Les évangelistes: Jean, Luc, Marc, Matthieu
Publié le 22/02/2012
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«
LES ÉVANGÉLISTES
L'ÉVANGILE, c'est la Bonne Nouvelle.
Q_uel fut, aux premiers jours de la prédication chrétienne,
le contenu de cette Bonne Nouvelle? Ecoutons saint Pierre complétant, entre l'Ascension et la Pente
côte, le collège des Douze que la déjection de Judas avait réduit à onze.
« Q_u 'un autre prenne sa
charge, dit-il en citant le psaume r og.
Q_ue, parmi les hommes qui jurent des nôtres tout le temps
que le Seigneur Jésus a vécu avec nous avant de nous quitter, c'est-à-dire depuis le baptême de Jean
jusqu'aux jours
de l'Ascension, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection
(Actes r, 20-22).
» Ainsi, qui reçoit le ministère du témoignage apostolique doit être à même de
proclamer devant ses frères les hommes que le Seigneur Jésus est bien ressuscité et de manifester,
en cette résurrection, le sommet lumineux d'une série d'autres faits significatifs se succédant, dans
la vie de Jésus, depuis son baptême par Jean jusqu'à son Ascension.
Consacrés par la puissance
divine qui éclate en la résurrection, tous ces faits doivent donner à quiconque en reçoit le témoignage
la conviction que Jésus fut le Christ, le fils du Dieu vivant.
La proclamation
de cette « Bonne Nouvelle »fut d'abord, et sera toujours d'abord, une procla
mation orale.
L'apôtre la fait dans l'assemblée des croyants, qu'il s'agisse encore, comme ce jùt
le cas aux toutes premières origines, de l'assemblée desjuifs, ou qu'il s'agisse ensuite de l'assemblée
chrétienne.
De la sorte, tout évangile a nécessairement deux dimensions.
Par l'une il se rattache à
ce dont il témoigne dans la vie ou dans l'enseignement de Jésus.
Pour l'autre il adapte ce témoignage
à la situation spirituelle présente de telle communauté.
Saint Pierre vient de nous dire quel était,
dès le commencement, le contenu essentiel de tout évangile considéré selon la première de ces deux
dimensions.
Il est clair d'ailleurs que, même à ce premier point de vue, chaque témoin, précisément
parce qu'il avait été témoin, mettait spontanément en relief tels ou tels traits qui l'avaient frappe
davantage.
A plus forte raison les divers témoins pouvaient-ils différer entre eux par ce qui leur
semblait plus éclairant pour les besoins présents de telles ou telles communautés.
Tant qu'ils vécurent proches les uns des autres, les douze premiers témoins eurent cent occasions
de confronter leurs souvenirs, de les compléter les uns par les autres, d'en dégager des dominantes
communes.
Il s'opéra ainsi spontanément, sous l'inspiration de l'Esprit qui était dans l'Eglise,
une première stylisation de cet évangile oral primitif et un premier classement de ses éléments majeurs.
Q_ue cependant cela ne se soit point fait d'une façon systématique qui rendrait suspecte la convergence
essentielle de leurs dires, nous en avons pour preuves les nombreuses divergences de détail qui subsis
tèrent entre les traditions issues de ce commun point de départ et aussi le fait que, un demi-siècle
plus tard, saint Jean, le dernier témoin survivant, rapportera encore des traits dont ces premières
traditions n'avaient pas fait état..
»
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