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Urbain II (Religion)

Publié le 17/01/2022

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Le nom d'Urbain II est lié avant tout à la croisade. Son oeuvre, cependant, dépassa de beaucoup cette entreprise dont il fut l'initiateur, puisqu'en fait elle contribua grandement au succès de la réforme grégorienne et à la restauration de la hiérarchie ecclésiastique, au point de faire du personnage l'un des papes les plus importants, avec Grégoire VII, de cette période du Moyen Âge. Eudes de Châtillon, né vers 1040 à Châtillon-sur-Marne dans une famille de vieille noblesse, élève aux écoles de Reims où il eut pour maître saint Bruno, le futur fondateur de la Chartreuse, archidiacre et chanoine de Reims vers 1065, moine à Cluny vers 1073-1076 de par une véritable vocation monastique, devint cardinal-évêque d'Ostie en 1078, lorsque Grégoire VII demanda à l'abbé Hugues de Cluny de lui désigner quelques religieux pour en faire des évêques. Légat en Allemagne en 1084, il apparaît alors comme l'un des plus fermes partisans du grand pontife réformateur. Après le bref pontificat de Victor III (1085-1088), il est élu pape le 12 mars 1088.

« France) chargés de promulguer les décrets disciplinaires dans les divers pays et se met lui-même en route.

Il présideun concile à Plaisance en mars 1095, au cours duquel il proclame des mesures à l'encontre des clercs simoniaques etnicolaïtes et déclare nulles les ordinations faites par les schismatiques (partisans de l'antipape) et les excommuniés,hormis le cas où les ordonnés étaient de bonne foi et ignoraient la situation irrégulière de l'ordinant.

De Plaisance ilse rend en France et par Valence, Le Puy, Saint-Gilles, Cluny (où il consacre le maître-autel de la nouvelle abbatialeen construction), parvient à Clermont où il réunit un concile solennel (novembre 1095), qui reprend toutes cesdécisions, reconnaît la primatie de l'Église de Lyon et prononce l'excommunication du roi de France, Philippe Ier, pouravoir illégitimement épousé la femme d'un de ses vassaux, Bertrade de Montfort (la sentence est levée peu après).Rentré en Italie en 1096, il parcourt, dans les mois suivants, le sud du pays (concile de Bari, octobre 1098).

A cettedate, s'il n'a plus à craindre l'action d'Henri IV, empêtré dans les problèmes allemands, aucun geste d'apaisement nevient cependant de l'empereur qui reste excommunié et déposé ; l'antipape, de son côté, ne se soumet pas, bienqu'il apparaisse à tous qu'il est vaincu. Toutes ces années durant, Urbain II, négligeant les imbrications politiques, s'est employé à approfondir l'oeuvreréformatrice.

Maintenant de fermes positions contre l'investiture, il a surtout travaillé à faire entrer dans les moeursles décrets restaurateurs.

De plus, considérant sans doute que la réforme est en train d'aboutir, conscient desbouleversements qu'elle a engendrés et de ceux qu'a provoqués la lutte contre l'Empire, il prend soin de remettre enordre l'organisation ecclésiastique.

Il montre clairement qu'il entend que l'Église soit souverainement dirigée par lepape ; il insiste sur la nécessité de redonner aux évêques leur pleine juridiction ; il agit pour que les ordresmonastiques, qu'il aide et protège, ne s'occupent pas des affaires du clergé séculier et laissent les évêques dirigerleurs diocèses ; il favorise les chanoines réguliers qui, tout en étant des religieux, peuvent participer à l'actioncléricale (prédication, enseignement).

C'est là sans doute que son oeuvre est finalement la plus importante. Mais il a mis sur le même plan la croisade.

Depuis 1094 en effet, peut-être même plus tôt, il a commencé às'intéresser aux événements d'Orient et à prêter une oreille attentive aux sollicitations de l'empereur byzantin AlexisComnène, qui réclamait l'aide de l'Occident pour résister aux entreprises turques.

A Plaisance, le pontife, après avoirreçu les ambassadeurs orientaux, avait demandé de fournir cette assistance.

Mais, à Clermont, un tout autreprogramme surgit, résultat sans doute de réflexions plus larges.

Désormais, ce n'est pas Byzance qu'on va secourir,mais, tout en cherchant si possible à mettre fin au schisme d'Orient, les Lieux-Saints qu'on libérera par uneexpédition militaire placée sous les auspices de l'Église et mise solennellement au niveau d'une exaltante missionreligieuse.

Dans l'esprit du pontife, il s'agit avant tout de susciter l'enthousiasme chrétien par une oeuvre pieconforme à la réforme générale qu'on poursuit, de rehausser le prestige de l'Église romaine et d'utiliser au mieux lesdésirs d'action et d'aventure des chevaliers en les orientant vers une fin spirituelle.

Le concile de Clermont, en mêmetemps qu'il lance la croisade, proclame d'ailleurs l'obligation d'adhérer aux mouvements de paix (paix de Dieu, trêvede Dieu) qui visent à empêcher le désordre et la violence.

Ainsi, Urbain II, qui ne reprend publiquement aucune desthèses théocratiques de Grégoire VII, apparaît pratiquement comme le chef réel de la chrétienté. C'est le 27 novembre 1095 à Clermont qu'il harangue la foule en faveur de la croisade.

Dans les semaines suivantes,il organise celle-ci ; il désigne pour la diriger, comme légat, l'évêque du Puy Adhémar de Monteil, laissant auxseigneurs laïcs le seul commandement militaire, il publie les indulgences accordées aux croisés et précise lesgaranties que le Saint-Siège leur accorde, à eux, leurs familles et leurs biens.

Cette première croisade, on le sait,aboutit à la prise de Jérusalem (1099) et à la création du Royaume de Jérusalem et des autres États latins.

Mais,malgré son insistance, le légat Daimbert de Pise, qui a remplacé Adhémar décédé, désigné comme patriarche deJérusalem, ne parvient pas à faire reconnaître la prééminence de l'autorité ecclésiastique et doit laisser à Godefroyde Bouillon le gouvernement temporel du pays Toutefois, si la conquête orientale échappe à l'Église romaine, il n'endemeure pas moins que la croisade a réussi. C'est quelques jours après la chute de Jérusalem qu'Urbain II meurt (20 juillet 1099), laissant une oeuvre inachevée,mais, en tous domaines, sur la voie du succès.. »

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