Quel avenir pour la religion en Europe au XXIe siècle?
Publié le 16/08/2012
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Le premier sondage, présenté dans la partie I. de mon travail, montre pourtant que la plupart des gens pensent que la religion est belle et bien un besoin essentiel pour l’homme. Toutefois, la tendance constatée durant tout le travail nous montre l’inverse. En confrontant toutes mes recherches, j’en viens à conclure que l’Européen a le sentiment que la religion est plus importante dans la société qu’il y a une dizaine d’années, mais que cela n’est pas son cas personnel (que lui-même s’y intéresse moins qu’avant). Cette dernière affirmation vient donc contredire ma 4e hypothèse de base : 4) L’Européen, globalement, accorde de moins en moins d’importance à la religion. En effet, les différents phénomènes présentés, ainsi que leur visibilité dans les médias, renforcent le sentiment religieux chez certains croyants, poussent une partie de la population à s’attacher à la religion, d’autres à la repousser. Quoi qu’il en soit, pour chaque européen, la question religieuse est toujours présente. J’aimerais, pour terminer, poser un avis personnel quant aux pistes envisageables pour concilier au mieux l’immigration, la mondialisation, la recherche d’identité et les valeurs catholiques : * Confirmer la séparation entre affaire d’Etat et affaire d’Eglise. L’Etat, le politique ne peut plus objectivement réglementer les croyances qui sont affaires de chacun. Sinon des dossiers sécuritaires (la burqa…), l’Etat doit rester le plus indépendant possible. * L’Eglise chrétienne et catholique en particulier, doit absolument adopter un message humble, reconnaissant enfin ouvertement les dérives des prêtres et même du Pape. Le chrétien ou le non-chrétien n’attend plus de l’Eglise qu’elle reconnaisse une crise, mais bien qu’elle demande pardon et qu’elle détaille les raisons de cette crise. L’Eglise catholique doit également se montrer ouverte et tolérante envers l’immigration.
«
D'un sondage publié par Le Monde des Religions/Csa, j'aimerais ici retirer 4 questions.
Après observation, les réponses à cette question vont totalement à l'encontre de mon hypothèse n°2.
78% des personnes sondées estiment que les religions sont unbesoin essentiel de l'homme, ce qui pousse à croire que, toujours au XXIe, le sentiment religieux va perdurer.
Les résultats de la question 2 réfutent l'hypothèse n°1.
L'enseignement de la question 3 est que, pour les français, la place de la religion est globalement tropimportante en France, et encore plus dans le monde.
Très peu de Français pense que la religion a une place trop peu importante, que ce soit dans le monde ou enFrance.
Cette dernière question va finalement à l'encontre de la logique des trois questions précédentes qui évaluaient à la hausse l'importance de la religion en France.
Ici, leconstat est inverse : seuls 26% des sondés estiment qu'ils accordent plus d'importance qu'avant à la religion.En confrontant les différentes questions, on touche peut-être ici à une première conclusion : le Français est moins religieux qu'il y a une dizaine d'années, accordemoins d'importance à la religion.
Toutefois, il perçoit que la place de la religion autour de lui est plus importante qu'auparavant, voire trop importante.
Ainsi, le plussouvent, le français pense que sa vision des choses va à contre-courant de la logique en place actuellement !Peut-être pourrions-nous affirmer que cela n'est pas illogique : si un homme ne s'intéresse plus à la religion, c'est qu'il ne la juge pas digne d'intérêt.
Dès lors, il semblenormal qu'il soit plus dérangé qu'un croyant par l'importance de la religion.Toutefois, je préfère une autre explication au phénomène, explication qui pointe plutôt le rôle des médias.
Le pouvoir des journalistes et de la presse est énorme, etpeut expliquer les résultats de ce sondage.
Il semblerait que le battage médiatique autour des affaires de l'Eglise catholique, de l'immigration, des débats qui endécoulent – le débat sur le voile, la burqa…), etc., est tel que le français qui, en règle général, est moins « religieux » qu'auparavant, ait le sentiment que le débatreligieux prend plus d'ampleur qu'auparavant dans la société.Je me permets ici d'extrapoler surement plus qu'il ne l'est permis, en estimant que le phénomène observable en France n'est surement pas opposé au phénomèneobservable en Belgique, en Allemagne, ou dans un autre pays voisin.
L'on pourrait, dès lors, poser déjà trois constats :* L'Européen est globalement moins intéressé par les questions religieuses qu'auparavant.* La religion reste toutefois, à son sens, un besoin essentiel de l'homme.* Les médias ont un rôle à jouer quand au sentiment européen face à la religion.
II.
Mondialisation et immigration, ou la recherche d'identitéJ'aimerais maintenant observer des phénomènes nouveaux, dont l'analyse pourrait apporter de nouvelles pistes de réflexion, de nouvelles réponses à la question dedépart.
Je fais le choix de ne pas m'attarder sur les nouvelles technologies et sur les théories scientifiques remettant en cause l'existence d'une puissance divinecréatrice ou toute-puissante.
Cet aspect n'est pas pas propre au XXIe ni même au XXe siècle, et l'étude de la pertinence ou non de la théorie de l'évolution contre celledu créationnisme me semble ici inutile.
Je souhaite, par contre, étudier les conséquences de la mondialisation et de l'immigration, phénomènes plus récents(l'immigration a certes toujours existé, mais n'avait jamais, avant la fin du XXe siècle, prit une telle ampleur).A.
La mondialisation La suppression des obstacles de la distance ou du temps dans les communications – grâce à internet, la télévision, le téléphone - crée actuellement un malaiseidentitaire.
Par la télécommunication, chaque culture, chaque peuple, chaque nation est révélée au monde, et chacune d'elle est forcément englobée dans un systèmede consommation de masse (sinon quelques exceptions, peu nombreuses et, surtout, le plus souvent ridicules aux yeux du reste du monde).
Tandis que lesmultinationales vendent des vêtements, des voitures, des biens de consommation indifféremment sur tous les continents, l'homme, de plus en plus, a le sentiment den'être plus qu'un engrenage dans une machine qui tourne, un pion, fiché, assailli de publicité et de média, influencé afin d'être poussé à la consommation.
Uneconsommation dictée et régie par les grandes puissances étasunienne, européenne et, depuis peu, chinoise ou indienne.
Dès lors, au terme de mondialisation, certainspréfèrent ceux d'universalisation ou d'unification.
La culture locale, les traditions, tendent à disparaître au profil d'une culture mondiale, dont les fondementssemblent dictés par la puissance étasunienne.Dès lors que la culture ou le mode de vie humaine s'universalise, que même la symbolique de la langue maternelle tend à disparaître – apprenez l'anglais ! -, lareligion en tant que valeur identitaire revient au premier plan.Le besoin identitaire pousserait donc certaines personnes à « rejoindre la tribu », à intégrer un groupe religieux dans lequel l'homme aura le sentiment d'avoir uneidentité.
« Je suis différent de toi car je suis catholique ».
Nous aurions, ici, l'une des explications au retour à la religion.B.
L'immigrationEnsuite, il apparaît que l'immigration en Europe – qui est, elle aussi, décuplée par la mondialisation – vient chambouler le fonctionnement et le système religieuxeuropéen.
La population musulmane est, en Europe élevée à 44 millions, et ce chiffre ne fera qu'augmenter avec les années (il est bien sûr réducteur de limiterl'immigration en Europe à une immigration musulmane, mais cette dernière est la plus visible pour la population).
L'Europe se veut – au moins en parole- une terred'accueil et de tolérance.
Malgré cela, j'ose poser ici deux constats dans le domaine du « politiquement incorrecte ».1) L'apparition d'une communauté musulmane européenne exacerbe le sentiment d'appartenance à la religion chrétienne.En effet, que ce soit inconsciemment ou non, l'Européen lambda est sur la défensive lorsqu'on lui parle de la communauté musulmane en Europe.
Un sondage publiépar le journal français « Le Monde » démontre que 42% des Français et 40% des Allemands considèrent l'immigration musulmane « plutôt comme une menace ».Seuls 22% des Français considèrent qu'il s'agit d'un « enrichissement culturel » (pour 36% de « ni l'un, ni l'autre »).
En Allemagne, ils sont respectivement 24% et36% à donner ces deux réponses.Dessin de Presse du dessinateur Zapiro paru le 10/09/2008 dans le Sunday Times (Afrique du Sud).Autre exemple frappant de cette peur « du musulman »: le 29 novembre 2009, 57,7% des Suisses ont approuvé, par référendum, un texte de loi interdisant laconstruction de minarets en Suisse.De là les conclusions suivantes * un Maghrébin, un Turc, un Pakistanais, sont tous, aux yeux de la population, englobés par le terme « musulman ».
On parle bien de communauté musulmane.
C'estdonc le critère de la religion qui rentre en ligne de compte.* l'Européen craint cette immigration musulmane.* étant donné que l'immigration est dite « musulmane », alors forcément la terre d'accueil est dite « chrétienne » (aussi longtemps que c'est le critère de la religion quiest pris en compte).
Ainsi, le chrétien (croyant ou non !) se raccroche (même inconsciemment) à ce terme, par opposition au musulman.
2) Ce phénomène remet sans cesse le débat religieux au premier plan.Sondages, interviews, débats politiques, il est certain que le monde médiatique s'empare de l'« Islamisation » de l'Europe.
Parfois à la recherche de sensationnalisme,les journalistes consacrent de nombreux articles à cette communauté musulmane et les conséquences de son apparition.
Dès lors, c'est tous les Européens,croyants/pratiquants ou non, qui sont confrontés au débat sur le voile, la burqa, le ramadan, les mosquées...
Bref : le débat religieux.
L'on comprend dès lors lesrésultats du sondage présenté en page 3, montrant que les Français estiment que la religion a une place plus importante qu'il y a 10 ans dans la société.
III.
Une Eglise catholique controverséeSi plusieurs facteurs présentés jusqu'à présent tendent à faire croire que le nombre d'adhérents à la religion chrétienne et catholique en particulier ne peut ques'accroître, il convient de parler des dérives actuelles de cette Eglise qui entraîneraient le phénomène inverse..
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