Présentation de la théorie upanisadique de l'atman et du brahman.
Publié le 24/08/2012
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Rapport atman – brahman Lorsqu’il se manifeste, l’Esprit universel apparaît sous trois niveaux : le soi, le Soi Individuel (correspondant à l’atman) et le Soi Suprême (correspondant au brahmane). Le soi est l’ensemble des constituants du corps humains (peau, cheveux, organes, organes génitaux, etc…) présents de la naissance à la mort. Le Soi Individuel (jîvâtman) est le principe intérieur essentiel de l’être humain, soumis à la transmigration. Il est constitué de plusieurs sortes d’éléments : des éléments physiques (terre, eau, feu, air, éther), des éléments de l’ordre du sentiment (tattvas), dont le désir, l'aversion, le plaisir, la peine, le désir, l'illusion, le doute, etc., des éléments de la mémoire, des éléments liés à la voix (les intonations vocales hautes et celles sans accent, les voyelles brèves, longues et prolongées,…), des éléments sensitifs ainsi que des éléments liés aux activités telles que crier, jouir, danser, chanter, etc… Il est l'esprit, le Soi Individuel. Le Soi Suprême (paramâtman), est le principe intérieur, essentiel de l’Univers. sur lequel il faut méditer en respectant les étapes du Yoga : contrôle du souffle, retrait des organes des sens, fixation du mental, contemplation et concentration. Ceux qui méditent sur le Soi doivent raisonner par inférences, en le comparant à la graine de l'arbre banyan. C'est ainsi qu'on l’approche, bien qu’il demeure inconnaissable.
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Sainte Colombe.
Il est décrit d'emblée comme "joufflu" et "rouge comme un coq" là où Sainte Colombe était "maigre" et "vêtu de noir", de même, Sainte Colombe"[prend] la main grasse de Marin Marais dans sa main décharnée".
En effet, bien plus tard, lorsque Marais rend une dernière visite à Madeleine mourante, elle letrouve "gras".
Aussi Marin Marais ne dégage-t-il aucune spiritualité car jeune, il est maladroit et manque de finesse, plus il vieillit, plus il prend confiance en lui etdevient arriviste et malsain, enfin plus vieux, il apparaît gras et ridicule.
En effet, dès sa première venue chez les Sainte Colombe, il semble gêné et raconte avecmaladresse son renvoi de Saint Germain l'Auxerrois.
La couleur rouge lui colle à la peau, car il voit la Seine sanglante : "ces rives était une blessure qui saignait".
Ilest animé par une douleur, le deuil de sa voix et vise la vengeance.
Ce sentiments est bas et ne peut lui permettre d'atteindre une certaine quiétude de l'âme.
D'ailleurs,lorsque l'on étudie l'onomastique, Marais exprime cette idée : les marais sont boueux, bas, et ceux qui y entrent s'y embourbent.
Mais les marais sont aussi des lieuxde présence animal, et Marin Marais possède cet aspect animal qui l'éloigne de toute connotation spirituelle.
Premièrement, c'est par sa maladresse et son manqued'élégance, en effet, il est assimilé à un éléphant (chapitre huit :"il barissait").
De plus, les nombreuses allusions à sa sexualité ("le sexe épais et poilu pendant entreles cuisses", "une bête belante" au chapitre huit, "je n'ai plus rien au bout de mon ventre pour vous" au chapitre dix-huit) et son caractère arriviste font de lui unredoutable prédateur pour qui "la vie est belle à mesure qu'elle est féroce".
Au chapitre onze, Madeleine lui tend son "collet de buffe", métonymie encore une foisanimale.
Marin Marais est donc un opportuniste et qui importe de l'importance à des valeurs superficielles telles que l'argent, la renommée, la satisfaction des besoinsanimaux, le pouvoir.
Il n'est pas en quête de repos de l'esprit, de méditation.
Même la musique qui pour beaucoup est un art profond qui permet de toucher l'âme, estpour lui dans la majeure partie du roman une passerelle vers la renommée.
