Le serpent d'airain

« 188 COMPOSITIONS SUR DES SUJETS de revers et d'avantages, ces combats continuels et ces fatigues incessantes irritèrent les ingrats que Dieu avait tirés de la servitude, et ils recommencèrent à murmurer et à regretter même la terre d'Égypte, où ils étaient si malheureux.

Le Seigneur ne put sup­ porter tant d'ingratitude ni tant de légèreté, et pour les punir de leur pusillanimité et de leur manque de confiance e·n lui, il envoya contre eux des serpents dont la morsure terrible brûlait comme le feu.

Un grand nombre d'Israélites en furent blessés, plusieurs en moururent.

La consternation se répandit partout.

Cependant Moïse se mit en prière, intercéda pour son peuple, et Dieu, toujours clément, après avoir fait jus~ tice, fit cesser le fléau.

Il ordonna d'élever au milieu du camp un immense serpent d'airain qui pouvait être aperçu de tous les côtés, et ceux qui le regardaient étaient guéris à l'instant.

Les Pères de l'Église ont reconnu dans ce serpent d'airain une des figures du Christ; et en effet, en con­ sidérant avec attention les rapports qui existent entre ce monument expiatoire et Notre-Seigneur, nous pouvons facilement saisir les analogies qu'ils établissent entre eux.

Le serpent d'airain est placé dans un endroit élevé; Jésus fait homme monte sur la croix placée sur la haute montagne du Calvaire.

Ceux qui regardaient le serpent étaient guéris; ceux qui regardent Notre­ Seigneur avec foi et amour sont guéris des blessures du serpent, du démon qui a mordu nos premiers pa­ rents.

Jésus est figuré par un serpent, parce qu'il a pris notre chair et notre forme pour nous sauver; mais. »