Le dalaï-lama Océan de sagesse, Incomparable Maître, Yéshé Norbû ou Joyau-qui-exaucetous-les-désirs, Précieux
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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dite des dalaï-lamas est plus tardive.
Elle remonte au XVIe siècle, dans
la foulée de l’affirmation de l’ordre des Geloug-pa fondée par le
réformateur Tsong-Khapa.
Mais le titre lui-même, qui signifie “ Maître
à la sagesse plus grande que l’océan ” (ou Océan de sagesse), vient de
talé-lama, attribué par le prince mongol Altan Khan à son maître
spirituel Sonam Gyatso.
Ce dernier, alors à la tête de l’école des
bonnets jaunes, l’accorda rétrospectivement à ses deux prédécesseurs
dont le premier, Gedun Drup (1391-1475), avait été l’un des plus
proches disciples de Tsong-Khapa.
C’est avec le Grand Cinquième Lobsang Gyatso (1617-1682) que se
combineront inextricablement les pouvoirs spirituel et temporel afin
de s’imposer sur la scène nationale tibétaine jusqu’à l’invasion
chinoise de 1949-1950.
La tradition des tulkus perdure dans l’exil, en
dépit d’obstacles engendrés par les conditions particulières du
moment, comme en a témoigné le différend qui a éclaté en 1955 entre
le dalaï-lama et le gouvernement de Pékin à propos de la réincarnation
du panchen-lama, deuxième hiérarque religieux du bouddhisme
tibétain, dont le sort est étroitement lié à celui du dalaï-lama, donc à
l’avenir même du Tibet.
Nul doute qu’aux yeux des Tibétains, le dalaï-lama est un être tout à
fait à part.
La tradition, son éducation, son charisme, son pouvoir, son
érudition et la vénération dont il est entouré en font certes un être
d’exception, mais il y a aussi autre chose : cette subtile alchimie d’un
échange ininterrompu entre les siens et lui.
Pour eux, non seulement il
est le Protecteur, incarnation du bodhisattva de la compassion infinie,
il est également la personnification d’un pays perdu et le gage de sa
pérennité, la promesse d’un retour.
Force est d’ailleurs de constater que la vie de Tenzin Gyatso, reconnu
quatorzième dalaï-lama à l’âge tendre de deux ans et demi dans une
modeste ferme d’un village de l’Amdo (à l’est du Tibet, aujourd’hui
incorporé à la province chinoise du Qinghai), n’a rien de banal.
“ Simple moine bouddhiste ” comme il se définit lui-même, il n’en est
pas moins un personnage charnière de l’histoire contemporaine dont
le rôle sur la scène internationale a été reconnu par la consécration en
1989 du prix Nobel de la paix.
Né le cinquième jour du cinquième mois de l’an du Cochon-de-Bois
selon le calendrier lunaire (6 juillet 1935) au village de Takster, le
quatorzième dalaï-lama a été reconnu par une mission de hauts
dignitaires religieux, puis ramené à Lhassa en octobre 1938 et intronisé.
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