1989: La répression de la place Tian'anmen

L'arrêt des réformes politiques en Chine. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, les blindés de l'armée chinoise interviennent brutalement place Tian'anmen à Pékin, où s'étaient regroupées des centaines de milliers d'étudiants. Saisissant le prétexte de la mort de Hu Yaobang, dirigeant réformiste limogé en 1987, le 15 avril 1989, de nombreuses manifestations en faveur de la démocratie sont organisées place Tian'anmen à Pékin, réunissant plus d'un million de personnes. Les étudiants, initiateurs de ce mouvement sont très vite soutenus et rejoints par des fonctionnaires, des journalistes et des ouvriers qui menacent le monopole du Parti en créant un syndicat libre. Un certain nombre de manifestants qui occupent la place en permanence se lancent dans une spectaculaire grève de la faim sous les yeux du monde entier, lors de la visite historique en Chine de Mikhaïl Gorbatchev, l'artisan de la Glasnost. Le mouvement dénonce bientôt la corruption des dirigeants. Après une certaine hésitation de la part des dirigeants, la loi martiale est décrétée le 17 mai. Le 4 juin, l'Armée populaire de libération (A.P.L.) intervient très brutalement à Pékin, après plusieurs amorces de fraternisation entre certains militaires et la population. Plus de 150 000 soldats sont mobilisés et on estime à au moins 700 morts le nombre des victimes chez les manifestants. La démission de Zhao Ziyang signe la reprise en main politique du pays par les dirigeants inquiets de l'évolution de la situation en Union soviétique et en Europe centrale. Après avoir dénoncé les manifestations d'avril-juin 1989 comme une "conspiration contre-révolutionnaire", Deng Xiaoping engage une véritable purge du Parti en éliminant plus de 50 000 membres. Il peut alors s'appuyer sur Li Peng. La session plénière du XIIIe Comité central entérine la victoire de la tendance autoritaire tout en enregistrant la démission de Deng Xiaoping de son poste de président de la Commission des affaires militaires, poste qu'il détenait depuis 1982.