Religion LES HOMMES ET LEURS RELIGIONS
Publié le 09/02/2019
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Du mazdéisme au manichéisme
Religion de l’Iran préislamique, le zoroastrisme, ou mazdéisme, a peut-être été fondé ou réformé par Zarathoustra (Zoroastre en grec), prophète dont l’histoire ne nous a presque rien transmis, mais dont la légende s’est emparée. Nous y trouvons les marques très nettes d’une opposition radicale entre les principes du bien et du mal.
Le manichéisme est, lui aussi, une religion dualiste. Son fondateur, Mani, naît en 216, en Babylo-
Explorateurs et scientifiques ont longtemps cherché à décrypter les aires totalement défrichées des terres Incas.
Seule une vue aérienne les aida à résoudre l’énigme: ils dessinaient des géoglyphes.
nie alors soumise à la Fterse sassanide. Il passe sa jeunesse dans une communauté dissidente de judéo-chrétiens qui pratiquent le baptême quotidien. À vingt-quatre ans, des expériences mystiques (rencontres avec son double céleste, le «compagnon», le «jumeau») l’amènent à rompre avec la communauté et à entreprendre ses premières missions. S’affirmant le continuateur d’une lignée de prophètes, d’Adam à Jésus, il enseigne que le monde et l’homme sont nés d’un mélange contre nature, intervenu à l’origine des temps, du divin avec la matière; il importe à chacun de libérer par l’ascèse la part divine qui est en lui. La lutte du bien et du mal se poursuit au cœur des hommes et au cœur de l’histoire, jusqu’à la fin du monde qui verra les Élus accéder à la terre de Lumière où ils régneront en compagnie du Père de la Grandeur. Cette fin intervient de façon apocalyptique, après que Jésus aura séparé les bons des méchants et enfermé les puissances du mal dans une abominable Boule, « l’horrible globe des
Hémisphères F. Lechenet BNF
À Le Panthéon, à Rome, est un temple construit par Aggripa en -27.
Consacré à Jupiter vindicator, il fut ensuite attribué à l’ensemble des dieux, avant d’être transformé, par Boniface IV au xir siècle apr. J.-C. en une église, Sainte-Marie-aux-Martyrs.
ténèbres » évoqué par saint Augustin. Le temps qui sépare le monde de sa fin est le temps de l’É-glise, la «Sainte Église» manichéenne. L’idéal est représenté par les Élus, religieux errants qui n’exercent aucun métier, se consacrent à la prédication, vivent dans le dénuement, s’abstiennent de vin et de viande et pratiquent la chasteté absolue. La survie de ces religieux voués à l’évangélisation du monde est assurée par les «auditeurs», ou catéchumènes, qui mènent une existence vertueuse mais compatible avec une vie sociale et familiale normale. La pratique de la vertu permet aux auditeurs de revivre dans le corps d’un élu et donc d’accéder au salut.
Les Incas ont bâti un empire relativement neuf sur les terres du Pérou. Les structures économiques, archaïques, contrastent avec le système
politique et religieux, très complexe. La religion est placée sous le signe du dieu Soleil (Inti), ancêtre de l’empereur (l’Inca). Mais progressivement Viracocha (dieu de la Création conçue comme un cycle) joue un rôle de plus en plus important.
La Chine
Les Chinois ont connu plusieurs systèmes religieux, qui mettent tous l’accent sur les questions morales ou pratiques. Les grandes
Le bouddhisme fit son apparition au Tibet au viie siècle avec la conversion de ses rois. Très isolé géographiquement, il subit la double influence de la Chine et de l'Inde. Après de nombreuses réformes au cours des siècles, cette religion fixa ses cadres définitifs. Elle se dota d’une organisation hiérarchique, le lamaïsme. Celui-ci place la classe sacerdotale au-dessus de toutes les autres, ses monastères rassemblent toute une population d’hommes qui ont consacré leur vie à la méditation. Le dalaï-lama est choisi parmi ces moines.
légendes originaires parlent non de la naissance du monde, mais de la naissance de l’empire et des institutions. Il s’agit de véritables mythes politiques où les épreuves se succèdent, analogues à celles que connurent les dieux dans les autres systèmes (passage de l’empire par le feu, l’eau, le dragon, les deux femmes...). Le monde n’est donc pas conçu comme création, mais comme déjà aménagé. Cependant l’ordre originel est perturbé (un dragon dort sous le pays). Peu à peu s’établissent des correspondances philosophiques et scientifiques entre éléments et forces. Le dao (ou tao) est ce principe d’ordre projeté sur les choses, principe que l’homme doit retrouver.
