Article de presse: De Gaulle : l'ennemi de la défaite
Publié le 22/02/2012
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Réunir une équipe qui pourrait constituer le germe d'une représentation gouvernementale et diplomatique n'est pas plus aisé.
Les hommes qui se trouvent à Londres, même s'ils réprouvent l'armistice, se détournent de Charles de Gaulle.
Certains,hommes de gauche qui s'interrogent sur les intentions du général pour l'avenir iront même jusqu'à nourrir une opposition larvée et,à vrai dire, surtout verbale.
Cependant, porté par les ondes et atteignant directement les masses, l'appel a été entendu par des inconnus, par des humbles etdans certaines colonies.
Le Cameroun, le Tchad, l'Oubangui, le Gabon, le Congo, les Comptoirs de l'Inde, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles-Hébrides, la Polynésie, se rallient à la France libre.
Un échec-celui de l'expédition de Dakar-vient mettre un terme au rassemblement de l'Empire.
Il n'importe : le branle est donné.De Gaulle a commencé aux yeux du monde d'incarner la France et sa résistance.
Susciter la résistance sur le territoire national signifiait d'abord pour Charles de Gaulle s'opposer au régime de Vichy, dénoncersa politique de compromission et de forfaiture.
Cette mise en accusation, il la poursuit chaque semaine dans des allocutionsradiophoniques.
Par le truchement du micro, il s'adresse directement au peuple par-dessus la tête de ceux qui constituent à sesyeux un gouvernement d'occasion.
Il sait prendre au besoin des initiatives spectaculaires qui révèlent un homme expert-avant la lettre-au maniement des armespsychologiques.
Telle cette invitation, le 25 octobre 1941, par laquelle les Français sont conviés à observer dans la rue cinqminutes d'immobilité et de silence pour protester contre les exécutions d'otages par les Allemands.
Chasser ces derniers, contribuer à leur défaite, ce sera la tâche des réseaux de l'armée de l'ombre qui s'organise.
Mais à l'heureopportune et dans les conditions les meilleures.
Au besoin Charles de Gaulle n'hésitera pas à déconseiller-même s'il les trouvelégitimes-les meurtres d'officiers allemands accomplis au hasard.
Encore faut-il pour déclencher une action coordonnée et efficace être reconnu comme chef des troupes clandestines, qui, ici oulà, se sont parfois spontanément mobilisées.
S'imposer comme dirigeant de la résistance intérieure quand on est soi-même à l'extérieur n'est pas toujours aisé.
Il y faudrades tractations, de dangereux parachutages, comme celui de Jean Moulin, chargé en janvier 1942 d'organiser le Conseil nationalde la résistance.
Si l'entreprise est délicate, elle est cependant de celles qui soulèveront le moins de difficultés.
Les réseaux communistes eux-mêmes finiront par reconnaître l'autorité de Charles de Gaulle en envoyant comme délégué à Londres Fernand Grenier.
L'armée constituée sur le sol de l'Angleterre et qui combat sous le pavillon national (marqué d'une croix de Lorraine) va, elleaussi, grandir peu à peu.
De quelques centaines d'hommes en juin 1940, ses effectifs passeront à sept mille à la fin de l'année, àdouze mille en juillet 1941, à soixante-dix mille à l'été 1942.
Le chef de la France libre
Mais la situation étant ce qu'elle est, la lutte contre l'Allemagne s'identifie parfois à la lutte contre Vichy, et la lutte contre Vichyà une lutte contre des Français.
En mai 1941, en Syrie, de Gaulle doit prendre la responsabilité d'ordonner aux forces de laFrance libre de tirer contre l'armée que commande le général Dentz.
Ce que les vichystes ne lui pardonneront jamais.
On peut penser cependant que ce n'est pas de gaieté de coeur que fut donné l'ordre de tirer.
Mais ce qui compte pour deGaulle c'est prouver la présence de la France aux côtés des Alliés, dans les batailles dans les victoires.
Intransigeant parce qu'il représente la France, le chef de la France libre se doit de l'être d'autant plus que son dénuement esttotal.
" Je suis trop pauvre pour me courber ", dira-t-il à Winston Churchill.
Incarnant un pouvoir qui n'est même pas reconnu, possédant une armée qui, malgré son courage, représente un potentieldérisoire au sein de la coalition, le général de Gaulle n'hésitera pas à menacer l'Angleterre de rompre les relations avec elle, et lesEtats-Unis de bombarder leurs bateaux s'ils semblent avoir des vues trop personnelles sur certaines colonies de la France.
Au besoin, de Gaulle sait jouer habilement des rivalités entre les trois Grands.
Il se montre souvent des plus aimables avec M.Bogomolov, le représentant que Staline a envoyé auprès de lui après l'avoir...
retiré de Vichy, en juin 1941 ! Les Anglais, jalouxde s'assurer un monopole au Levant, voient-ils d'un mauvais oeil que les deux divisions de la France libre interviennent en Libye.De Gaulle propose aux Russes de les utiliser...
Et les Anglais n'ont plus qu'à venir solliciter ce qui leur était proposé et qu'ils.
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