Article de presse: Aider les pays les plus pauvres
Publié le 22/02/2012
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1er-14 septembre 1981 - La conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, qui a siégé à Paris du 1er au 14 septembre, a adopté par consensus, avant de se séparer, un " nouveau programme substantiel d'action pour les années 80 " qui prévoit un accroissement de l'effort d'assistance à ces nations les plus pauvres du tiers-monde. Il est cependant en deçà de leurs espoirs. Dans une déclaration, le délégué des Etats-Unis a exprimé la position réservée de son pays sur plusieurs points, notamment sur les objectifs de l'aide au développement.
Version remaniée, édulcorée, des projets de la CNUCED et des " 77 " (le groupe des cent vingt-deux pays en développement), le nouveau programme substantiel d'action (NPSA) en faveur des trente et un pays les moins avancés (PMA) décrit d'abord les objectifs que doivent atteindre ces pays : progression annuelle de 9,2 % du PNB, de 4 % pour la production agricole, de 9 % dans l'industrie. Il les invite à mobiliser leur ressources financières, à renforcer leurs capacités administratives et à accorder un soin prioritaire à l'éducation, la santé, la nutrition et la politique démographique. Il fixe ensuite les engagements de la communauté internationale-cent dix pays participaient à la conférence-pour l'actuelle décennie.
Les " 77 " et la CNUCED demandaient : que les pays développés s'engagent à consacrer au moins 0,15 % de leur PNB à l'assistance aux PMA, en 1981-1985; que le volume de cette aide double en termes réels durant la même période et quadruple d'ici à 1990; que pour 30 % l'aide bilatérale ou multilatérale à des conditions favorables soit attribuée prioritairement aux PMA.
D'une façon générale, les pays développés ne souhaitaient pas souscrire d'engagements à très long terme. Un quadruplement de l'aide en 1990 a donc été écarté d'emblée. De même, les 30 % ont-ils été jugés " irréalistes ".
L'effort sera sans doute inégal entre pays donateurs. Les flux d'aide ne seront pas non plus aussi importants globalement que ce que demandaient la CNUCED et les " 77 " : un apport additionnel de 5,7 milliards de dollars en moyenne par an. Le secrétaire général adjoint de la CNUCED, Jan Pronk, estime que ce qui a été annoncé permettra à peine de maintenir les PMA à leur niveau économique et financier actuel. Pour qu'ils puissent faire face à leurs besoins, a-t-il déclaré, il aurait fallu doubler tout de suite le volume de l'aide.
L'exécution du programme de Paris dépendra de la manière dont il sera appliqué dans chaque PMA. Les participants sont arrivés, à ce sujet, à un compromis équilibré qui tient compte à la fois des réserves des pays occidentaux à l'égard de la CNUCED-qu'ils jugent généralement trop " bureaucratique " mais surtout trop proche des " 77 ",-ainsi que des rivalités entre organisations du système des Nations unies. La Banque mondiale est évidemment celle qui est, de loin, la mieux armée pour servir de cadre aux réunions des donateurs (Etats ou agences multilatérales). Elle le fait déjà dans un certain nombre de cas (Bangladesh, Tanzanie...). Mais il lui serait difficile de s'en charger... en Afghanistan et au Laos.
Dans ces cas, et dans d'autres, il pourra être fait appel comme groupe consultatif au programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui coordonne dans des pays ou des régions du tiers-monde les activités des diverses organisations spécialisées de l'ONU.
Reste la répartition de l'aide entre les différents PMA. Comment éviter qu'il y ait certaines distorsions et que des donateurs aient des préférences-celles en particulier que favorisent les liens traditionnels Nord-Sud ?
GERARD VIRATELLE
Le Monde du 16 septembre 1981
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