acheuléen
Publié le 29/01/2013
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acheuléen, période du paléolithique inférieur dont l'industrie se caractérise par le biface. Le terme dérive du site éponyme de Saint-Acheul, nom d'un faubourg d'Amiens, dans la Somme.
Dès 1854, le docteur Rigollot, disciple de Boucher de Perthes, y reconnut la présence de nombreux instruments de silex d'époque préhistorique. C'est Gabriel de Mortillet qui utilisa en 1872 le mot « acheuléen « pour la première fois. L'industrie acheuléenne a principalement été décrite à partir des travaux de Victor Commont, de l'abbé Breuil et de François Bordes dans les riches gisements du nord de la France et, en particulier, ceux du bassin de la Somme.
Le biface est un instrument d'assez grande dimension, taillé sur ses deux faces afin d'obtenir un objet symétrique ayant une forme en amande, ovale ou triangulaire. Les bords tranchants des bifaces acheuléens ont servi à racler et à couper, tandis que leur extrémité, plus ou moins pointue, a été utilisée pour marteler et perforer. L'acheuléen désigne également un faciès culturel du paléolithique inférieur caractérisé par la présence de bifaces dans l'outillage. La durée de l'acheuléen est considérable : de 1,5 million d'années à 200 000 ans environ. Son extension géographique est très importante puisqu'on le trouve en Europe, en Afrique et jusqu'en Asie. En Europe, l'acheuléen est présent partout, mais c'est dans les régions très riches en silex, comme le Bassin parisien, qu'on observe la plus grande abondance de bifaces ; ils sont associés à des outils sur éclats peu standardisés, racloirs, encoches et denticulés.
À la fin de l'acheuléen, on voit apparaître une nouvelle méthode de débitage révélant un important progrès dans le développement des capacités intellectuelles : le débitage Levallois. Cette méthode consiste à tailler un bloc de matière première lithique de façon à en tirer un grand éclat au tranchant vif dont la forme a été prédéterminée par la préparation du nucléus. L'acheuléen est également présent en grotte dans de nombreuses régions de France. La grotte d'Aldène, dans l'Hérault, ou celles du Pech de l'Aze et de Combe-Grenal, en Dordogne, ont livré un matériel archéologique particulièrement intéressant. C'est en Afrique qu'on a découvert les plus anciens bifaces. Les industries acheuléennes y sont également riches en hachereaux, grands outils sur éclat à tranchant terminal, et en polyèdres, sortes de boules de pierre. Le terme « acheuléen « est moins utilisé en Asie, bien que les bifaces y soient présents dans de nombreuses industries archaïques. Lorsque des restes d'hommes fossiles ont été retrouvés associés aux industries acheuléennes, il s'agit d'Homo erectus.