Religion: L'HINDOUISME
Publié le 28/01/2019
Extrait du document
«
L'
hindouisme
! Représentation
de Shiva assis en compagnie
a de sa parèdre Parvatl, à Ellora, important
ensemble de sanctuaires brahmaniques.
(Ouzbékistan et Afghanistan actuels), se répan
dent en Inde.
Ils se nomment eux-mêmes arya,
«nobles» , dont nous avons fait aryens.
Les
peuples autochtones auxquels ils se heurtent
d'abord, et avec lesquels ils finiront par se fondre,
ne possèdent pas de tradition écrite.
Ils leur
apportent leurs livres saints, les Veda.
L'ensemble de textes que nous nommons les
Veda transmet le veda, le «Savoir» par excellence,
la connaissance sacrée.
À l'origine, ces textes ont
été transmis ou vus par des sages, les rishis, ou
voyants: tel rishi a eu la vision de telle portion du
Veda.
Ces sages les ont aussi entendus: cette révé
lation, shruti en sanskrit, est littéralement une
«connaissance par audition».
D'abord conservée
oralement, elle a été écrite progressivement, au
cours d'une très longue période, sans doute entre
le XVIII• et le vm• siècle avant notre ère.
Organisés
en recueils, les samhita, les quatre Veda sont des
compilations différentes d'une seule et même tra
dition commune à tous.
Ils s'organisent en quatre
groupes, selon les fonctions sacerdotales du culte
védique.
Le Rig veda contient mille vingt-huit
hymnes répartis en dix cercles, ou mandala, et
destinés à l'officiant chargé des offrandes aux
dieux.
Le Yajurveda est un recueil de formules
sacrificielles à l'usage de l'acolyte de l'officiant.
Le Samaveda rassemble les hymnes qui seront
psalmodiés par le chantre.
Ces trois recueils
constituent le trayi vidya, la triple doctrine :
hymnes, formules liturgiques et strophes chan
tées.
C'est l'expression la plus authentique de la
vie sacerdotale, la science des prêtres.
À ces
recueils s'ajoute l'Atharuaveda, à l'usage du cha
pelain royal, ou brahmane, en contact avec le
peuple.
La religion de l'Atharuaveda est celle des
guerriers, des artisans, des agriculteurs et des
1832 femmes;
le texte abonde en exorcismes et incan
tations, qui voisinent avec de grands hymnes phi
losophiques dont la pensée annonce les spécula
tions postérieures du brahmanisme.
À chacun de ces recueils se rapportent un ou
plusieurs Brahmana, en prose, qui traitent du
sacrifice, du rite et de sa symbolique.
Les Brah
mana se prolongent par des textes ésotériques,
lesAranyaka, qu'on ne peut étudier et réciter que
dans la solitude des forêts.
En dernier lieu, les
Up anishad mettent en lumière les correspon
dances entre l'homme et le cosmos et enseignent
l'identité finale entre l'atman, l'âme individuelle,
et le brahman, l'âme cosmique, l'Absolu.
La division de la société apparaît relativement
tard dans les Veda.
Ainsi les quatre varna
humains naissent du sacrifice d'un Purusha cos
mique, ce dernier étant l'un des noms de
l'Ab solu, mais désignant aussi le Mâle.
Les
varna correspondent à une fonction sociale et
religieuse.
Les brahmanes, les prêtres consti
tuent le plus haut varna; ils naissent de la
bouche du Purusha; les kshatryas sont les guer
riers et naissent de ses bras; les vaïçya, cultiva
teurs et artisans, de ses cuisses; les sudra, les
serviteurs, de ses pieds.
Seuls les membres des
trois premières castes reçoivent l'initiation 1;S
rituelle: ils sont dits «deux-fois-nés».
Le sanskrit �
emploie le mot varna («couleur>> ), ce qui fait $
peut-être référence aux fonctions assignées à �
chaque groupe, fonctions qui ont chacune une
couleur emblématique.
Mais varna a été traduit
maladroitement par «caste», alors qu'il existe
un autre mot, jati, pour désigner les castes
sociales réelles.
Celles-ci sont très diverses, très
nombreuses, et ont une hiérarchie complexe.
En dessous des varna se trouvent les parias (ou
intouchables ou encore hors-caste), relégués
aux besognes impures qui mettent en contact
avec le sang, la saleté, les excréments: ils sont
blanchisseurs, corroyeurs, vidangeurs ...
Gandhi les
nommait hanjan, «enfants de Dieu».
Si la
constitution indienne refuse aux castes toute
valeur légale, la loi n'a pu abolir des clivages
qui remontent aux origines.
Les dieux des Veda
Le panthéon védique groupe une multitude de
dieux, répartis en trois groupes: les dieux du ciel,
de l'air et de la terre.
Divinités célestes, Mitra et
Varuna sont les fils d'Aditi, la Grande Mère, l'uni
verselle nature; ils font respecter l'ordre du
monde, Varuna représentant le pouvoir séculier
et Mitra le pouvoir sacerdotal, la force spirituelle.
Ushas est le Soleil à son lever, l'aurore, et Surya le
Soleil éclatant.
Vishnu a mesuré le monde en trois
pas; très en retrait dans le védisme, il deviendra
un des dieux majeurs du brahmanisme.
Dieu de l'air, Indra, qui possède la foudre,
délivre le monde du démon et libère les eaux
prisonnières; séparant le ciel de la terre, il la
rend habitable.
Près de lui, ses alliés, les Marut,
représentent le tonnerre, la tempête, l'éclair, la
lumière.
Ils franchissent l'espace sur de rapides
coursiers.
Rudra, leur père, est le maître des
forêts et des animaux, des chasseurs et des tribus
non-aryennes; dieu terrible, il est aussi le dieu
médecin, une divinité bienfaisante.
Ses attributs
seront plus tard ceux de Sriva.
Dieux jumeaux,
les Açvin, liés au soleil levant, restaurent la
lumière occultée par la nuit.
Tvashtar ,
«le façonneur», aidé des Rbhu, est le forgeron
des ateliers célestes.
Dans le Rigveda, Savitar, le
! Le dieu Shiva, à la fois terrible et bienveillant,
a symbolise par sa danse cosmique l'alternance
de la création et de la destruction.
dieu qui mesure le monde, met en branle l'éner
gie humaine et maintient la vie, est dit Prajapati;
seigneur des créatures, auteur du monde, il
devient chef des dieux: c'est le Tout infini et
incréé, le Grand Tout.
La figure d'Agni est pri
mordiale.
Dieu terrestre, dieu du feu, feu lui-.
»
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