LES GUERRES DE RELIGION EN EUROP
Publié le 09/02/2019
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Henri III n’a pas de fils; après la mort de son frère, le duc d’Anjou, en 1584, l’héritier du trône est, selon la loi salique, le protestant Henri de Navarre (le futur Henri IV). Les Guise, qui prétendent faire valoir les droits de leur famille à la couronne, concluent un traité avec Philippe II et reçoivent de lui d’importants subsides pour lutter contre l’hérésie, et le conflit reprend.
Le 12 mai 1588 les Parisiens, acquis aux Guise, se soulèvent. Contraint de quitter la capitale, réfugié à Blois, Henri 111 y attire Henri de Guise et son frère le cardinal de Lorraine et les fait assassiner. Effrayé par les excès des Parisiens qui ont prononcé sa déchéance, le roi se réconcilie avec Henri de Navarre, mais, alors que tous deux assiègent la capitale, il est poignardé par un moine fanatique (août 1589).
Il reste à Henri IV à conquérir son royaume, par les armes, il est vainqueur à Arques en 1589 et à Ivry en 1590, et surtout par les concessions et les distributions de faveurs. Après la mort du cardinal de Bourbon, que la Ligue avait fait proclamer roi sous le nom de Charles X (1590), des états généraux se tiennent à Paris (1593) mais reculent devant la candidature d’une infante d’Espagne au trône de France. Les partisans de l’ordre, inquiets de la mainmise espagnole se tourne Henri IV II se résout alors à abjurer le protestantisme (1593).
Le roi entre à Paris en mars 1594. Il lui faut encore négocier longtemps, et débourser d’énormes sommes d’argent (plus de vingt millions de livres), pour obtenir la soumission totale des ligueurs rebelles. Il doit aussi combattre les troupes ennemies qui ont envahi le royaume. En 1598, l’édit de Nantes, qui accorde la liberté de culte aux protestants, ramène la paix intérieure.
Cette paix est sporadiquement troublée sous Louis XIII (1610-1643) par des insurrections dans l’Ouest et le Midi. En 1627 le roi d’Angleterre appuie une révolte huguenote à laquelle Richelieu met fin dans l’Ouest en s’emparant de La Rochelle en 1628; en 1629 la prise de Privas par les troupes royales est suivie de la paix d’Alès qui limite considérablement les libertés acquises par l’édit de Nantes; affaiblis, les protestants ne pourront guère s’opposer à son abrogation par Louis XIV en 1685.
LA TOLÉRANCE
L’on dit que la principale cause de la sédition est la religion, chose fort étrange et presque incroyable. Si sédition est guerre civile, pire que celle du dehors, comment advient-il qu’elle soit causée et produite par la religion qui nous commande surtout la paix et amitié entre les hommes? Considérons que la dissolution de notre Église a été cause de la naissance des hérésies, et la réformation pourra être cause de les éteindre. Nous avons ci-devant fait comme les mauvais capitaines qui vont assaillir le fort de leur ennemis avec toutes leurs forces, laissant dépourvus et dénués leurs logis.
Prions Dieu incessamment pour eux, et faisons tout ce qui possible nous sera, tant, qu'il y ait espérance de les réduire et convertir: la douceur profitera plus que la rigueur. Ôtons ces noms diaboliques, noms de partis, factions et séditions, luthériens, huguenots, papistes: ne changeons le nom de chrétien.
Michel de l’Hospital
MAS
Les différends religieux expliquent en partie le conflit entre les Espagnols et les Hollandais lors de la révolte des Pays-Bas, où le protestantisme progresse rapidement. Philippe II d’Espagne est déterminé à combattre l’hérésie.
Henri IV, se convertit au catholicisme en 1593 pour garantir la paix. Il aurait déclaré : « Paris vaut bien une messe ».
Le Saint Empire romain germanique
Fervent catholique, l’empereur Charles Quint s’oppose à la Réforme et, en 1529, tente d’interdire la liberté religieuse aux princes allemands luthériens. Ces derniers forment en 1530, à Smal-kalde (Thuringe), une ligue dirigée contre lui et bientôt alliée à son plus farouche adversaire, le roi de France François Ier. L’empereur et le roi guerroient jusqu’en 1545 en Italie et en France, cependant que Charles Quint s’efforce de rétablir l’unité religieuse de l’empire et d’obtenir du pape la convocation d’un concile œcuménique. En 1545, le concile se réunit à Trente. En 1546, l’empereur attaque la ligue de Smalkalde, qui s’effondre à Mühlberg en 1547: les protestants paraissent définitivement vaincus. Il n’en est rien ; certains reprennent les armes et, en 1555, à Augsbourg, la « paix de religion » consacre le partage de l’Allemagne entre Etats catholiques et protestants.
