Article de presse: Budapest : l'explosion
Publié le 17/01/2022
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Les troupes soviétiques, apparemment vaincues et démoralisées, commencent à se retirer de Budapest.
Inattendue, malpréparée, improbable, la révolution semble victorieuse.
Dans les rues de Budapest, on pourchasse ouvertement les membres del'AVH, la sinistre police de sécurité.
Des scènes d'atrocités se produisent le 30 octobre devant le bâtiment du comité local duparti, place de la République.
Le jour même de l'attaque, Janos Kadar et le nouveau présidium semblent avoir franchi le Rubicon.
Ils approuvent l'abolition duparti unique et le retour à un système de gouvernement fondé sur une coalition, telle qu'elle existait en 1945.
Janos Kadar entreraévidemment dans le nouveau cabinet.
Dans la soirée, le cardinal primat Mindszenty, condamné à la prison à vie en février 1949après une sinistre comédie judiciaire, retrouve la liberté.
Le 30 octobre, une déclaration solennelle du gouvernement soviétique parle d' " égalité complète de droits " entre Etatssocialistes et de " non-immixtion dans les affaires intérieures des autres pays ".
Mais les nouvelles qui parviennent de Budapest-oùle régime communiste est en train d'agoniser-incitent Nikita Khrouchtchev à préparer la contre-attaque.
Au même moment,l'action franco-britannique contre l'Egypte déclenche une autre crise internationale.
Dans ses Souvenirs, Nikita Khrouchtchevrelate les hésitations du Kremlin face aux événements hongrois, mais aussi la détermination de l'URSS de mettre fin à ce queMoscou a toujours qualifié de " contre-révolution ".
En province, les troupes soviétiques, qui faisaient mine de quitter le pays,commencent à faire demi-tour.
Mais Youri Andropov, l'ambassadeur d'URSS à Budapest, convoqué au siège du gouvernementNagy, n'admet pas l'évidence.
Le 1 er novembre, le comité d'organisation du parti, qui remplace le présidium, créé trois jours plus tôt, recommande au gouvernement le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie.
Il estime que l'URSS a rompu ses engagements.
Janos Kadar,membre du comité et ministre d'Etat, approuve cette décision capitale.
Il sera présent lorsque le président Imre Nagy la notifieraà l'ambassadeur soviétique.
Dans un appel diffusé par radio, Janos Kadar salue une nouvelle fois l' " héroïque soulèvement du peuple " .
Mais il ajoute aussique ce soulèvement est arrivé à la croisée des chemins, et insiste sur le danger contre-révolutionnaire.
Peu après avoir lancé cet appel, il disparaît dans la nuit.
On se garde bien de donner des précisions sur les circonstances de sondépart.
Les textes officiels se contentent d'assurer qu' " après le retrait du pacte de Varsovie, la proclamation de la neutralité etl'accroissement contre-révolutionnaire, il n'existait aucune autre voie que la rupture avec le gouvernement d'Imre Nagy et lacréation d'un nouveau centre révolutionnaire ".
Ce n'est que par recoupement d'informations d'origines diverses que l'itinéraire dufutur chef du parti peut être reconstitué.
En compagnie de Ferenc Munnich, vétéran du mouvement communiste et ancienambassadeur à Moscou, Janos Kadar devait se rendre tout d'abord à l'ambassade soviétique de Budapest, où se trouvaientMikhaïl Souslov et Anastase Mikoyan, membres du présidium, envoyés pour la deuxième fois en quelques jours en Hongrie parNikita Khrouchtchev.
Janos Kadar et Ferenc Munnich partirent ensuite pour Oujgorod, petite ville soviétique d'Ukraine subcarpatique.
Khrouchtchevconsacrera la journée du 2 novembre, ainsi que la nuit du 2 au 3, aux consultations avec les dirigeants des pays de l'Est.
Il obtientleur soutien pour cautionner une action militaire mettant fin à la " contre-révolution ".
Seul le maréchal Tito, qu'il a rencontré dans l'île de Brioni, ne croit pas qu'un retour des blindés soit la meilleure solution à lacrise hongroise.
C'est lui qui proposera la création d'un nouveau gouvernement, dirigé par Janos Kadar et regroupant les " forcessaines ", bien que les Soviétiques aient misé sur un autre candidat, vraisemblablement Ferenc Munnich.
En tout cas, lorsque, dansla matinée du 3 novembre, Nikita Khrouchtchev et Gueorgui Malenkov regagnent Moscou, le présidium donne le feu vert àl'intervention.
En même temps, et dans le plus grand secret, Janos Kadar et une demi-douzaine d'autre personnalités, qui ont rompu avecImre Nagy, quittent le territoire soviétique pour s'installer à Szolnok.
A l'aube du 4 novembre, les troupes soviétiques entrent en action à Budapest.
Imre Nagy déclare qu'il s'agit d'une " intentionévidente de renverser le gouvernement légal ".
Au même moment, sur la longueur d'onde utilisée habituellement par les émissionsvers l'étranger, une " lettre ouverte " lue par Ferenc Munnich annonce la formation d'un " gouvernement révolutionnaire ouvrier-paysan " présidé par Janos Kadar, qui demande l'aide des troupes soviétiques.
En réalité, ces troupes étaient entrées en actionavant même que les Hongrois ne fussent informés de l'existence d'un tel gouvernement.
Trois jours plus tard, les " forces contre-révolutionnaires " sont écrasées et le gouvernement d'Imre Nagy dissous.
Le 7novembre, à 14 heures, Janos Kadar et les membres de son cabinet restreint prêtent serment au Parlement.
" Par cet acte-.
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