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Alexandre III Aleksandrovitch

Publié le 15/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Alexandre III Aleksandrovitch (1845-1894), empereur de Russie (1881-1894), dont le règne a incarné un regain d’absolutisme.

Second fils du tsar Alexandre II Nikolaïevitch, Alexandre Aleksandrovitch n’est pas destiné au trône jusqu’à la mort de son aîné Nicolas, en 1865. Élevé dans le culte de l’autocratie, il hérite de la fonction impériale à la mort de son père, tué dans un attentat en 1881.

2   UN RETOUR À L’AUTOCRATIE

Rompant avec les timides réformes libérales d’Alexandre II, Alexandre III restaure l'absolutisme qui a caractérisé le règne de son grand-père Nicolas Ier Pavlovitch ; la suspension des libertés publiques et le transfert des causes civiles devant les tribunaux militaires, en août 1881, illustrent d’emblée ce retour à l’autocratie.

Son règne durant, il réprime durement l'agitation politique en recourant aux services de l’Okhrana (département de la Défense de la sûreté et de l’ordre public), qui traque toute manifestation d’opposition au régime. Enfin, il favorise le maintien de l’autorité aristocratique et de l’État autocratique en limitant les pouvoirs des zemstvos (assemblées territoriales qui associent les notables locaux à la gestion du pays).

3   LES CHANTIERS D’ALEXANDRE III
3.1   Politiques sociales

L’antisémitisme croît en Russie durant le règne d’Alexandre III — les premières grandes vagues de pogroms contre les Juifs ont éclaté, notamment en Ukraine, durant l’été 1881. Progressivement, la communauté juive est marginalisée : en 1882, un nouveau statut des Juifs est promulgué, leur interdisant la possession de terres et limitant leur droit de résidence ; en 1887, un numerus clausus restreint l’accès à l’université des étudiants juifs ; en 1892, les Juifs perdent leurs droits d’électeurs aux doumas municipales.

Parallèlement à cet antisémitisme déclaré, le tsar lance une politique de russification auprès des minorités ethniques dans les États baltes, en Ukraine, dans les territoires polonais et en Finlande. Conjuguée aux aspects policiers du régime, cette politique — qui doit prévenir toute révolte allogène et révolutionnaire — trouve sa pleine logique au début des années 1890. En effet, la famine et la paupérisation accroissent alors l’insatisfaction du peuple et favorisent l’émergence d’un mouvement ouvrier et nationaliste (qui a souvent recours à la fuite, comme l’illustre exil de Gueorgui Plekhanov et de ses compagnons, pères du marxisme russe).

Par un train de lois (1884-1887), Alexandre III favorise néanmoins une réforme des conditions de travail des femmes et des enfants, et la modernisation de l’enseignement primaire. Toutefois, un renforcement du contrôle de l’État permet d’exclure du système éducatif les enfants issus de catégories sociales à risque (entendons les opposants éventuels).

3.2   Politiques économiques

Sur le plan industriel, Alexandre III mène une politique conquérante, symbolisée par le lancement de grands chantiers comme les lignes ferroviaires du Transcaucasien et du Transsibérien. Son règne, également marqué par un progrès de la concentration industrielle et de la production d’acier, se caractérise enfin par un ultra-protectionnisme défendu par Sergueï Ioulievitch Witte, premier ministre à partir de 1892 — son prédécesseur Vychnegradeski, bouc émissaire de la famine de 1891, ayant démissionné. Mais, là encore, les progrès obtenus ne profitent qu’à une minorité bourgeoise et aristocratique.

3.3   Politique extérieure : la francophilie

La politique étrangère d’Alexandre III, prudente, est déterminée par les conséquences du congrès de Berlin (1878), qui restreint les avantages obtenus par la Russie lors du traité de San Stefano. Cela n’empêche le tsar ni d’avoir des velléités expansionnistes vers l’Afghanistan ni de jouer un rôle majeur dans l’éviction du prince Alexandre Ier de Battenberg du trône bulgare (1886).

Pour le reste, il garde mesure et joue en particulier la carte du rapprochement avec la France. Cette politique se concrétise par la signature d’un accord d’aide financière (1888, préalable à la politique des emprunts russes), d'une convention militaire défensive (1892) et enfin par la visite en France du frère d'Alexandre III, Nicolas, en 1896.

De son mariage avec la princesse Dagmar du Danemark (1866) est issu un fils, Nicolas II Aleksandrovitch (le dernier tsar de Russie), qui lui succède à sa mort, en 1894.

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