La religion chinoise repose également sur le culte des ancêtres. Les dieux du sol (par opposition aux dieux du ciel), les dieux royaux sont familiaux et agraires. Progressivement, ils deviennent des dieux «administratifs», du fait du lien entre nature et société.
Les religions chinoises s’interrogent cependant sur l’individu hors de la société et par exemple, sur la survie, après la mort, de ceux qui ne sont pas nobles et qui ne relèvent donc pas des dieux du ciel. C’est essentiellement pour cette raison que le taoïsme et le bouddhisme (doctrines égali-taristes, l’une chinoise, l’autre importée de l’Inde) se sont développés, dont les divers avatars aboutissent à un syncrétisme de plus en plus marqué, inscrit dans la littérature et le théâtre, profondément accordé à une société sans véritable classe de prêtres.
Le Japon
L’histoire religieuse du Japon est marquée par le bouddhisme et le shintoïsme. Ces deux religions sont encore largement pratiquées et les formes actuelles du shintoïsme sont un essai pour faire revivre d’anciennes formes religieuses nationales antérieures au bouddhisme. Cette «renaissance», teintée de nationalisme, a caractérisé l’Empire nippon avant la Seconde Guerre mondiale.
Les véritables sources du shintoïsme sont populaires. Au point de départ, toutes les forces de la nature sont considérées comme vivantes, que ce soient les pierres, les plantes ou les animaux. Tout peut devenir kami (divinité). Les mythes japonais appartiennent à la grande famille des mythes du Pacifique: un couple divin est fondateur de toute chose ; les dieux se répartissent en générations, qui de proche en proche mènent aux premiers empereurs; les puissances divines sont ambiguës, bienveillantes ou malveillantes. Le rite a pour but de s’attirer leur bienveillance. Les différentes formes plus récentes de religion et de philosophie (bouddhisme, zen...) ont transformé le shintoïsme comme religion populaire et religion impériale.
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«
Les
hommes et leurs religions
mie et l'écriture hiéroglyphique égyptienne, ont
été inventées au début du quatrième millénaire
avant notre ère.
Il nous reste bien peu de traces des très
anciennes civilisations antérieures à l'écriture.
Ce que nous pouvons étudier aujourd'hui
montre l'enchaînement d'une symbolique axée
sur la mort et la fécondité.
La dépouille mortel
le est entourée de soins.
Les peintures murales
des grottes sont organisées selon un système
(mythe) dont trop d'éléments manquent pour
permettre une interpréta tion cohérente.
Le
monde des vivants (animaux) fait partie inté
grante du système de signes.
Cela suffit-il pour
déceler avec certitude chez l'auteur de ces
signes et figures une intention religieuse, voire
magique? On peut seulement rendre compte
du fait que les éléments constitutifs de tout phé
nomène religieux, notamment l'interprétation
mythique de la mort et de la vie, sont déjà forte
ment présents.
Les religions de l'Orient ancien
Les plus anciens établissements humains organi
sés datent du VIII" millénaire avant notre ère et
sont localisés dans une zone géographique qui
va de l'Arménie à la mer d'Oman, de la Méditer
ranée à l'Indus.
Entre cette époque et la conquê
te musulmane du VII' siècle ap.
J.-C.
, plusieurs civi
lisations s'y sont succédé, parlant des langues dif
férentes et dont une bonne partie n'est toujours
pas déchiffrée.
Avant l'apparition des trois grandes religions
monothéistes, les habitants de cette région ont
adoré une multitude de divinités; le pays hittite
en comptait mille, l'Assyrie, deux mille, Babylo
ne, trois mille.
