L'Eglise, sacrement du salut
Publié le 17/03/2012
Extrait du document
Dans l’un de ses discours
«
2
Première partie.
L’objectif de cette première partie est d’analyser pour quelles raisons il fallait recourir au
terme « sacrement » pour définir l’Église à Vatican II.
Autrement dit, en introduisant la catégorie
du « sacramentel » pour définir l’Église, particulièrement en la plaçant au premier plan comme
la véritable « porte d’entrée » d’une démarche ecclésiologique, quelle est l’intention des Pères
du concile Vatican II?
Afin de mieux comprendre le choix et l’utilisation de la définition d’« Église-sacrement »,
il est nécessaire, dans un premier temps, de faire un détour historique, en parcourant les
options ecclésiologiques que l’Église catholique a adoptées au fur et à mesure, comme des
réponses nécessaires à des sollicitations extérieures dans des contextes historiques particuliers.
Dans un deuxième temps, nous analyserons les limites de ces approches ecclésiologiques, et
dans un troisième temps, nous verrons comment les concepts de « mystère » et de
« sacrement » utilisés par Vatican II permettent de dépasser ces impasses.
1.1 L’ecclésiologie catholique avant Vatican II.
1.1.1 Préambules méthodologiques.
Avant d’énoncer succinctement les positions que l’Église catholique a prises pour parler
d’elle-même au cours de l’histoire jusqu’à Vatican II, nous trouvons profitable de faire
brièvement deux préambules méthodologiques pour mieux situer et justifier le point de départ
de notre réflexion.
Premièrement, en soulignant le caractère particulier de l’ecclésiologie comme un
discours élaboré par un sujet croyant appartenant à l’Église, avec une dimension subjective du
rapport à l’Église avec une attitude d’intériorité, on peut définir l’ecclésiologie comme « une
interprétation dans la foi de la réalité de l’Église » ; cependant l’Église, par sa « réalité
complexe » 7et pour être comprise avec justesse, requiert aussi d’autres disciplines que la
dogmatique car elle est aussi une espace social structuré et une réalité historique 8.
Ainsi, les
discours tenus par l’Église sur elle-même ne peuvent faire abstraction des contextes
socioculturels puisque elle-même manifeste son identité et sa différence dans un rapport Église-
monde qui change selon les époques et les lieux.
Deuxièmement, il s’agit souvent d’entrer dans une dialectique entre deux pôles en
tension, continuité et rupture , et du coup, il faut toujours nuancer les deux termes.
Par exemple,
la démarche qui va suivre n’a pas l’intention d’énoncer un avant et un après Vatican II avec une
7LG, 8. 8« Comme discipline théologique, l’ecclésiologie se situe au carrefour de nombreuses autres disciplines théologiques
dont elle ne peut se passer, tout en faisant aussi appel aux sciences humaines, telles que l’histoire et la sociologie » in
H.
Legrand, « Le statu pluridisciplinaire de l’ecclésiologie.
Une requête de Lumen Gentium 8 : ‘L’Église, réalité
complexe, faite d’un double élément humain et divin’ », Science et Esprit (Canada) 59, 2007, pp.333-349..
»
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