Article de presse: Deng Xiaoping, la véridique histoire du dernier empereur
Publié le 22/02/2012
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chemin des camps de travaux forcés).
Tout juste Mao se plaint-il, tout en lui reconnaissant des qualités, qu'il fasse "le sourd" vis-à-vis de lui.
Problème de personnes, autant que de méthodes : Mao commence à inquiéter ses compagnons avec ses décisions fantasquescomme le Grand Bond en avant, cause principale du retour de la famine.
Mais Deng ne monte pas au créneau dans l'oppositioninterne au Grand Timonier.
Le bon sens lui dicte quand même de prendre part aux efforts du collectif dirigeant pour empêcher Mao de semer la tempête.Lorsque celle-ci éclate avec la révolution culturelle, il est vite pris en grippe par les maoïstes et disparaît de la scène, après LiuShaoqi.
Mais, à la différence de ce dernier, assassiné, Deng est épargné, "simplement" expédié dans les champs en compagnie deson épouse Zhuo Lin, sa troisième femme, avec qui il est marié depuis 1939.
Le revoici, en prisonnier, dans cette même province du Jiangxi, dans le Sud-Est, où il avait contribué à la formation de lapremière "République soviétique" chinoise...
L'aîné de ses fils, Pufang, est poussé à se défenestrer par les gardes rouges.
Un deses frères se suicidera.
Deng s'en voit renforcé dans l'horreur du "chaos".
La suite est plus originale pour un régime se disant communiste.
Deng refait surface en 1973, quand Zhou Enlai, atteint d'uncancer, a besoin d'un successeur.
Sacré vice-premier ministre, il devient chef d'état-major de l'armée et l'homme-clé de l'èrepost-Mao qu'on entrevoit déjà.
Non seulement sur le plan intérieur, mais aussi face à l'Occident, que la Chine s'efforce decourtiser afin de rompre un encerclement soviétique redouté à Pékin.
Aux Nations unies, en 1974, il incarne un pays décidé àrevenir sur la scène internationale.
La stratégie mondiale est depuis longtemps sa marotte de joueur de bridge passe-temps"bourgeois" qui lui fut vivement reproché obsédé par la combinaison Est-Ouest.
On le voit, en France, en mai 1975.
En cette fin de règne du couple Mao-Zhou, tous les coups sont permis.
Deng est à nouveau accusé par les radicaux maoïstesde vouloir "restaurer le capitalisme" (il n'y pense probablement pas encore).
Mao, quasi-moribond, ne parvient pas à le sauverquand s'éteint Zhou Enlai le 8 janvier 1976.
C'est Hua Guofeng, policier de moyenne volée, qui est promu nouveau Timonier.Deng replonge sur fond d'émeute, se réfugie auprès de ses partisans militaires dans le Sud, et, cette fois, est prêt à tout : "C'esteux ou nous", dit-il, envisageant même la guerre civile.
Tiananmen en direct
L'affaire, en fait, est réglée sans coup férir ou presque, au lendemain de la mort de Mao, le 9 septembre 1976.
Un coup d'Etattrès chirurgical envoie la veuve de Mao, Jiang Qing, les autres membres de la "bande des quatre" et leurs proches en prison.
Maisil faudra attendre juillet 1977 pour voir revenir Deng en position de second de Hua Guofeng, et un an encore pour que ce dernierbaisse les bras devant la stratégie de sape du petit Sichuanais.
En décembre 1978, Deng obtient l'équivalent communiste despleins pouvoirs.
Deng tire un trait sur les excès les plus déments du maoïsme : il remet sur pied l'éducation, sort des camps les intellectuels de1957 (sans trop s'excuser de les y avoir envoyés), réhabilite à titre posthume Liu Shaoqi, fait juger, pour "crimes contre-révolutionnaires", Jiang Qing et ses acolytes, ordonne la révision de la doctrine, par une "résolution sur l'histoire du parti" qui fixela nouvelle règle du jeu.
Bilan officiel du maoïsme : 70 % de positif, 30 % de négatif.
Premier grand stalinien à rejeter les dogmes économiques marxistes, il veut réaliser les promesses de développement matérielque le régime avait faites en 1949.
Il reprend le slogan de Zhou Enlai, les "quatre modernisations", excluant une cinquième, quiserait la démocratie.
Pour l'avoir réclamée, Wei Jingsheng, obscur dissident, devient, en 1979, le prisonnier personnel de Deng,un symbole d'opposition politique.
Deng mise sur le dynamisme des Chinois quand ils sont motivés.
La formule, bientôt, fait un miracle.
Les paysans restaurésdans leur usage privé de la terre, même s'ils n'avaient pas toujours attendu Deng pour la redistribuer, réussissent là où le monderural soviétique a échoué.
Bientôt, la Chine commence à s'arracher à la misère caractérisant ailleurs l'héritage de Lénine.
Mais sortir en douceur du totalitarisme économique n'est pas chose facile, encore moins, peut-être, si l'on entend maintenir ladictature politique.
Les étudiants, à plusieurs reprises, s'agitent : ils traduisent, par l'appel à la démocratie, un mal de vivre descitadins, une inadéquation du pouvoir face aux nouvelles réalités créées par la libéralisation économique.
Deng, attaqué par lesconservateurs qui redoutent une érosion du pouvoir, doit leur jeter en pâture un premier dauphin, Hu Yaobang, en 1987.L'homme, un libéral, avait trop d'imagination.
L'engrenage menant à la répression est mis en branle.
La surenchère estudiantine s'ajoutant aux effets de surchauffe.
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