Madeleine le lui fait d'ailleurs remarquer ironiquement au chapitre vingt-quatre : "Vousêtes plein d'esprit", lui dit-elle.
D'après Marin Marais, "nos coeurs sont des affamés".
Ceci fait aussi le lien avec la nourriture, qui, comme le sexe, s'oppose à unevision spiritualiste de l'être humain.
Un autre personnage rejoint alors Marin Marais dans ce tableau des aspects matériels et charnels de l'oeuvre.
Il s'agit de Toinette,qui clairement se distingue de son père et sa soeur, jusqu'à presque ne plus être une Sainte Colombe.
Contrairement à eux, elle paraît plus gaie, moins ascétique.
Sacouleur de cheveux ainsi que ses vêtements à dominante rouge et orange lui confèrent une image plus innocente mais qui pour sûr tracera un autre chemin que safamille.
En cela elle ressemble à Marin Marais.
Il dit d'elle qu'elle a "le corps d'une femme ronde et épaisse", "des seins plus gros que ceux de [sa] soeur", et dans lefilm de Corneau, elle a un visage assez rond voire joufflu étant petite.
Ils se mariront tous les deux chacun de leur côté, entreront dans la vie et auront des enfants,dix-neuf pour Marais, un excès qui se retrouve dans bien d'autres aspects.
Ces deux personnages incarnent donc la sensualité, la temporalité, les instincts animaux, lamatérialité.
...
qui s'oppose à une grande spiritualité par de nombreux aspects.
A cette conception matérialiste de la vie s'oppose le mode de vie des Sainte Colombe (le père et Madeleine).
Ils vivent dans la mesure et sans excès.
En effet, il est ditau début du roman qu'il "nétait pas riche sans qu'il pu se plaindre de pauvreté".
La nourriture ne semble pas être très importante pour eux, jamais dans leur viequotidienne n'est mentionné un délicieux repas préparé par Guignotte.
Ils se nourissent de choses simples, qu'ils ont à disposition.
C'est plutôt la nourriture de l'âmesemble être primordiale, c'est à dire la musique qui permet l'enrichissement et la création, ou la lecture pour Madeleine (Sainte Colombe n'aime pas les autres arts quela musique).
En effet, au chapitre dix-neuf, il est dit qu'elle "lut Les Pères du Désert" qui sont des moines égyptiens.
En ce qui concerne la musique, Sainte Colombedit d'ailleurs à Marin Marais lors de leur première leçon :"Avez-vous idée de ce à quoi peuvent servir les sons quand il ne s'agit plus de danser ni de réjouir lesoreilles du roi?".
C'est peut-être alors justement cette nourriture de l'âme dont il parle.
Assurément, leur mode de vie semble ascétique, Sainte Colombe étant "trèsmaigre" et "haut", Madeleine a "le visage osseux" et une petite poitrine.
D'après Marin Marais, "elle était aussi légère qu'un coussin".
D'avantage pour SainteColombe, c'est comme si le corps n'était pas nécessaire, voire un fardeau et se séparait de l'âme, selon une thèse dualiste.
Cependant il est vrai qu'il est dit à propos deSainte Colombe qu'il fermait la porte de sa chambre pour se masturber, afin de retrouver le plaisir qu'il ressentais quand sa femme était vivante.
Cependant ce détailn'est présent que dans le livre.
D'ailleurs, "il n'avait jamais usé de [Quignotte]" (chapitre vingt-deux).
De même Madeleine ressent du désir pour Marin Marais et necesse de lui donner ses seins, mais lorqu'il la quitte, elle vit comme son père un deuil d'amour et finit par se renfermer, méditer seule, vivre au plus près de la nature etsuivre la même destinée que son père.
Chez eux, presque tout se passe donc dans l'esprit.
Déjà petite, "elle ne mangeait plus et se retirait dans son silence" (chapitredeux).