Ces panthéons (ensembles des
dieux d'une religion donnée) ont une prédilec
tion pour les figures du couple (à Çatal Hüyük
[Turquie actuelle], la déesse mère et le dieu de
l'orage) et les triades, qu'elles soient cosmique (à
Sumer An est le dieu du ciel, Enlil, celui de l'at-
Les pyramides sont l'une des manifestations .....
les plus Impressionnantes de la religion
égyptienne.
Abritant la personne sacrée
du pharaon défunt, elles étaient aussi, par leur
forme, une sorte d'appel vers les dieux du ciel.
mosphère,
Enki, celui des eaux souterraines) ou
astrale (Babylone adore Shamash, le Soleil, Sîn,
la Lune, Ishtar, la planète Vénus).
Un des systèmes les plus complexes est celui
des Hourrites (Syrie du Nord) qui vénèrent Kou
marli, le père des dieux, et rendre un culte tout
particulier à Teshoub, dieu de l'orage, et à son
double (parèdre) féminin, Hébat.
On retrouve ce dieu de l'orage dans d'autres
civilisations.
Les Hittites (Anatolie) le vénèrent,
avec la déesse solaire Arinna et les divinités de la
terre et de la guerre; il en est de même en Ourar
tou (Arménie), à Mari, sur l'Euphrate, ou chez les
Araméens (Palestine).
Les Phéniciens adorent
Ba'al et Ba'alat à Byblos, Eshmoun et Astarté à
Sidon, Melqart à Tyr.
Les inscriptions nous livrent les noms de la tria
de mésopotamienne, An ou Anu, dieu du ciel,
Enki ou Ea, souverain des eaux profondes sur les
quelles repose la Terre, et Enlil, dieu du monde
terrestre, qui est remplacé à Babylone par Mar
douk au n· millénaire.
� Les
panthéons des Assyriens étaient
occupées par de nombreux dieux.
Ceux-{;/ étalent rassemblés en triade
ou en couple, complémentaires.
L'Égypte
La religion égyptienne plonge avec l'histoire de
ce pays dans la nuit des temps cv· millénaire
avant J.-C.).
La conquête romaine et 1� diffusion
du christianisme devenu religion d'Etat au IV'
siècle ap.
J.-C.
en ont marqué la fin.
Les traces
qu'elle a laissées sont très riches: des monuments
(pyramides, temples), des textes (hiéroglyphes)
et une tradition culturelle qui a profondément
marqué le monde grec.
La religion égyptienne est d'abord celle d'un
peuple vivant dans l'étroite oasis de la vallée du
Nil cernée par le désert, à la recherche de dieux
garantissant l'ordre contre le chaos toujours
menaçant.
Elle en compte une multitude, mais il
semble que cette diversité soit liée autant à la
nécessité de fixer des images concrètes des dieux,
plus ou moins anthropomorphiques, qu'à un véri
table polythéisme.
Les théologiens ont constam
ment tenté de regrouper ces dieux en triades
(trois dieux) et ennéades (neuf dieux), pour des
raisons religieuses et politiques.
Ils reprennent
aussi les principaux cycles de légendes: cycle
solaire de Râ (le dieu solaire qui pourchasse
l'homme); cycle d'Horus (dieu du ciel); cycle
d'Osiris (le roi assassiné, dont la femme, Isis,
engendre Horus, qui venge son père).
Il existe bien d'autres dieux, dont plusieurs
dieux-Soleil.
Mais le trait le plus marquant de cet
univers est, pour nous, la proximité, dans les
mêmes monuments, de momies humaines (liées
à la croyance en la survie des défunts) accompa
gnées d'un ameublement et de vivres, et de
momies d'animaux considérés comme divins.
Le pharaon Aménophis IV (1364-1347 av.
J.-C.)
a rejeté le culte d'Amon-Râ, roi des dieux et père
de la dynastie, au profit d'Aton, autre nom du
dieu-Soleil; changeant son nom d'Aménophis
(«Amon est satisfait>> ) en Akhnaton («Celui en
qui le Disque [solaire] met ses complaisances>> ),
il fait du site d'Amarna celui de sa religion per
sonnelle, guère assimilable à un monothéisme..
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