Les dieux imposent des interdits

« QUERELLES RELIGIEUSES Selon le philosophe grec Plutarque dans son De lside et Osiride, /es particularités locales sur les tabous engendraient des inimitiés entre les habitants des différentes régions d'Égypte.

Ainsi, les Lycopolitains étaient mal vus de leurs voisins du nome d'Edfou, où il était prohibé de maltraiter le mouton, car ils en mangeaient.

Grecs et Romains constatèrent ainsi qu'une haine pouvait exister entre deux villes voisines à cause d'animaux sacrés pour les uns et comestibles pour les autres.

On raconte d'ailleurs que les Juifs d'Éléphantine furent persécutés à cause de l'agneau pascal.

khen, la ville de la déesse vau­ tour Nekhbet, il était interdit de «faire du mal à un vau­ tour».

Ailleurs, il sera proscrit de manger du poisson tel jour à cause d'un événement my­ thologique auquel prit part un poisson .

A Esneh, ce sont les femmes, les étrangers et les personnes en deuil ou « pos­ sédées» par la puissance d'un dieu ou d'un mort, ou encore sous l'envoûtement d'un sor­ cier qui sont exclus du temple le jour de certaines fêtes de Khnoum, etc.

Tabous mortels L e non-respect de certains interdits était parfois sévè­ rement réprimé.

Ainsi, sous le Nouvel Empire, l'expression « abomination de mort » rend compte de tabous particuliè­ rement sacrés dont la trans­ gression peut être sanction­ née par la mort.

C'est le cas notamment pour les actes de rébellion contre le pharaon et théoriquement la violation des sépultures royales, trans­ gressions normalement impar­ donnables car elles touchent à l'ordre même du monde.. »