L'Evangile dans l'Eglise, Tradition vivante de la foi, Bernard Sesbouë
Publié le 17/01/2022
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Selon Bernard Sesbouë, une rapide revue historique met en lumière trois conditions nécessaires à une bonne transmission du message évangélique, c'est-à-dire à une transmission qui en garde toute sa vigueur et sa puissance créatrice. Il s'agit d'abord de ne pas dissocier Evangile et Eglise mais de restaurer un juste rapport entre eux. Evangile et Eglise fonctionnent en interdépendance. C'est un continuel va-et-vient entre Ecriture et compréhension de cette Ecriture au sein d'une communauté qui donne sa vigueur au message évangélique ainsi adapté, mais reste fidèle à lui-même à chaque époque. Cette élaboration du langage parlé est vaine si elle ne s'accompagne pas d'une mise en pratique concrète de ce message. Cette seconde condition montre que ce retour que fait la communauté sur l'Ecriture qu'elle juge elle-même tout en se laissant juger par elle ne peut passer que par l'engagement pratique, que par des faits au sein même de cette communauté. Enfin, le message évangélique ne peut rester dynamique que si, à chaque époque, chaque chrétien se sent interpellé et, analysant les enjeux auquel l'Evangile est confronté, cherche à y répondre en s'appuyant sur la doctrine et l'expérience de l'Eglise pour poser des actes concrets.
«
humaine qui tente de revenir constamment à « l'évènement Jésus ».
L'Eglise est donc sans cesse jugée par ce qu'elle porte.
La Tradition se décline en des traditions.Cette position est exigeante et difficile, car elle implique d'arriver à trouver un équilibre entre unité de la foi et diversité de ses expressions.
Elle tend à éviter deuxdangers.
Celui d'une répétition plate de l'Evangile et de ses formules.
Mais aussi d'un renouveau constant, s'appuyant sur la rupture d'avec le passé qui peut tendre àl'éclatement de l'unité.
Par ailleurs, cette référence constante au Christ implique de toujours garder en tension les deux aspects, doctrinal et pratique.
L'Evangile doitconstamment chercher à être traduit dans un nouveau contexte et impliquer des prises de positions pratiques, mais ces traductions sont soumises au jugement de lacommunauté et de l'Ecriture elle-même.
Et ce fonctionnement de va-et-vient n'est pas cloisonné.
Ces différentes traductions de l'Evangile au cours de l'Histoireforment un tout, une continuité dans laquelle chaque chrétien s'inscrit.
Ce dernier ne peut se contenter de se rapporter à seulement un texte, il doit aussi se rapporter àune Histoire pour trouver ensuite sa part active à jouer.
Ainsi, ce processus de transmission consiste à s'inscrire dans le présent grâce aux racines du passé ce quipermet alors de regarder vers l'avenir.
C'est cette dynamique qui permet à l'Evangile de rester fidèle à lui-même tout en s'incarnant dans l'Histoire.
Enfin, dans lalogique Trinitaire, cette position redonne une place particulière à l'Esprit qui permet ce processus de transmission/réception, que ce soit dans l'élaboration créatrice dela doctrine ou à travers l'engagement de chrétiens qui témoignent de la vivacité de l'Evangile.
C'est parce que l'Esprit, envoyé sur l'Eglise naissante à la Pentecôte, està l'œuvre dans l'Histoire que l'Evangile peut se transmettre.
Il est même peut-être la condition sine qua non à tout ce processus plus humain de transmission/réceptiondécrit par l'auteur..
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