Devoir de Philosophie

Aït Ahmed, Hocine

Publié le 07/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Aït Ahmed, Hocine (né en 1926), homme politique algérien, l’un des chefs historiques de l’indépendance de l’Algérie et principale figure de l’opposition à la tête du Front des forces socialistes (FFS).

2 LE COFONDATEUR DU FLN

Né à Aïn el-Hammam, en Grande Kabylie, Hocine Aït Ahmed est issu d’une famille de notables musulmans (son père est caïd). Il est encore lycéen lorsqu’il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA) — fondé en 1937 par le leader nationaliste Messali Hadj, le PPA agit dans la clandestinité après sa dissolution par le régime de Vichy en 1939, mais retrouve une existence légale en 1946 avec la création du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). En 1947, avec d’autres jeunes militants nationalistes (dont Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf), Hocine Aït Ahmed participe à la création de l’Organisation spéciale (OS), chargée de préparer la lutte armée, et en prend la direction. Mais dès 1949, il doit céder sa place à Ben Bella en raison des soupçons de « berbérisme « (séparatisme berbère) qui pèsent sur lui. Après le démantèlement de l’OS par la police française, en 1950, il se réfugie au Caire (Égypte), d’où il dirige la délégation extérieure du mouvement clandestin et participe en novembre 1954 à la création du Front de libération nationale (FLN), qui marque le début de l’action armée sur le territoire algérien. Il défend activement la cause algérienne sur la scène internationale, notamment lors de la conférence de Bandung (avril 1955) et auprès de l’ONU.

Le 22 octobre 1956, l’armée française intercepte l’avion marocain dans lequel il se rend en Tunisie avec plusieurs autres chefs historiques du FLN (dont Ben Bella et Mohamed Boudiaf). Il demeure emprisonné jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie, en 1962.

3 LE LONG EXIL EN SUISSE

Élu député à la première Assemblée de l’Algérie indépendante, Hocine Aït Ahmed s’oppose rapidement au pouvoir personnel de Ben Bella, et fonde en 1963 le Front des forces socialistes (FFS). Cette opposition tourne à l’insurrection en Kabylie, où des maquis du FFS affrontent l’armée, faisant des centaines de morts. Arrêté en 1964, il est condamné à mort en 1965 mais gracié par Ben Bella. Il reste emprisonné à la suite de la prise de pouvoir du colonel Houari Boumédiène. En 1966, il parvient à s’évader et trouve refuge en Europe. Installé en Suisse, il reprend ses études et obtient un doctorat en droit de l’université de Nancy (1977). De son exil, il incarne l’opposition au régime de parti unique mis en place par Boumédiène, puis poursuivi par son successeur Chadli à partir de 1979.

4 UNE FIGURE ÉMINENTE DE L’OPPOSITION

Hocine Aït Ahmed rentre en Algérie en 1989, à la faveur de l’instauration du multipartisme qui suit la répression féroce des « émeutes de la faim « en 1988. Il parvient avec succès à raviver le Front des forces socialistes (FFS) mais il regagne la Suisse dès 1992, après l’interruption du processus électoral imposée par l’armée afin d’empêcher l’arrivée au pouvoir du Front islamique du salut (FIS). Alors qu’il a échoué à défendre le respect de la légalité constitutionnelle face à la politique de répression anti-islamiste, tout en combattant les thèses du FIS, il s’efforce d’alerter la communauté internationale sur la « seconde guerre d’Algérie «. En 1995, il signe à Rome, avec les représentants du FLN et du FIS, la « plate-forme pour une solution politique et pacifique de la crise algérienne «, qui prône la réconciliation nationale, la réhabilitation des responsables du FIS et la tenue d’élections libres.

En 1995, il refuse de participer à l’élection présidentielle qui ne fait qu’entériner le pouvoir de Liamine Zeroual. Cinq ans plus tard, après que celui-ci a annoncé son départ de la présidence, Hocine Aït Ahmed rentre en Algérie pour participer à l’élection de 1999. Mais, à l’instar des cinq autres candidats de l’opposition, il s’en retire en dénonçant les fraudes massives favorisant le candidat du FLN, Abdelaziz Bouteflika. Il poursuit ses activités au sein du FFS, tout en boycottant régulièrement les scrutins qui ponctuent la vie politique algérienne.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles