LES ORDRES MENDIANTS
Publié le 31/01/2019
Extrait du document
catharisme. Ce meurtre met le feu aux poudres, la croisade contre les albigeois est décrétée, elle est menée par Simon de Montfort qui remporte la victoire en 1213.
Pendant toute la guerre, Dominique continue sa prédication. En 1214, il installe à Toulouse, dans une maison particulière, une communauté qui n’a pas encore de statut religieux. L’année suivante, il se rend au concile de Latran et informe le pape de son désir de fonder un ordre nouveau, pour lequel il choisit la règle dite «de saint Augustin» en la modifiant légèrement. En 1216 se crée à Toulouse le premier couvent de chanoines prêcheurs, sans dotation ni terres, sans propriété d’aucune sorte. Le pape donne son approbation à l’ordre des «Frères prêcheurs» auquel Dominique donne pour devise «Ne parler qu’avec Dieu ou que de Dieu». Dès 1217, les frères sont envoyés à Madrid, Paris, Bologne et Rome, avec pour mission de s’instruire à l’université et de fonder des communautés. En 1220, au chapitre général de Bologne, les prêcheurs renoncent solennellement non seulement à toute possession, mais à tout revenu, et adoptent le régime de mendicité. Resté en Italie, c’est à Bologne que meurt Dominique, le 6 août 1221, cinq ans avant saint François.
Les dominicains
L’expansion de l’ordre est rapide: en 1300, les frères prêcheurs sont déjà quinze mille, de la Finlande au Maroc et de Dublin à Kiev, répartis en plus de cinq cents couvents. Fidèles à la mission que leur a assignée leur fondateur, ils se consacrent essentiellement à la prédication. Ils collaborent en outre avec les tribunaux de l’inquisition: le pape Grégoire IX leur confie en 1233 le soin de combattre cathares et vaudois dans le royaume de France et les régions voisines. Il leur appartient de dépister les hérétiques et de les interroger devant le tribunal. Les suspects sont tenus de dévoiler tout ce qu’ils savent sur l’hérésie et les hérétiques; s’ils avouent leur erreur, ils sont soumis à des pénitences diverses, absous et réintégrés au sein de l’Église. Dans le cas contraire, ils peuvent être remis au bras séculier, à la justice des hommes, et condamnés au bûcher. Toute-puissante au XIIIe siècle, l’inquisition décline progressivement à partir de 1312; au début du XVe siècle, elle ne joue plus aucun rôle en France. En Espagne, l’histoire de l’inquisition est différente. Dirigée d’abord contre les juifs et les musulmans convertis au catholicisme après la Recon-quista (1492), et suspectés de continuer à pratiquer leur ancienne religion, elle s’attaque aux protestants, aux partisans des idées des Lumières, et plus généralement à tous les opposants à la monarchie absolue.-Elle n’est définitivement abolie qu’en 1834.
On ne saurait réduire l’action des dominicains à leur rôle dans l’inquisition. À leur ordre appartiennent des artistes comme Fra Angelico (vers 1400-1455), des théologiens comme Thomas d’Aquin (1228-1274), Albert le Grand (vers 1200-1280) ou, plus près de nous, Marie-Dominique Chenu (1895-1990) et Yves Congar (1904-1995), des mystiques comme Maître Eck-hart (v. 1260-1327) qui a influencé Luther, des missionnaires comme Bartolomé de Las Casas (1470-1566), apôtre et défenseur des Indiens d’Amérique réduits en esclavage par les conquistadores, des savants comme les fondateurs de l’École biblique de Jérusalem. Leur apostolat s’exerce aujourd’hui dans tous les milieux et ils sont présents dans le monde entier.
«
Les
ordres mendiants
La naissance des ordres mendiants
Aujourd'hui, les religieux et les religieuses qui
appartiennent à des ordres mendiants se ratta
chent à quatre grandes familles, celles des augus
tins, des carmes, des franciscains et des domini
cains.
Les ermites de saint Augustin, ou augus
tins, sont nés au x11• siècle en Italie; leur règle a
été fixée en 1256.
Les carmes, ermites à l'origine, doivent leur
nom au mont Carmel, en Palestine, au pied
duquel s'est établi le monastère Notre-Dame du
mont Carmel en 1156; leur règle est reconnue
par la papauté au début du xm• siècle et ils s'im
plantent en Occident en 1235.
L'ordre du Car
mel est contem platif, les religieuses de la
branche féminine, les carmélites, sont cloîtrées.
Leur apostolat s'exerce essentiellement par
la prière.
Les deux ordres mendiants les plus impor
tants, aujourd'hui répandus dans le monde
entier, et groupant religieux et religieuses, sont
les franciscains, ou Frères mineurs, et les domini
cains, ou Frères prêcheurs.
Les Frères mineurs
ont été fondés par saint François d'Assise, les
Frères prêcheurs, par saint Dominique.
Saint François d'Assise
Fils du riche marchand Pietro di Bernardone,
Giovanni, plus tard surnommé Francesco (Fran
çois), naît à Assise, en Ombrie, en 1182.
On sait
peu de choses de sa jeunesse, dont la légende
s'est vite emparée, faisant de lui tantôt un débau
ché, tantôt un modèle de vertus.
En 1202, il participe à la guerre entre Assise
et Pérouse qui remporte la victoire.
Fait prison
nier , François passe un an en captivité.
A sa
libération, il tombe gravement malade.
Guéri, il
rêve de chevalerie, quitte sa ville natale pour
aller combattre dans les armées du pape oppo
sées aux troupes du Saint Empire.
Des songes et
des visions le ramènent à Assise où il mène, en
quête de Dieu, une vie errante consacrée au .......
