Aristote: Ethique à Nicomaque : Bonheur et amusement
Publié le 21/07/2010
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Le texte étudié est un texte d'Aristote qui nous raconte l'accès au bonheur. Il est basé sur le thème du bonheur en relation avec l'amusement. On retrouve la thèse de l'auteur qui est que le bonheur ne consiste pas dans l'amusement. On peut se poser la question en quoi consiste le bonheur ? Comment peut on l'atteindre ? Pourquoi l'Homme est il à la recherche du bonheur ? Pour répondre à ces questions nous verrons en quoi l'amusement n'est pas le bonheur mais aussi que l'amusement n'est pas à exclure du bonheur et de sa finalité. Le début de ce texte nous expose clairement la thèse de l’auteur : « Le bonheur ne consiste pas dans l’amusement. Qu'est ce que le bonheur? Il se compose de "bon" et "heur". "Heur" signifiant "Etre" soit sentir, vivre, exprimer, et "Bon" quelque chose de bon, de bien. Le bonheur serait une sensation de bien être permanent. Qu'est ce que l'amusement ? Le fait de s'amuser de se distraire. Le bonheur selon l'amusement serait comme une succession de éphémères. Ici, il n’en est pas question. L’amusement n’est pas une fin en soi. il n’est qu’une simple distraction, sans suite qui ne permet pas l’accès à un bonheur stable et continu. Cette absence d'idéal engendre l’impossibilité d’en faire le but de l’être humain. L’emploi répété du mot « absurde « (ligne 1 et 2) montre l’indignation d’Aristote devant cette vision du bonheur. En effet, si le bonheur se résume à une suite de distractions, il aurait bien peu de valeur, car il est finalement le but, l’idéal de chaque être humain. Lorsque Aristote dit (L.2-3):"On peut dire, en effet, de toutes les choses du monde, qu'on ne les désire jamais que pour une autre chose, excepté toutefois le bonheur", cela revient à dire que chaque chose désirée n'est désiré qu'en tant que moyen , et non comme une fin pour tendre quelque chose de plus haut, mais que seulement le bonheur est désiré comme une fin pour tendre vers quelque chose de plus haut. L’aspiration au bonheur constitue une quête que chaque individu mène de façon personnelle. Ainsi, si le bonheur était mis sur un pied d’égalité avec le plaisir, cela voudrait dire que la quête du bonheur n’est qu’un plaisir éphémère, sans valeur en comparaison avec la représentation du "bonheur". Et lorsque Aristote dit: " Mais s'appliquer et se donner de la peine, encore une fois, uniquement pour arriver à s'amuser, cela paraît aussi par trop insensé et par trop puéril" il nous montre que le travail fourni et la peine endurée toute une vie seraient totalement inutile si elles servaient uniquement à assouvir des désirs d'amusement puérils et succinct. Cela serait totalement disproportionnelle. Mais en revanche si le bonheur recherché est atteint, ce bonheur compensera tout les efforts de travail fournies. L’homme ne doit pas se contenter de cette conception. De plus, un désir satisfait donne évidemment du plaisir mais il est aussitôt remplacé par un autre désir ; nous replongeons alors dans l’insatisfaction. L’assouvissement d’un désir va donc de pair avec un manque futur. Bien que l’amusement ne soit pas une finalité, il n'est pas non plus à exclure dans la quête du bonheur. L’amusement est un besoin qu’éprouve l’être humain. (L.6)"L'amusement est une sorte de repos" Il est donc une sorte de pause ou de trêve qui est utile à l'accès au bonheur. Car celui-ci est l’obtention d’une succession d'actes accomplis qui sont eux-mêmes dépendants de l’amusement, car comme Aristote le dit (L.7) : « On ne saurait travailler sans relâche «. En bref, c’est cette succession d’acquisitions de biens reposant sur le plaisir qui constitue les différents outils pour atteindre la finalité recherchée. Donc, si le plaisir est pris en compte dans la quête du bonheur, alors on peut noter que les biens extérieurs sont acceptable : festoyer, fêter, se distraire d'une façon ou d'une autre implique que l’argent et le confort ne sont pas mis à l’écart de cette philosophie, car ils peuvent être à l’origine de certains plaisirs. Le bonheur n'est pas privation de plaisirs. Cependant il faut « s’appliquer sérieusement « après l’amusement. Autrement il faut bien y réfléchir et faire un travail sur soi même car " le repos n'est certes pas le but de la vie ; car il n'a jamais lieu qu'en vue de l'acte qu'on veut accomplir plus tard". Il ne faut pas oublier le but principal en s'oubliant dans l'amusement . L’acceptation des plaisirs comme une forme de repos, ne doit pas laisser pour compte la conduite de l'homme. Car selon Aristote, "La vie heureuse est la vie conforme à la vertu". La vertu est la ferme disposition à éviter le mal et à faire le bien. La vie doit être mené constamment dans le bon sens, car "cette vie est sérieuse et appliquée, elle ne se compose pas de vains amusements". La troisième apparition du mot "appliquée" montre que tout doit être constructif dans ce que l'on fait et surtout l'amusement qui ne doit pas être vain dépourvue de sens et abusif. Il doit rechercher son bonheur en lui même. La vie doit refléter la volonté d'agir constamment bien et de manière réfléchi. Car "les choses sérieuses paraissent en général fort au dessus des plaisanteries et des badinages"(L.10). En d'autres termes les choses sérieuses qui représentent, la réflexion et la raison, sont supérieurs aux amusements représentés par les plaisanteries et les badinages. Et lorsque Aristote dit (L.10-11): "L'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur, passe toujours aussi pour l'acte le plus sérieux. Or l'acte du meilleur vaut mieux aussi par cela même, et il donne plus de bonheur" il nous expose quelque chose de fondamentale. "L'acte de la partie la meilleure de nous, ou de l'homme le meilleur", qui représente l'acte de l'intelligence est l'acte le plus sérieux, soit l'acte le plus important de tous. Le bonheur est donc la finalité d'une vie ou l'acte d'intelligence doit être permanent. Il faut avoir un regard externe sur sa propre vie et tout contrôler. Et avec cela le bonheur sera accessible. Aristote nous a montré le moyen d'atteindre le bonheur, en nous exposant ce qu'il ne faut pas faire et la démarche à suivre. Le bonheur ne doit pas être une succession d'amusements mais une finalité vertueuse constamment dirigé par sa propre intelligence.
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