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Publié le 15/01/2013

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Objet d'étude POESIE ?uvre intégrale Paroles de J. Prévert Explication du poème « Familiale « p.88 édition Folio Reprise du paratexte du manuel Magnard p.50-51 L'auteur : cf fiche auteur (poly). Prévert est un poète non-conformiste, dans ses écrits comme dans la vie. Après avoir fréquenté les surréalistes, il participe à une expérience de théâtre communautaire du groupe Octobre qu'il a créé avec son frère. Plusieurs comédiens connus y font leur première expérience de la scène et de l'engagement militant. Son recueil Paroles, publié juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale, constitue une dénonciation de tous les conformismes, de tout ce qui depuis l'enfance modèle les esprits pour mieux les soumettre. Véritables plaidoyers pour la liberté individuelle, les poèmes qui le composent prennent souvent la forme de la satire pour mieux remettre en cause les institutions et modèles sociaux, voire familiaux, avec la complicité du lecteur. Prévert dénonce tout ce qui asservit l'homme moderne, à commencer par la pauvreté et la misère. Mais il s'en prend surtout à la guerre que tantôt il ridiculise et tantôt stigmatise violemment. Les êtres qu'il met en scène sont, comme dans ce poème, des gens du quotidien, et son style se caractérise par la plus grande simplicité. Ce poème est une dénonciation efficace de la guerre et une satire de la société. Il s'agit de mo...

« trouvent ça tout naturel le p ère et la m ère   », et la r éponse surprenante qui met en avant la  victime «   Il ne   trouve absolument rien le fils   »v. 12, ce vers  étant mis en  évidence par la question du v.11, la forme n égative   et l’adverbe hyperbolique «   absolument.

  » L’effet rythmique est aussi li é au th ème r épétitif du tricot (une   maille  à l’endroit, une maille  à l’envers) qui permet le jeu d’ échos altern és «   guerre­affaires   », «   p ère­fils   ».

  Les deux questions directes avec formule interrogative insistante «   qu’est­ce qu’il fait le p ère   ? / Qu’est­ce   qu’il trouve le fils   ?   » renforce l’effet d’ échos et de refrains dans le po ème. Le rythme et les r épétitions font donc une chanson, presque l égère comme les comptines pour enfants   : port ée   satirique  évidente. Le jeu des temps verbaux cr ée la progression du texte. Un pr ésent d’habitude dans les v.1   et 2 souligne l’absurdit é d’un monde o ù faire la guerre est une activit é banale et r épétitive, comme le tricot   de la m ère de famille. Puis le futur ant érieur «   il aura fini   » et le futur «   il fera   » montre le cycle r écurrent   des «   affaires   » qui conduisent  à la guerre, de p ère en fils   ! F éroce ironie… Enfin, le pr ésent  à la voix   passive «   le fils est tu é   » marque une  étape pourtant d écisive, mais qui va r éinstaller le pr ésent d’habitude   «   la vie continue   »… Le titre m ême du po ème est surprenant car il se pr ésente comme un adjectif f éminin qui pourrait  être   l’ épith ète du nom guerre, ou un refrain repris en famille. C’est cette banalit é inscrite dans le quotidien de ces   gens ordinaires qui rend cette ritournelle de la «   guerre­affaires­cimeti ère   » insupportable. 2 – Une d énonciation La critique est extr êmement efficace gr âce  à ce proc édé insistant de la r épétition faussement anodine. Le   titre installe un climat de confiance et de s écurit é, la famille  étant le lieu «   naturel   » de la vie. Or ce qui est   «   naturel   » dans le po ème, c’est l’affirmation d ès le v.2 «   Le fils fait la guerre   »   ! L’emploi de l’expression   «   faire la guerre   » est presque lexicalis é, comme s’il s’agissait d’une activit é professionnelle comme une autre.

  Cette dimension est cr éée par la mise en parall èle des activit és du noyau familial   : tricot, affaires, guerre,   avec la b énédiction du chef de famille «   Il trouve  ça tout naturel le p ère   ». L’effet m écanique culmine au v.

  13 o ù l’absence de ponctuation cr ée un encha înement quasi absurde «   Le fils sa m ère fait du tricot son p ère   des affaires lui la guerre   ».  La mort du fils,  événement tragique, est ici trait ée sans aucune  émotion, mais  énonc ée selon la m ême logique   de la ritournelle familiale   : «   Le fils est tu é il ne continue plus   », ce qui rend d’autant plus odieux le constat   suivant, o ù seule l’ étape du cimeti ère vient s’ajouter  à la m écanique d’un quotidien d énu é de sens (cf les six   derniers vers). Pr évert d énonce donc la logique d’une soci été qui  élève ses enfants pour les envoyer  à la guerre, au b énéfice   du profit  économique. Les parents sont les premiers responsables de la mort de leurs enfants   : le choix de   l’article d éfini «   le fils   », «   le p ère   », «   la m ère   » permet une g énéralisation du propos. La guerre n’est pas   d énonc ée dans ses horreurs propres, mais dans ses causes   : la satire est donc violente, car les hommes sont les  . »

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