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À Gaza, une pax egyptiana .

Publié le 25/11/2012

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Les quatre premiers jours de la bataille de Gaza, les Grands n'étaient pas là. L'aviation et la marine israéliennes bombardaient sans relâche le territoire palestinien, d'où les groupes islamistes tiraient à répétition des centaines de roquettes sur leur voisin du nord. Les Grands étaient aux abonnés absents. Américains, Russes, Européens, enfin ceux qui prétendent habituellement pouvoir peser sur le cours des événements dans cette partie du monde, étaient passifs. Quant aux fameuses puissances émergentes - Brésil, Chine, Inde, etc. -, celles qui sont censées prendre le relais, elles avaient moins à dire encore. Elles n'existaient pas. Un seul pays s'est activé...

« Barack Obama inaugure au même moment son deuxième mandat par une tournée en Asie.

Il aimerait tant ne plus avoir à s'occuper de cette région maudite qu'est le Proche-Orient.

Mais il est rattrapé par le désespérant conflit israélo-palestinien. Au bout d'une petite semaine de combats, le président américain s'implique et son interlocuteur privilégié sera M.

Morsi.

L'ancien apparatchik des Frères musulmans, premier islamiste et premier civil élu à la tête de l'Egypte, s'est imposé. Il tient une ligne difficile.

Il a une relation privilégiée avec le Hamas - version palestinienne des Frères -, mais il s'est engagé à respecter le traité de paix conclu en 1979 entre l'Egypte et Israël.

Il a un besoin urgent des Etats-Unis sur le plan économique, mais il doit tenir compte d'une opinion publique de plus en plus anti-israélienne. L'ancien docteur en science de l'université de Californie du Sud a noué une bonne relation avec Mme Clinton ; l'ancien hiérarque des Frères musulmans est tout aussi à l'aise avec les chefs du Hamas.

En août, il a pris ses distances avec Washington en se rendant en Iran.

Mais il a surpris tout le monde à Téhéran en dénonçant la politique iranienne au Proche-Orient. Pragmatisme et indépendance : voilà un homme qui, sous ses costumes cravate les plus anodins, pourrait cacher un politique inattendu.

M.

Obama a salué sa médiation à Gaza.

Il ne faudrait pas que Mohamed Morsi gâche ce succès - le retour de l'Egypte sur la scène proche-orientale - en se comportant chez lui en autocrate.. »

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