Lui, "il rêvait" (chapitre cinq).
C'est comme si ils s'étaient construit un univer entier dans leur propre esprit, où personne ne peut pénétrer, d'où leur difficulté àcommuniquer avec autrui.
Sainte Colombe dit au chapitre quinze : "La parole ne peut jamais dire ce dont je veux parler et je ne sais comment le dire".
De même, auchapitre quatre, on parle de "la complexité et la délicatesse du monde qui était caché sous ce visage".
Il rêve d'un idéal, plus beau et haut que ce monde où presquetout lui semble inutile, vulgaire.
Les hommes, à cause du langage, ont perdu leur dignité.
Cet idéal, c'est par la musique qu'il l'atteint, c'est une quiétude, mais aussil'amour de sa femme.
C'est parce qu'il joue qu'elle lui rend visite, et ces visites le confortent dans sa quête.
Sa première apparition, au chapitre six, se fait pendant qu'iljoue Le Tombeau des regrets, "pendant que le chant montait".
Elle lui dit qu'elle "ne parlerait pas", sa seule présence à son esprit lui suffit.
Cependant il souhaitemourir pour la rejoindre, comme dit au chapitre vingt : "[ses mains] étaient tachées par la mort et il en fut heureux.
Ces marques de veillesse le rapprochaient d'elleou de son état", et rêve souvent de mort symbolique, lorsqu'il s'immerge totalement dans la Brièvre.
Les visites de sa femme le comblent spirituellement, et noncharnellement, en effet, elle ne veut pas qu'il le touche.
Selon elle, "[ses] membres, [ses] seins sont devenus froids", et "il n'y a rien d'autre à toucher que du vent".
Sion ne peut parler d'oeuvre fantastique à propos de Tous les matins du monde, on peut se demander si les apparitions de sa femme ne sont-elles que dans sa tête.
Auquel cas, l'oeuvre détient réellement une vision spiritualiste.
De toute façon, selon Sainte Colombe, tout semble spirituel, et ce qui ne l'est pas n'a pas vraimentd'intêret.
En effet, il dit : "Mais ce ne sont que des noires et des blanches sur du papier" ou encore plus clairement : "Qu'est-ce qu'une gaufrette ? Cela se voit, cela adu goût, cela se mange.
Cela n'est rien".
Cette citation traduit toute la dimension immatérielle et non pragmatique de la vie des Sainte Colombe.
Enfin, la dernièrescène du roman et la fin du film se fait témoin de cette spiritualité.
Sainte Colombe et Marin Marais entrent en union pour la première fois, lors d'une "nuit pure", oùrien d'autre n'est important que la musique qui les emmènent dans un au-delà, "quand on était sans souffle.
Quand on était sans lumière" dit Marin Marais.
Cedernier, vu comme quelqu'un de sensuel et matériel durant toute l'oeuvre, atteint pour la première fois le nirvana de l'âme, chassant toute considération charnelle.
Eneffet, "son sexe était tout petit et gelé".
Il est prêt à recevoir l'enseignement de son maître.
Cette dernière scène peut d'ailleurs faire penser à une séance de spiritisme,tous deux autour d'une table, en quête d'un autre stade.
Sainte Colombe lui dit "je vais vous confier un ou deux arias capables de réveiller les morts".
La vie humainen'a plus d'importance pour Sainte Colombe, pour qui "la musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler.
En ce sens, elle n'est pas tout à faithumaine", et ce qui est humain, c'est ce qui est matériel.
Sainte Colombe vise un idéal spirituel.
Tous les matins du monde est donc une oeuvre qui oppose beaucoup de thèmes.
Au monde parisien, bruyant, hypocrite s'oppose la vie quasi monacale, retirée au plusprès de la nature des Sainte Colombe.
A la sensualité, la matérialité que dégagent des personnalités telles que Marin Marais ou Toinette s'oppose un idéal de vie basésur une dimension spirituelle..
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