L'ÉGVPTE DES DIEUX ; Ces morts devenus des dieux
Publié le 17/01/2022
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La mémoire de certains personnages importants de l\'Égypte ancienne fut entretenue pendant des siècles (voire des millénaires) par des générations et des générations d\'hommes et de femmes qui perpétuèrent leur culte, et ce alors que le culte funéraire traditionnel d\'un particulier ne dépassait guère une ou deux générations. Le cas de divinisation le plus célèbre d\'un défunt est celui d\'lmhotep, l\'architecte de la première pyramide d\'Égypte, celle du roi Djoser (Ill\" dynastie). La vénération dont il est l\'objet est attestée sous le Nouvel Empire, quand on commence à l\'évoquer dans des tombes privées ou dans certains textes littéraires en tant qu\'archétype du sage. Dans une sépulture de Saqqarah, il figure ainsi dans une liste des scribes les plus fameux.
D\'AUTRES MORTS MOINS CONNUS La divinisation de certains défunts pose le problème de la nature des morts dans l \'Égypte ancienne. Depuis les Textes des Pyramides, puis les Textes des Sarcophages et le Livre des Morts, tout défunt ayant bénéficié des funérailles requises était considéré comme un netjer, c\'est-à-dire un dieu. Toute famille pouvait ainsi solliciter un ancêtre pour qu\'il serve d\'intermédiaire avec le monde divin, qu\'il joue le rôle de protecteur, de guérisseur, ou qu\'il favorise la fécondité. On lui adressait les requêtes par l\'intermédiaire d\'offrandes déposées dans la chapelle funéraire de la tombe ou sur l\'autel familial de la maison. Ces morts communs avaient donc les mêmes compétences qu\'un Imhotep ou qu\'un Amenhotep fils de Hapou. La seule différence résidait dans leurs champs d\'influence respectifs. Si les morts œuvraient dans la sphère restreinte de la cellule familiale, le pouvoir des défunts prestigieux s\'exerçait dans un cadre régional, voire national. Le culte ne leur était ainsi pas rendu simplement par une génération de parents proches, qui en espéraient protection, mais par des inconnus à toutes les époques. Il en va ainsi à divers degrés de personnages importants ayant marqué leurs contemporains. Sous le Moyen Empire, par exemple, le notable Héqaib d\'Éléphantine fut particulièrement révéré après son décès par la population locale.
«
Amenhotep
fils de Hapou,
intercesseur
privilégié
auprès d 'Amon
L
e deuxième particulier
divinisé le plus célèbre
d'Égypte
(et souvent associé
à
Imhotep) est Amenhotep,
fils de Hapou, qui vécut sous
la XVI II' dynastie et œuvra
notamment à la cour
d'Aménophis Ill comme ar
chitecte
et scribe de grande
renommée.
Amenhotep
connut à sa mort une fa
veur particulière .
Son culte
funéraire s'étendit à toute
la région thébaine .
Dix sta
tues à son ef figie furent
ainsi placées aux entrées du
grand temple de Karnak.
Les fidèles - qui n'avaient
pas accès au sanctuaire -
leur consacraient des of
frandes et leur adressaient
des requêtes, dans l'espoir
qu'Amenhotep les trans
mettrait au puissant
Amon .
Preuve de la vé
nération dont il était
l'objet, ses statues
présentent souvent
des traces d'usure,
résultant de la ré
pétition du geste
pieux des fidèles
sur la pierre.
Sous la XXVI •
dynastie, son c ulte
prit une ampleur
particulière, qui
ne cessa de croître
jusqu'à l'époque ptolé
maïque .
On l'invoquait alors
pour qu'il accorde des
oracles,
pour qu'il favorise la
fécondité ou soigne les
maux les plus divers .
A
l'époque hellénistique, il se
ra complètement intégré au
monde divi n grâce à
l'identification de son
propre père au taureau
sacré Apis et de sa mère
à
la déesse Hathor.
On lui
attribuera aussi des pa
rents spirituels
en la
personne
de Thot, le
dieu des scribes,
et de
Séchat, la déesse de
l'écriture .
Et les pharaons
bien sûr !
S
i certains défunts
illustres jouissaient
d'un culte et d'une
considération dépas
sant largement le
cadre géographique et
temporel de l'hom
mage traditionnelle
ment rendu aux dé
funts,
il pouvait en
être de même pour
certains pharaons
dont les actions
avaient marqué
les esprits .
Conti
nuité dynastique
oblige,
la mémoi-
re des rois dé- r.
»
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