La basilique
à Assise abrite
les fresques de Giotto
(1266-1337).
Elles
ont été récemment
très endommagées
par un tremblement
de terre.
Elles
dépeignent la vie
de saint François.
Sur ce détail, le pape
Innocent Ill donne
sa bénédiction
au nouvel ordre
des franciscains.
' La basilique
Saint-François
à Assise.
Très
proche de la nature,
prêchant l'amour
et la bonté, saint
François d'Assise
fut extrêmement
populaire de son
vivant.
La dernière
demeure du saint
patron de l'Italie
attire chaque année
des milliers de
pèlerins venus de
toute la péninsule.
soin des lépreux et à la méditation.
Un jour, le
crucifix de la petite église de Saint-Damien lui
parle: "Va, François, répare ma maison qui
tombe en ruines.>> Prenant cet ordre au pied de
la lettre, il vole du drap à son père, le vend à
Foligno pour payer les réparations; le père
porte plainte, François se cache à Saint-Damien,
fuit dans les bois, est appréhendé et enfermé
chez lui.
Libéré grâce à l'intervention de sa
mère, il se met sous la protection de l'évêque,
contin ue de vagabonder , se place comme
domestique dans un monastère de bénédictins
qui le renvoient, se fait maçon pour restaurer
les églises de Saint-Pierre d'Assise et de Sainte
Marie-des-Anges avec des matériaux qu'il men
die en ville.
En
février 1209, à la messe, il entend la lecture
d'un passage de l'évangile de saint Mathieu: «Ne
possédez ni or ni argent ni monnaie dans vos
ceintures; pas de besace pour le chemin, ni de
deuxième tunique, ni de chaussures, ni de bâton.
[ ...
] Où que vous entriez [ ...
) cherchez y quel
qu'un qui soit digne et demeurez là jusqu'à votre
départ.
[ ...
] Si la maison en est digne, que votre
paix vienne sur elle; si elle n'en est pas digne,
que votre paix retourne vers vous.
Et si on ne
vous accueille pas et qu'on n'écoute pas vos
paroles, sortez de cette maison en secouant la
poussière de vos pied s.» Ces paroles du Christ
sont pour François un éblouissement; il y voit un
appel à consacrer sa vie à l'apostolat dans le
dénuement et l'humilité.
Rejoint par des compagnons qu'attire cette
vie de pauvreté, de prière et de prédication, il
obtient du pape l'approbation orale d'une pre
mière règle de vie en communauté pour ceux
qu'il appelle «Frères mineurs», les plus petits
des frères.
Il s'installe avec eux dans une terre
proche de Sainte-Marie-des-Anges, le domaine
de la Por tioncule dont on lui a fait cadeau, et,
très vite, les fondations se multiplient.
En 1212,
il donne l'habit à Claire de Offreduccio, qui
fonde l'ordre des Pauvres Dames; l'ordre prend
plus tard le nom de la fondatrice: ce sont les
clarisses.
En 1215, il participe au concile de
Latran, où il rencontre saint Dominique.
L'ordre
se développe rapidement: le chapitre général
de 1221 groupe cinq mille religieux.
En outre,
après l'ordre des Pauvres Dames est fondé le
tiers ordre de la Pénitence qui rassemble des
chrétiens vivant dans le monde attirés par la spi
ritualité franciscaine.
Hanté par le désir du martyre et la volonté de
convertir les infidèles, François tente plusieurs
fois de gagner l'Orient.
En 1214, c'est_ la maladie
qui l'arrête; en 1219, il débarque en Egypte avec
les croisés, prêche devant le sultan du Caire, puis,
protégé par ce dernier et par son frère, le sultan
de Damas, se rend à Acre et visite la Terre Sainte.
De graves dissensions au sein de la communauté
le ramènent à Assise où, en 1221, épuisé, il aban
donne la direction de l'ordre.
En 1224, retiré sur le mont Al verne, près d'Arez
zo, frère François reçoit les stigmates: un séraphin
aux six ailes de feu et crucifié, marque son corps
des stigmates de la passion du Christ.
Âgé, mala
de, presque aveugle à cause d'une ophtalmie
contractée en Orient, il compose son Cantique au
Soleil et son Cantique des créatures, louange
éblouie à Dieu à travers les merveilles de la créa
tion.
En 1226, sentant venir la fin, il se fait porter à
la Portioncule et meurt le 4 octobre, dans une
cabane, aussi humblement qu'il a vécu.
Après sa mort, ses premiers compagnons rédi
geront les Fioretti, les" Petites fleurS>> de saint Fran
çois, recueil semi-légendaire de sermons aux ani
maux, de visions, de prodiges, de récits de
conversions miraculeuses dont la poésie reflète
la nostalgie d'une époque entièrement vouée à la
louange du Seigneur , à la prédication et au ser
vice des humbles.
Les franciscains dans l'histoire
De graves conflits ont éclaté du vivant de saint
François; les nécessités de l'expansion de l'ordre
et les missions lointaines ont rendu l'idéal de pau
vreté évangélique bien difficile à conse rver dans
sa pureté originelle.
Pour prêcher, il faut posséder
des livres et des objets; il faut aussi que les prédica
teurs aient une forte instruction religieuse.
Or,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- HISTOIRE ARTISTIQUE DES ORDRES MENDIANTS (résumé)
- mendiants, ordres - religion.
- SAINT-AMOUR, Guillaume de (1202-1272) Théologien, professeur à l'Université de Paris, il est l'adversaire des ordres mendiants.
- Les ordres mendiants au XIIIe siècle
- Les ordres monastiques et mendiants - Les organisations des communautés religieuses