nouvel art, un nouvel élan, de nouvelles " humanités ", en bref une nouvelle et plus haute figure de l'homme?
Pour les initiés, la réponse n'est pas douteuse.
Ils citeront telles oeuvres littéraires, du roman en particulier, telle réalisation desarts plastiques, de l'architecture, de l'urbanisme, et plus généralement le développement des sciences humaines, politiques etéconomiques en particulier.
Y trouve-t-on une philosophie? Une sagesse? Une esthétique? Un art de vivre? La réponse est moinssûre.
Elle l'est moins encore pour l'immense majorité de nos contemporains.
Quel est, pour eux, l'apport de l'american way of life? Quel est cet impérialisme psychologique qui les investit à leur insu, sinon(j'en demande pardon aux meilleurs) l'impérialisme du vide intérieur, celui des profondeurs ineffables de la méditation du chewing-gum, de la puérilité affligeante des mille et un westerns, ou de la publicité obsédante, que tel ou tel sociologue américain, deVance Packar à Kenneth Galbraith, ont d'ailleurs dénoncé les premiers...
Plus grave encore peut-être est l'absence, chez le grand nombre, d'éducation au sens précis de ce mot, c'est-à-dired'affinement, d'élévation (e ducere, tirer par en haut), sans quoi il n'y a pas de vraie culture.
Certains loueront avec raison lafranchise, la fraîcheur, l'amitié qu'ils ont trouvées dans les foyers qui les accueillaient.
Mais, dans son ensemble, le peuple-roi n'a-t-il pas trop souvent présenté au monde le pénible modèle d'un inconscient sans-gêne? Inconscient, c'est bien là son excuse due àde multiples causes : sens aigu de la liberté individuelle qui ignore celle d'autrui; culte du pragmatisme qui sacrifie allègrementl'esthétique au pratique; peuple neuf qui n'a pas acquis la patine des siècles.
(1)
La finalité de la societé de consommation
Or cette non-éducation a été érigée en doctrine.
Ne faire aux enfants nulle peine même légère de crainte de les traumatiser,respecter l'état de nature, etc...
telle fut la prédication d'un super-rousseauisme renforcé de freudisme du fameux docteur B.Spock.
Mais qu'est-il arrivé? Qu'après un succès triomphal (plus de vingt millions d'exemplaires vendus aux Etats-Unis etd'innombrables traductions de l'ouvrage paru en 1946), l'auteur faisait en 1974, à soixante-dix ans passés, un mea culpa public ettotal.
Quatre ans plus tôt, déjà, une enquête révélait que 77 % des adolescents et 58 % des jeunes adultes condamnaient la.
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