Le pèlerinage chez les musulmans
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
pendant la journée, en récitant notamment la talbiyya.
Cette station du 9 Dhou al-hijja est importante.
Elle
rappelle le dernier acte public du Prophète lorsque, s'acquittant de son "Pèlerinage d'Adieu", il dut monter à
‘Arafat, pour prononcer son dernier discours et livrer cette Révélation : "Aujourd'hui, j'ai rendu votre Religion
parfaite ; j'ai parachevé ma grâce sur vous ; j'agrée l'islam comme étant votre Religion" (La Table servie, V, 3).
Après avoir prononcé les prières de l'après-midi, les pèlerins se lèvent et invoquent la miséricorde divine, car
selon la tradition la station de ‘Arafat est le point culminant du pèlerinage.
Elle ne doit être manquée sous aucun
prétexte.
Après le coucher du soleil, les pèlerins quittent ‘Arafat en direction de Mina, située à 5,5 km de
La Mecque.
À mi-parcours, les pèlerins s'arrêtent à Mouzdalifa où ils passent la nuit.
Ce retour est impressionnant
pour les pèlerins, notamment pour les plus âgés qui ont souvent besoin de l'aide d'une tierce personne.
En effet,
le nafr est plus qu'une dispersion ou une marche ; c'est une véritable ruée dont la signification remonte au
rythme adopté par le Prophète lui-même qui accélérait ou ralentissait le pas selon les étapes du rituel.
III.
Jour du sacrifice (yawm an-nahr), Mouzdalifa (10 Dhou al-hijja).
C'est le rite d'immolation de la bête
sacrificielle que l'on observe d'ailleurs, le même jour, dans l'ensemble du monde musulman.
Ce sacrifice honore le
geste d'Abraham qui, mis à l'épreuve par Dieu, a failli sacrifier son fils aîné Ismaël.
En effet, contrairement à ce
qui est raconté dans la Genèse (XXXVI, 1-14), c'est Ismaël, et non Isaac, qui, selon les musulmans, aurait fait
l'objet du troc archangélique lors du sacrifice d'Abraham (Ceux qui sont placés en rang, XXXVII, 100-113).
Dieu,
dans sa grande mansuétude, ayant dépêché l'archange Gabriel, substitua à l'enfant chéri un mouton qui, depuis,
le remplace pour cet office.
C'est en tout cas ce que soutiennent la plupart des commentateurs traditionnels du
Coran.
Ismaël est considéré comme l'ancêtre des Arabes bédouins et le Père de leur nation.
En outre, une
tradition ancestrale reconnaît à Ismaël le fait d'avoir assisté son père lorsque celui-ci, voyant que le Temple
sacré de la Kaaba s'écroulait et tombait en ruines, avait dû le reconstruire.
IV.
Séjour à Mina (11 Dhou al-hijja).
C'est là que se déroule la journée de méditation (tarwiya), qui se prolonge
parfois les deux jours suivants (12 et 13 Dhou al-hijja).
Un rite ancestral – et obligatoire – accompagne cette
étape.
Il s'agit de la lapidation de Satan (rajm ach-chaïtân) au moyen de pierres ramassées la veille à Mouzdalifa.
Le démon est symbolisé par trois "stèles", dont la plus grosse est en permanence recouverte d'un amoncellement
de petits cailloux.
Après avoir effectué scrupuleusement tout ce parcours, le pèlerin se désacralise, sacrifiant
tout ou partie de sa chevelure (beaucoup se rasent complètement la tête) abolissant ainsi tous les tabous qui le
retiennent encore.
Ces parcours et rituels, si codifiés, ont un sens particulier.
La déambulation autour de la
Maison sacrée est une réplique de ce que les anges exécutent autour du trône divin car, dit Ghazali, "la Maison
de Dieu est un symbole visible dans le monde du Royaume de Dieu qui est invisible aux regards." (M.
Hamidullah,
Le pèlerinage à La Mecque).
L'exégèse coranique scrute ainsi toutes les étapes du pèlerinage, en donnant de
chacune d'elles une signification à plusieurs niveaux : manifeste, caché, profond, extrêmement profond… Seuls
quelques initiés peuvent comprendre et, a fortiori, interpréter ce dernier degré.
À côté du grand pèlerinage, les musulmans pratiquent également la ‘omra, dite "petit pèlerinage" ou "pèlerinage
mineur", car elle se limite au Haram, à La Mecque et à ses abords immédiats.
Les deux ont cependant été
évoqués par le Coran, ce qui les distingue aussitôt de la simple visite aux lieux saints (ziyara) : "Accomplissez,
pour Dieu, le grand et le petit pèlerinages.
Si vous en êtes empêchés, envoyez en compensation l'offrande qui
vous est facile.
Ne vous rasez pas la tête avant que l'offrande n'ait atteint sa destination.
Si l'un de vous est
malade ; s'il souffre d'une affection de la tête, il doit se racheter par des jeûnes, par une aumône, ou par des
sacrifices" (La Vache, II, 196).
Tout en étant importante pour les musulmans pieux, la ‘omra est laissée à la discrétion de chacun.
Elle peut avoir
lieu à tout moment de l'année liturgique, période du hajj exceptée, avec une préférence cependant pour le
septième mois (radjab) qui fait lui aussi partie des quatre "mois sacrés" (cités par le Coran (L'Immunité, IX, 36),.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ANNÉES DE PÈLERINAGE DE WILHELM MEISTER de Wolfgang Goethe (résumé & analyse)
- PÈLERINAGE ou VOYAGE DE CHARLEMAGNE (le) (résumé & analyse)
- PÈLERINAGE DE CHARLEMAGNE (le)
- ANNÉES DE PÈLERINAGE. (résumé & analyse) de Franz Liszt
- PÈLERINAGE DE L’ARTISTE SUR CETTE TERRE Wolfgang Goethe (résumé complet)