Abdül-Hamid Ier

1725-1789

Enfermé quarante-trois ans dans l'une des “ cages ” où l'on confinait les princes du sang, Abdül-Hamid succéda à son frère Moustafa III en 1774. Un tel régime en avait fait un malheureux idiot. Or il devait régner alors que les troupes russes étaient aux portes de Constantinople. En hâte, le gouvernement turc dut accepter l'humiliant traité de Kütchak-Kaynardji (1774). La Russie avait désormais son mot à dire dans les affaires de Crimée et des principautés roumaines, elle obtenait la protection des chrétiens orthodoxes des Balkans et la liberté de navigation en mer Noire et en Méditerranée. L'armée ottomane était en pleine décomposition, comme l'administration. Les notables de province devenaient de véritables féodaux, tandis que les Barbaresques, les Mamelouks et le pacha de Bagdad se rendaient quasi indépendants. On comprend que par la suite le sultan n'ait pu s'opposer efficacement à de nouveaux empiétements de Catherine II. En 1784, la tsarine et l'empereur Joseph II envisageaient le dépeçage de l'Empire ottoman. Un sursaut turc amena la guerre. Les Turcs remportèrent quelques succès contre l'Autriche, mais Souvorov pénétra en Moldavie et fit massacrer la population musulmane. Cette nouvelle provoqua la mort d'Abdül-Hamid.