Réforme - religion.
Publié le 24/05/2013
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3.1.1. 2 La crise religieuse dans les États allemands
Guerre des paysansBrandissant leur bannière (une chaussure liée, symbolisant sans doute le misérable statut des révoltés), les paysans révoltésmenacent un noble cavalier.Hans Schaüfelein, Trotspiegel.
Gravure sur bois du xvi e siècle.Keystone Pressedienst GmbH
Le mouvement de réforme se propage rapidement parmi le peuple et, quand Martin Luther retourne à Wittenberg, il fait déjà figure de chef théologique.
Les États allemandssont alors divisés.
Ceux qui ont le plus intérêt à maintenir l’ordre établi — c’est-à-dire l’empereur, la plupart des princes et le haut clergé — défendent l’Église catholiqueromaine.
Le luthéranisme est en revanche soutenu par les princes allemands du Nord, le bas clergé, les marchands et de larges fractions de la paysannerie, qui voient dansla Réforme un moyen d’acquérir une plus grande indépendance religieuse et économique.
La guerre ouverte entre les deux factions s’installe en 1524 lorsqu’éclate la guerredes paysans.
Inspirée des enseignements de Martin Luther et formulée en termes religieux, la principale revendication des paysans révoltés est l’abolition des corvées,traditionnellement imposées par les seigneurs cléricaux ou laïques.
S’il désapprouve ces appels à la réforme religieuse pour légitimer un changement du systèmeéconomique, Martin Luther exhorte les seigneurs à satisfaire certaines revendications des paysans en vue d’aboutir à un règlement pacifique du conflit.
Puis en 1525, il seretourne brutalement contre les paysans, condamnant sévèrement leurs recours à la violence dans un pamphlet intitulé Wider die mördischen und räubischen Rotten der Bauern (« Contre les hordes criminelles et pillardes des paysans »).
La révolte est matée en 1525, mais la fracture entre luthériens et catholiques romains s’accroît.
Une forme de compromis est trouvée lors de la première diète de Spire, en1526 : on convient alors que les princes allemands le souhaitant seront libres de pratiquer le luthéranisme.
Mais, lors d’une seconde diète de Spire réunie trois ans plustard, la majorité catholique abroge cet accord ; les protestations de la minorité luthérienne valent à ces princes le nom de « protestants ».
Les premiers protestants sontdonc des luthériens, le terme ayant été par la suite étendu à toutes les sectes chrétiennes qui voient le jour à partir de la révolte contre Rome.
3.1.1. 3 Melanchthon et la mise en place du credo luthérien
Cranach l'Ancien, MelanchthonRéformateur religieux allemand précurseur de la réforme protestante, Melanchthon reste très attaché à l'idée d'unité au sein del'Église chrétienne, idée qui lui a largement été reprochée par les luthériens de stricte obédience.
Melanchthon a joué un rôleimportant dans la réorganisation du système éducatif allemand.Lucas Cranach l'Ancien, Philipp Schwarzerd, dit Melanchthon.Kurpfälzisches Museum, Heidelberg (Allemagne).Agenzia LUISA RICCIARINI—MILANO
En 1530, l’érudit et réformateur allemand Melanchthon rédige une proclamation modérée des dogmes du luthéranisme intitulée la Confession d’Augsbourg, et qui estsoumise à l’empereur Charles Quint et à la faction catholique.
Si elle ne réussit pas à réconcilier catholiques et luthériens, elle n’en devient pas moins la base de la nouvelleÉglise et du nouveau credo luthérien.
Au cours des années suivantes, une série de guerres avec la France et les Turcs ottomans empêche Charles Quint d’employer sesforces militaires contre les luthériens.
Puis en 1546, libre de tout engagement international, l’empereur s’allie au pape pour entreprendre une guerre contre la ligue deSmalkalde, une alliance militaire de princes luthériens allemands.
La guerre de religion en Allemagne prend fin avec la paix d’Augsbourg, signée en 1555.
Elle donne àchacun des quelque trois cents princes allemands la possibilité de choisir entre le catholicisme et le luthéranisme, et d’imposer son choix à ses sujets.
C’est ainsi que leluthéranisme — confession de près de la moitié de la population allemande — est officiellement reconnu, et que disparaît le principe de l’unité religieuse de l’Europeoccidentale sous l’autorité suprême du pape.
3.1. 2 La propagation du luthéranisme dans les Pays-Bas espagnols
Van de Venne, Pêche des âmesReprésentation allégorique des affrontements entre catholiques et protestants dans les Provinces-Unies au début du xvii e siècle.
Aucamp catholique (à la droite du tableau) s'opposent les protestants rassemblés derrière Maurice de Nassau, Jacques Ier d'Angleterreet Christian IV du Danemark.
Dans le fleuve intermédiaire, les prêtres et pasteurs essaient d'attirer à eux les âmes« flottantes ».Adriaen Pietersz.
Van de Venne, Pêche des âmes, 1614.
Huile sur toile, 98 × 189 cm.
Rijksmuseum, Amsterdam.Archivo Fotografico Oronoz
Dans les Pays-Bas espagnols (aujourd’hui les Pays-Bas et la Belgique), l’influente bourgeoisie éclairée qui s’est formée au cours du Moyen Âge fait bon accueil auprotestantisme.
Mais l’empereur Charles Quint, dont la puissance militaire est mieux établie sur ce territoire que dans les États allemands, tente d’en arrêter la progressionen faisant brûler publiquement les livres de Martin Luther et en installant l’Inquisition en 1522.
Ces mesures sont pourtant sans effet et, vers le milieu du XVIe siècle, le protestantisme s’est imposé dans toutes les provinces du Nord (aujourd’hui les Pays-Bas), les provinces du Sud (aujourd’hui la Belgique) restant pour leur part essentiellement catholiques.
La majorité des Hollandais embrasse le calvinisme, qui constitue un lienidéologique puissant dans la lutte nationale engagée contre les souverains catholiques espagnols.
Ils se révoltent en 1566, et la guerre se poursuit jusqu’en 1648, date àlaquelle l’Espagne renonce à toute prétention sur le pays par suite de la paix de Westphalie.
Les Pays-Bas, jusque-là espagnols, deviennent ainsi un État protestantindépendant..
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