Les Pays-Bas
Les Pays-Bas, au XVIe siècle, sont possession espagnole. Le calvinisme s’y répand, Philippe II réprime sévèrement l’hérésie, la situation empire, le pays se soulève. En 1567, le prince protestant Guillaume d’Orange, traqué, s’enfuit, l’insurrection populaire des «gueux» s’organise et résiste aux armées espagnoles. Entrecoupé de coups de mains victorieux, de défaites indécises, d’alliances éphémères et de traités non respectés, le conflit dure jusqu’au début du xvne siècle. En 1622, les Espagnols s’emparent de la ville de Breda (Brabant-Septentrional) et réclament sans succès la liberté de culte pour les catholiques des Pays-Bas. La lutte continue jusqu’à ce que, en 1648, l’Espagne reconnaisse définitivement l'indépendance des Pays-Bas calvinistes.
La guerre de Trente ans
En 1618, Ferdinand II de Habsbourg, roi de Bohème et futur empereur, abroge les lettres de majesté qui, depuis 1608, autorisent en Bohème le culte réformé. Deux gouverneurs impériaux qui tentent d’imposer sa volonté aux protestants sont jetés
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«
Les
guerres de Religion en Europe
formation de la Ligue catholique, dominée par les
Guise et dont le nouveau roi Henri lli croit habile
de prendre la tête, anéantit les espoirs de paix.
La
France sombre dans l'anarchie.
Henri III n'a pas de fils; après la mort de son
frère, le duc d'Anjou, en 1584, l'héritier du trône
est, selon la loi salique, le protestant Henri de
Navarre Oe futur Henri IV).
Les Guise, qui préten
dent faire valoir les droits de leur famille à la cou
ronne, concluent un traité avec Philippe II et
reçoivent de lui d'importants subsides pour lutter
contre l'hérésie, et le conflit reprend.
Le 12 mai 1588 les Parisiens, acquis aux Guise, se
soulèvent.
Contraint de quitter la capitale, réfugié à
Blois, Henri lli y attire Henri de Guise et son frère le
cardinal de Lorraine et les fait assass iner.
Effrayé par
les excès des Parisiens qui ont prononcé sa
déchéance, le roi se réconcilie avec Henri de Navar
re, mais, alors que tous deux assiègent la capitale, il
est poignardé par un moine fanatique (août 1589).
Il reste à Henri IV à conquérir son royaume, par
les armes, il est vainqueur à Arques en 1589 et à
Ivry en 1590, et surtout par les concessions et les
distributions de faveurs.
Après la mort du cardinal
de Bourbon, que la Ligue avait fait proclamer roi
sous le nom de Charles X (1590), des états géné
raux se tiennent à Paris (1593) mais reculent
devant la candidature d'une infante d'Espagne au
trône de France.
Les partisans de l'ordre, inquiets
de la mainmise espagnole se tourne Henri IV Il se
résout alors à abjurer le protestantisme (1593).
Le roi entre à Paris en mars 1594.
Il lui faut
encore négocier longtemps, et débourser
d'énormes sommes d'argent (plus de vingt mil
lions de livres), pour obtenir la soumission totale
des ligueurs rebelles.
Il doit aussi combattre les
troupes ennemies qui ont envahi le royaume.
En
1598, l'édit de Nantes, qui accorde la liberté de
culte aux protestants, ramène la paix intérieure.
Cette paix est sporadiquement troublée sous
Louis XIII (1610-1643) par des insurrections dans
l'Ouest et le Midi.
En 1627 le roi d'Angleterre
appuie une révolte huguenote à laquelle Riche
lieu met fin dans l'Ouest en s'emparant de
La Rochelle en 1628; en 1629 la prise de Privas
par les troupes royales est suivie de la paix d'Alès
qui limite considérablement les libertés acquises
par l'édit de Nantes; affaiblis, les protestants ne
pourront guère s'opposer à son abrogation par
LouisXlV en 1685.
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LA TOLERANCE
L'on dit que la principale cause de la sédition
est la religion, chose fort étrange et presque
incroyable.
