luthéranisme - religion.
Publié le 24/05/2013
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jugés » (formule de la Concorde), ils recommandent également les livres apocryphes (« deutérocanoniques ») de l'Ancien Testament pour l'édification chrétienne et les ontgénéralement inclus dans leurs versions vernaculaires de la Bible.
Les luthériens reconnaissent l'autorité de trois credo œcuméniques (symboles des Apôtres, de Nicée etd'Athanase) et utilisent les deux premiers au cours des services du culte.
Les écrits doctrinaux spécifiques du luthéranisme sont les Articles de Smalkalde (1537), le Petit Catéchisme et le Grand Catéchisme, de Luther (1529) ; la Confession d'Augsbourg (1530), l'Apologie de la confession d'Augsbourg (1531) et le Traité sur la puissance et la primatie du pape (1529), de Melanchthon ; enfin, la Formule de la Concorde (1577), rédigée par une commission de théologiens après la mort des premiers réformateurs. Associés aux credo, ces documents constituent le Livre de la Concorde, adopté par les princes et les villes luthériens en 1580.
Cependant seuls les credo, la Confessiond'Augsbourg et les deux catéchismes de Luther ont été reconnus par l'ensemble des Églises luthériennes.
2.6 Organisation et administration de l'Église
Nées au XVIe siècle, les plus anciennes Églises luthériennes d'Europe furent étroitement liées à leurs gouvernements respectifs en tant qu'Églises établies, soit de manière exclusive, comme dans les pays scandinaves, soit parallèlement au catholicisme, comme en Allemagne ; dans les deux cas, les autres religions disposent aujourd'hui d'uneentière liberté de culte mais non du même appui gouvernemental.
Dans les pays non européens, les Églises luthériennes sont des organisations religieuses bénévoles.
Dansle luthéranisme, aucun système uniforme de gouvernement de l'Église n'a été développé ; les structures congrégationnelles, presbytériennes et épiscopales existenttoujours, bien qu'au XXe siècle on ait eu tendance à accorder le titre d'évêque aux dirigeants élus des juridictions (synodes, districts, Églises).
3 HISTOIRE ET INFLUENCE
À ses débuts, le luthéranisme fut fortement marqué par les événements politiques.
L'empereur catholique Charles Quint ne put venir à bout par la force du luthéranisme, carl'Empire était alors menacé par les Turcs.
Malgré l'édit de Worms (1521), qui frappait les luthériens d'interdit impérial, le mouvement continua à se répandre.
Il s'ensuivitdes guerres de Religion intermittentes, qui ne prirent fin qu'avec la paix d'Augsbourg (1555) : celle-ci stipulait que la religion embrassée par le dirigeant de chaqueprincipauté du Saint Empire romain germanique devrait être adoptée par ses sujets.
Ce fut une véritable reconnaissance des Églises luthériennes et de l'établissement desprinces comme primats de leur Église.
Puis la formule de la Concorde (1577), préparée par des théologiens pour mettre fin aux conflits entre luthériens, fut adoptée etsignée par leurs dirigeants politiques afin de garantir l'unité luthérienne à un moment où menaçait une nouvelle guerre religieuse.
La survie du luthéranisme au terme de laguerre de Trente Ans fut assurée grâce à l'intervention du roi luthérien Gustave II Adolphe de Suède et à la France catholique de Richelieu et de Mazarin, aux côtés desprotestants.
La paix de Westphalie (1648) mit fin aux guerres de Religion en Europe.
À la fin du XVII e siècle, un mouvement de réforme appelé piétisme, prêchant la conversion individuelle et une vie dévote, donna un nouvel élan au luthéranisme en Allemagne et se répandit dans d'autres pays.
Au XVIII e siècle, la théologie luthérienne refléta le rationalisme des Lumières.
Au XIXe siècle, le théologien allemand Friedrich Schleiermacher, qui insistait sur l'universalité de l'expérience religieuse, exerça une influence considérable sur les théologiens luthériens libéraux ; à la même époque,l'idéalisme des philosophes allemands marqua profondément la pensée luthérienne.
Au XXe siècle, l'existentialisme chrétien et la néo-orthodoxie du théologien suisse Karl Barth ont constitué des développements théologiques majeurs.
L'ascension politique de la Prusse au sein des États allemands du XIXe siècle suscita la création, en 1817, d'une Église de l'Union prussienne, qui réunissait calvinistes et luthériens allemands.
Un grand nombre de luthériens s'opposèrent farouchement à cette union et certains organisèrent une Église séparée.
Au XXe siècle, le nazisme affecta profondément le luthéranisme allemand.
Hitler tenta de contrôler les Églises, ce qui entraîna la scission de l'Église luthérienne allemande, l'internement de certains pasteurs(tel Martin Niemöller) dans des camps de concentration et l'exécution d'autres (notamment le théologien Dietrich Bonhoeffer).
En Norvège et au Danemark, les dirigeantsluthériens jouèrent un rôle prépondérant dans la résistance à l'occupation.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Église de confession allemande, qui s'était opposée à Hitler,contribua à la reconstruction de l'Allemagne de l'Ouest (aujourd'hui partie de la République fédérale d'Allemagne).
Le luthéranisme parvint en Amérique avec les premiers colons européens.
Après la guerre de l'Indépendance américaine, chaque groupe d'immigrants luthériens fonda sespropres Église et synodes et utilisa sa langue d'origine au cours des services religieux.
En raison du grand nombre d'immigrants aux États-Unis et au Canada aux XIXe et XXe siècles, le luthéranisme se trouva divisé en d'innombrables groupes allemands, suédois, norvégiens, danois, finnois et slovaques.
Au début des années 1980, desfusions ont renforcé la plupart des groupes luthériens nord-américains.
Le luthéranisme est devenu la troisième confession protestante des États-Unis.
3.1 Le luthéranisme international
Bien qu'une majorité des luthériens du monde vive encore dans les pays traditionnellement luthériens d'Europe centrale et du Nord, le luthéranisme a connu son plus grandessor en Afrique et en Asie.
Ainsi, le seul pays non européen à population majoritairement luthérienne se trouve être la Namibie, en Afrique australe.
La Fédérationinternationale luthérienne (FIL), dont le siège est à Genève, coordonne les activités de presque toutes les Églises luthériennes du monde.
Elle s'occupe des relationsœcuméniques, contrôle les études théologiques et le culte à travers le monde ; elle est dirigée par un comité exécutif international.
La plupart des Églises luthériennes sontégalement membres du Conseil mondial des Églises.
3.2 Influence culturelle
Le luthéranisme s'est toujours intéressé aux aspects culturels et intellectuels de la foi chrétienne.
Son influence sur la musique, grâce à des compositeurs tels que J.-S.
Bach, Dietrich Buxtehude, Michael Praetorius et Heinrich Schütz, a été aussi profonde que dans le domaine de la philosophie.
Des penseurs de culture luthérienne telsqu'Emmanuel Kant, J.G.
Fichte, G.W.F.
Hegel ou S.
Kierkegaard, ont formulé leurs idées dans ce cadre, mais souvent aussi par opposition à la tradition luthérienne.
Leluthéranisme a également produit un grand nombre d'exégètes et d'érudits bibliques tels que D.F.
Strauss et Albert Schweitzer, ainsi que des théologiens tels qu'AlbrechtRitschl, Adolf von Harnack, Rudolf Otto, Rudolf Bultmann et Paul Tillich.
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