Les décrets oraculaires

« effet partie d'un groupe de formules appelé «décrets amulettiques oraculaires», mettant en jeu des aspects très particuliers de la civilisa ­ tion égyptienne .

Un gouvernement div in sur terre C es décrets oraculaires se présentent tous sous la même forme : écrits à l'encre noire en hiératique sur une bande de papyrus très étroite, ils étaient roulés puis placés à l'intérieur d'un petit étui cy­ lindrique, en or, en bois, en cuir selon les cas et suivant la richesse du propriétaire, sus­ pendu au cou de celui-ci par un cordon.

La formule se dis­ tingue des textes magiques traditionnels en ce qu'il s'agit d'une déclaration faite par une ou plusieurs divinités en faveur d'un individu.

Étran­ gement, la vingtaine d'exem­ ples parvenus jusqu'à nous datent tous des XXI• et XXII° dynastie s.

Cette restriction dans le temps ne surprend plus .

L'idée qui sous-tend ces textes est en effet que le monde et les hommes dépen­ dent totalement des divinités.

Si cette conception a été plus ou moins la règle pendant toute l'histoire égyptienne, c'est à partir de la XIX • dynas ­ tie qu'elle trouve son expres­ sion la plus aboutie : aupara­ vant, la volonté de la divinité restait soumise à la maât, qui régissait l 'équilibre de l'uni­ vers .

A la fin du Nouvel Empire, pourtant, le dieu prend de l'importance : sa volonté de­ vient la maât.

L'homme étant privé d'un intermédiaire im­ partial, son existence est di­ rectement placée sous la dé ­ pendance des dieux; bon­ heur et malheur sont de leur fait.

Sur le plan politique, ce chan­ gement des mentalités trouve un écho dans l'avènement d'un pouvoir théocratique à la fin du Nouvel Empire, quand les grands prêtres d'Amon de T hèbes prennent le pouvoir et fondent la xx1 · dynastie.

Un oracle dévoile le destin des enfants C es décrets divins ont pour but de protéger des indi ­ vidus, hommes ou femmes, tout au long de leur vie.

Sont concernés tout d'abord les enfants, nouveau- nés ou plus âgés selon les cas.

Le dieu leur promet une enfance joyeuse, une croissance et un dévelop ­ pement physique sans pro­ blèmes, et plus généra l ement « qu'aucune mauvaise fortu­ ne ne leur arrive au cours de leur vie entière ».

Ces clauses ne surprennent pas quand on connaît le taux de mortalité infantile à l'époque.

Pendant toute l'histoire égyptienne, les familles ont d'ailleurs uti ­ lisé toutes sortes de procédés magiques pour protéger l eurs enfants des maladies et d'une mort prématurée .

Ces textes s'en distinguent cependant par le fait que la protection. »