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LE MOUVEMENT RELIGIEUX ET PHILOSOPHIQUE AU XIXe SIECLE

Publié le 17/01/2022

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1. — Les Écrivains religieux.


Joseph de Maistre (1754-1821). — Né à Chambéry, d'un père qui était président du Sénat de Savoie, et qui l'éleva de la façon la plus dure, Joseph de Maistre fut d'abord nommé régent de la Grande Chancellerie, en Sardaigne. Puis il alla, comme ministre plénipotentiaire du roi Victor-Emmanuel, en Russie, de 1803 à 1817. C'est pendant cet exil qu'il écrivit ses principaux ouvrages, malgré les difficultés de sa situation et ses chagrins. Revenu à Turin, il n'a plus de santé; il meurt en /821.
Bien que J. de Maistre ait, en politique comme en religion, des idées trop absolues, son caractère personnel ne peut qu'exciter la plus vive sympathie. Il a lutté noblement contre la pauvreté et supporté pendant quatorze ans d'être séparé d'une famille qu'il adorait. En butte aux tracasseries lointaines d'un roi qui n'appréciait ni sa dignité ni son mérite, il lui restait héroïquement fidèle, et conservait un inaltérable stoïcisme aristocratique et chrétien. Ses lettres nous le révèlent aussi tendre et aussi enjoué que ses écrits nous le font imaginer" autoritaire et tranchant.

« ajoutaient à son éloquence un éphémère prestige.Autres Prédicateurs.

— Parallèlement à l'éloquence romantique de Lacordaire, se développait celle du P.

deRavignan, jésuite, qui semblait s'être formé par l'étude de Bourdaloue et de Frayssinous.

Sa manière était plus simpleque celle de Lacordaire, plus unie, plus distinguée.

Mais à la lecture, il reste encore moins de son éloquence.Mgr Dupanloup (1802-1878), évêque d'Orléans, se distingua comme prédicateur et comme orateur politique.

Ilunissait la véhémence de l'apôtre à la délicatesse d'expression d'un parfait humaniste.

Il restera surtout célèbre parses ouvrages de pédagogie, dont on peut discuter les idées, mais qui prouvent autant de compétence que degénéreuses intentions : De l'Éducation (3 vol., 1851), la Femme studieuse (1863), Lettres sur l'éducation des filles(1879). III.

— Les Philosophes. Victor Cousin (1792-1867).

— Cousin entre à la Sorbonne en 1815, comme suppléant de Royer-Collard.

Jusqu'en1820, il y professe, avec un éclatant succès.

Son cours est suspendu en 1820.

Alors Cousin s'applique à deséditions et à des traductions (Descartes, Platon), et il voyage en Allemagne, où il est arrêté comme suspect, etincarcéré pendant six mois.

En 1828, la parole lui est rendue, et son cours de Sorbonne attire de nouveau desauditeurs et des disciples enthousiastes.

Après 1830, il est comme Villemain et Guizot, ses illustres collègues,détourné de son enseignement par la politique.

TI devient pair de France et ministre.

Il essaie d'organiser et dediscipliner l'enseignement de la philosophie dans l'Université.

Comme la plupart de ceux que 1830 avait appelés à lavie politique, le coup d'État de 1851 le rejette dans la vie privée.

C'est pour Cousin une retraite fructueuse.

Il écritalors ses études sur les femmes illustres du XVIIe siècle.Le plus connu de ses ouvrages philosophiques, est intitulé : Du vrai, du beau et du bien.

Parmi ses biographies desfemmes du XVIIe siècle, il faut signaler : Jacqueline Pascal, M'Ide de Longueville, Mme de Chevreuse.Cousin, philosophe, n'a pas de système propre.

Il pratique l'éclectisme (choix), doctrine qui serait une synthèseingénieuse de tout ce qu'il y a de meilleur dans les systèmes anciens et modernes.

Cousin créait ainsi unephilosophie française, spiritualiste, tolérante, un peu vague, qui convenait à l'enseignement et au grand public.Jouffroy (1796-1842) est un des plus illustres disciples de V.

Cousin.

En 1828, il fut nommé professeur à la Facultédes lettres; puis, maître de conférences à l'École normale et professeur au Collège de France.

Jouffroy avait subi,pendant qu'il était élève à l'École normale, une crise contraire à celle de Lacordaire; de la foi, il était arrivé auscepticisme, et il avait conservé de cette évolution un douloureux souvenir, la philosophie n'ayant jamais puremplacer pour lui la certitude perdue.

Aussi apparaît-il comme un mélancolique, presque comme le Musset de la philosophie.Jules Simon (1814-1896), qui fut suppléant de Cousin à la Sorbonne, semontre, dans ses livres essentiels (le Devoir, la Liberté de conscience, laLiberté civile, etc.), comme un moraliste et un spiritualiste.

Il fut saisi debonne heure par la politique, où il apporta toutes les ressources, et toutes lessubtilités d'un esprit à la fois très souple et très droit.. Signalons encore Paul Janet (1899), E.

Caro (1887) professeurs en Sorbonne,— et parmi les philosophes socialistes : Proudhon (1809-1865), surtout restécélèbre par une brochure intitulée : Qu'est-ce que la propriété? A cettequestion l'auteur répondait : « La propriété, c'est le vol.

»Le positivisme est représenté par Auguste Comte (1798-1857), qui invite lephilosophe à délaisser la métaphysique, l'inconnaissable, pour s'appliquer àl'étude des phénomènes et des faits, au moyen de la science expérimentale.A Auguste Comte se rattachent E.

Littré (1801-1881), un des plus grands «philologues » et savants des temps modernes; et Taine (1818-1893), auteurde l'Intelligence, et dont nous parlerons plus longuement au chapitre deshistoriens.. »

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