Le Fondamentalisme musulman

« Le premier signe de l'influence de la révolu­ tion iranienne apparaît lors de la guerre du Liban avec l'intervention de groupes chiites comme le Hezbollah (Parti de Dieu) ou le Djihad islamique (Guerre sainte islamique).

Visant les États-Unis, allié d'Israël et soutien du gouvernement libanais chrétien, le Djihad lance des camions bourrés d'explosifs contre les quartiers généraux français et américains, le 23 octobre 1983.

Les organisations fondamentalistes Ces groupes sont également impliqués dans la lutte contre Israël et le soutien à la cause palesti­ nienne.

Pourtant, la principale tendance de l'or­ ganisation de libération de la Palestine (OLP) est de gauche.

Elle reste le représentant incontesté des Palestiniens jusqu'aux années 1990 où des scissions permettent à la branche fondamenta­ liste du Hamas de se poser en rival de Yasser Ara­ fat.

Ce durcissement a pu encourager Israël et l'OLP à conclure un accord historique en 1993.

Partout dans le monde musulman, le fonda­ mentalisme influence des gouvernements, soit par conviction religieuse, soit dans l'espoir de ! Algér!~ns a en pnere.

Les islamistes de ce pays ont vu leur popularité croître après la tentative du gouvernement de les éliminer de la scène politique.

La montée du ~ fondamentalisme a poussé noi]Jbre de chefs d'Etats musulmans, comme le président irakien Saddam Hussein, à faire preuve de zèle religieux.

' Manifestation à Beyrouth du Hezbollah contre l'invasion israélienne durant la guerre civile du Liban.

désamorcer l'activisme des intégristes.

Ainsi, l'Arabie Saoudite est traditionnellement dirigée par un régime islamiste.

Principal bailleur de fonds des mouvements islamistes, mais favorable à un islamisme "conservateur>> qui ne remettrait pas en cause les pouvoirs en place, l'Arabie Saoudite est une monarchie autocratique où la Charia est extrêmement stricte: les buveurs d'al­ cool sont passibles de la décapitation et les voleurs sont amputés de la main droite.

Même dans cette situation, le pays connaît l'activisme de religieux radicaux qui exigent un renforce­ ment de la Charia et une rupture des relations avec les pays moins conservateurs.

Dans nombre de pays, le fondamentalisme a pris la forme du terrorisme, souvent en réponse à la répression des gouvernements.

En Algérie, les autorités ont interdit le Front islamique du salut (FIS) après son succès au premier tour des élec­ tions municipales de 1991.

En effet, les fonda­ mentalistes risquaient de gagner ce scrutin.

Répression, arrestations, soulèvements des isla­ mistes et actes de terrorisme (à commencer par l'assassinat du président Boudiaf en 1992) plon- gent alor~ l'Algérie dans une véritable guerre civile.

En Egypte, les activistes du Djihad, respon­ sables de l'assassinat du président Sadate en 1981, ont déclaré la guerre sainte contre le régime de son successeur, Hosni Moubarak, assassinant les représentants du pouvoir ou tuant des groupes de touristes afin de déstabiliser le pays.

La Turquie, également, a souffert d'une série d'enlèvements et d'assassinats politiques perpétrés par le groupe Action islamique.

Mais l'activisme islamique dépasse parfois les fron­ tières du monde islamique.

Ainsi, l'explosion du World Trade Center de New York, en 1993, fait cinq morts et des centaines de blessés.

Qu'il s'agisse de conservatisme religieux ou d'activisme politique, qu'il entende rétablir l'em- 1 prise de la religion sur la société ou bâtir un État ~ islamique qui ne possède cependant pas de réfé- rence dans la tradition musulmane classique, le fondamentalisme islamique contemporain expri- me le profond malaise de certains musulmans face au monde moderne, sans pourtant parvenir à proposer une alternative sociale viable.. »