Mönlam Chenmo, la grande prière pour le bien-être de tous les êtres La cérémonie de Mönlam Chenmo est liée aux réjouissances du nouvel an.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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communautaires, marquées le quinzième jour dudit mois par un
enseignement public du dalaï-lama.
Des rites spéciaux étaient
accomplis trois fois par jour au Jokhang, le sanctuaire le plus vénéré
du Tibet, où se trouve la statue dite du Jo-Wo (une effigie de
Çakyamûni précieusement gardée dans le saint des saints du temple
depuis le viie siècle, quand elle avait été amenée par l’épouse chinoise
du grand roi Songtsen Gampo).
Des dizaines de milliers de moines
participaient à ces cérémonies, et en ces semaines où alternaient
recueillement et réjouissances, Lhassa se gonflait d’une population
flottante au moins trois fois supérieure à la normale, pouvant
atteindre, à en croire des documents historiques, à une centaine de
milliers de personnes.
Cette tradition est scrupuleusement suivie dans l’exil : Tibétains et
néobouddhistes d’obédiences tibétaines se pressent pour l’occasion
chaque année à Dharamsala, dans l’Himachal Pradesh en Inde, où le
chef spirituel réside et où fonctionne un gouvernement en exil qui
s’efforce de veiller aux intérêts d’une petite communauté dispersée
principalement en Inde et dans quelques autres pays plus ou moins
lointains.
Pour les uns, c’est la possibilité de se ressourcer en
confirmant la cohésion communautaire ; pour les autres, d’approcher
une civilisation qui n’en finit pas de les séduire, et pour tous de
partager des instants précieux de ce que l’on peut appeler une
communion.
En fait, durant ces journées à chaque fois exceptionnelles,
le religieux et le profane se retrouvent intimement mêlés, conférant
une coloration spéciale au quotidien.
La cérémonie du Mönlam Chenmo porte la marque de cette ferveur.
Instituée vers 1408, la grande prière pour le bien-être de tous les êtres
résume fort bien l’idée maîtresse du Mahâyâna et l’idéal de ceux qui
cheminent sur ce sentier.
C’était aussi le rassemblement monastique le
plus vaste dans “ la cité du divin ”.
Elle l’est d’ailleurs restée, à
l’exception d’une période d’une vingtaine d’années quand elle a été
purement et simplement interdite par les autorités chinoises
d’occupation.
À nouveau célébrée à partir des années quatre-vingt,
elle n’a certes plus le lustre d’antan faute de la présence du dalaï-lama
et en raison de la surveillance dont elle demeure l’objet, du temps
même où elle était conduite par le panchen-lama, autorisé par Pékin à
passer quelques jours parmi les siens.
C’est justement lors des préparatifs de ce rituel que le deuxième
hiérarque du bouddhisme tibétain est décédé en 1989, dans des
circonstances encore considérées par nombre de Tibétains comme.
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