Ammien Marcellin
Publié le 13/04/2013
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Ammien Marcellin (v. 330-v. 400), historien grec d’expression latine, dernier des grands historiens de Rome.
Né à Antioche en Asie mineure, issu d’une famille aristocratique, Ammanius Marcellinus poursuit des études jusqu’à l’âge de vingt ans avant d’entrer en 350 dans la troupe d’élite de la garde impériale, les protectores domestici, où il est attaché à la personne d’Ursicin, commandant de l’armée romaine de l’est. Sa carrière militaire prend fin en 363 avec la mort de Julien l’Apostat ; elle l’a conduit pendant treize ans dans une grande partie de l’Europe et de l’Asie mineure. Les notes et observations qu’il accumule pendant cette période constituent vraisemblablement la matière de son œuvre d’historien. C’est à Rome, où Ammien mène désormais une existence d’homme de lettres, qu’il rédige les trente et un livres des Res gestae, titre qu’on traduit traditionnellement par Histoires. Comme cela est indiqué à la fin de l’œuvre, la période couverte s’étend « du principat de Nerva à la mort de Valens « (soit de 96 à 378) ; c’est se présenter explicitement comme le continuateur de Tacite, qu’Ammien cherche volontiers à imiter. De ces trente et un livres, les treize premiers nous manquent : il reste donc les livres XIV à XXXI qui couvrent la période 353-378. Ce déséquilibre — treize livres pour plus de deux cent cinquante ans, contre dix-huit livres pour vingt-cinq ans — peut s’expliquer par le fait que les historiens latins dilatent généralement l’histoire dont ils sont témoins. La lecture d’Ammien n’est pas austère. Dans un style très orné auquel on reproche parfois des tours alambiqués et un certain pédantisme, l’historien mêle à d’importantes sources littéraires ses souvenirs personnels et des témoignages oculaires. Si la critique moderne accorde généralement foi au témoignage d’Ammien, elle porte surtout son intérêt sur les nombreuses digressions géographiques, physiques, historiques, religieuses. Ammien décrit de nombreux peuples : Thraces, Perses, Huns, Alains, etc. Ses notations personnelles sur la société romaine sont précieuses : observateur averti de la vie politique, il est en relation avec les lettrés romains de son temps (Symmaque, Prétextat) et son esprit tolérant nous amène à regarder ce contemporain d’Ambroise comme un témoin impartial en ce temps critique de l’émergence du christianisme dans le monde romain.
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