Le passage de la mort Intégrer la mort à la vie fait partie du quotidien tibétain, du moins pour nombre d'entre eux.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
Les énergies féminines sont personnifiées par les dakîni (khandroma)
et jouent toujours un rôle actif auprès des déités masculines, qu’elles
soient bienveillantes ou terribles.
Elles guident le chercheur dans sa
quête, ainsi que l’être médian dans sa traversée de l’entremonde.
Souvent représentées par de belles figures féminines bien
proportionnées, mais à l’expression du visage parfois légèrement
menaçante, seuls leurs attributs – kâpâla, collier de crânes ou glaive –
indiquent leur nature, inscitant les fidèles à s’en faire des alliées plutôt
que des adversaires.
Une fois abandonné par le souffle vital, dont le meilleur point de sortie
est le sommet du crâne, le cadavre doit retourner à l’un de ses
éléments constitutifs : feu, eau, terre, air.
L’enterrement était
généralement pratiqué pour les victimes de maladies infectieuses,
lèpre ou variole.
L’inhumation est réservée aux grands de ce monde (le
roi au tombeau, le sage au chorten), après embaumement et habillage
pour ces derniers de vêtements précieux.
Certains grands sages
parfaitement accomplis auraient le don le moment venu de se
“ dissoudre ” littéralement en ce que l’on appelle “ un corps
d’arc-en-ciel ”.
La crémation n’avait lieu qu’exceptionnellement, faute de bois en
suffisance.
Enfin, la coutume des “ funérailles célestes ” (ja-gor) est la
plus répandue et se pratique, en un lieu réservé à proximité souvent
d’un monastère par des membres de la corporation des ragya-pa.
Ils
sont chargés de découper rituellement les cadavres, en présence de
lamas officiants et d’une poignée de proches du défunt, dont les
morceaux sont ensuite jetés en pâture aux oiseaux de proie.
Pour les
Tibétains, il s’agit d’un ultime témoignage de non-attachement à un
corps passager et de solidarité envers d’autres créatures qui se
nourrissent de ses restes.
Comme il y avait au Moyen-Âge en Europe des “ Arts de mourir ”, il
existe chez les Tibétains un guide pour éviter les écueils sur l’étroit
sentier menant d’une vie à l’autre, puisque la réincarnation ne fait pas
de doute pour les bouddhistes.
Il s’agit du fameux Bardo Thôdol, ou
“ livre tibétain des morts ”, dont la première traduction occidentale au
début du siècle avait fait sensation.
L’ouvrage est lu par l’officiant à
l’oreille de l’agonisant lui expliquant les étapes de son cheminement et
l’engageant à ne pas succomber à la peur en traversant des lieux
inconnus, à se défaire de ses attaches sans revenir effrayer les vivants
et à saisir l’occasion qui se présente d’appréhender la lumineuse clarté
quand il la rencontre.
C’est justement pour réussir ce passage délicat.
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