Si sédition est guerre civile, pire que
celle du dehors, comment advient-il qu'elle soit
causée et produite par la religion qui nous com
mande surtout la paix et amitié entre les
hommes? Considérons que la dissolution de
notre Église a été cause de la naissance des
hérésies, et la réformation pourra être cause de
les éteindre.
Nous avons ci-devant fait comme
les mauvais capitaines qui vont assaillir le fort
de leur ennemis avec toutes leurs forces, lais
sant dépourvus et dénués leurs logis.
Prions Dieu incessamment pour eux, et faisons
tout ce qui possible nous sera, tant, qu'il y ait
espérance de les réduire et convertir: la dou
ceur profitera plus que la rigueur.
ôtons ces
noms diaboliques, noms de partis, factions et
séditions, luthériens, huguenots, papistes : ne
changeons le nom de chrétien.
Michel de l'Hospital
! Les différends religieux expliquent en A partie le conflit entre les Espagnols et les
Hollandais lors de la révolte des Pays-Bas, où le
protestantisme progresse rapidement.
Philippe Il
d'Espagne est déterminé à combattre l'hérésie.
Henri/V, se convertit au catholicisme ......
en 1593 pour garantir la paix.
Il aurait
déclaré: • Paris vaut bien une messe •.
Le Saint Empire romain germanique
Fervent catholique, l'empereur Charles Quint
s'oppose à la Réforme et, en 1529, tente d'interdi
re la liberté religieuse aux princes allemands
luthériens.
Ces derniers forment en 1530, à Smal
kalde (Thuringe), une ligue dirigée contre lui et
bientôt alliée à son plus farouche adversaire, le roi
de France François 1er.
L'empereur et le roi guer
roient jusqu'en 1545 en Italie et en France, cepen
dant que Charles Quint s'efforce de rétablir l'unité
religieuse de l'empire et d'obtenir du pape la
convocation d'un concile œcuménique.
En 1545,
le concile se réunit à Trente.
En 1546, l'empereur
attaque la ligue de Smalkalde, qui s'effondre à
Mühlberg en 1547: les protestants paraissent défi
nitivement vaincus.
II n'en est rien; certains
reprennent les armes et, en 1555, à Augsbourg, la
«paix de religion» consacre le partage de l'Alle
magne entre Etats catholiques et protestants.
Les P�ys-Bas
Les Pays-Bas, au xw siècle, sont possession espa
gnole.
Le calv inisme s'y répand, Philippe II répri
me sévèrement l'hérésie, la situation empire, le
pays se soulève.
En 1567, le prince protestant
Guillaume d'Orange, traqué, s'enfuit, l'insurrec
tion populaire des «gueux>> s'organise et résiste
aux armées espagnoles.
Entrecoupé de coups de
mains victorieux, de défaites indécises, d'al
liances éphémères et de traités non respectés, le
conflit dure jusqu'au début du xvne siècle.
En
1622, les Espagnols s'emparent de la ville de
Breda (Brabant-Septentrional) et réclament sans
succès la liberté de culte pour les catholiques
des Pays-Bas.
La lutte continue jusqu'à ce que, en
1648, l'Espagne reconnaisse définitivement l'indé
pendance des Pays-Bas calvinistes.
La guerre de Trente ans
En 1618, Ferdinand II de Habsbourg, roi de Bohè
me et futur empereur, abroge les lettres de majesté
qui, depuis 1608, autorisent en Bohème le culte
réformé.
Deux-gouverneurs impériaux qui tentent
d'imposer sa volonté aux protestants sont jetés d'une
fenêtre du château de Prague («Défenestra
tion de Prague>>} Ils ont la vie sauve, mais l'épiso
de met le feu aux poudres.
En 1620, les Tchèques
révoltés et leurs alliés allemands sont battus, le
catholicisme est imposé par la force en Bohème
Moravie.
Les interventions étrangères se multi
plient, côté protestant et côté catholique.
La Fran
ce accorde son appui financier au luthérien Gusta
ve Adolphe de Suède, les alliances se nouent pour
des motifs politiques, laissant au second plan les
conflits religieux.
fundant quinze ans, l'Allemagne
est à feu et à sang.
En 1635, la paix de Prague ne
rétablit pas la liberté r�ligieuse en Bohème mais
reconnaît le droit aux Etats allemands acquis à la
Réforme de pratiquer leur religion.
Les troupes
impériales sont défaites devant les Français, à
Ro .croi (1643), à Lens (1648).
Le traité de West
phalie (1648) met définitivement fin à la guerre..
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