Le clergé constitutionnel
Publié le 27/03/2012
Extrait du document
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Si la Constitution civile de clergé est rapidement ratifiée par Louis XVI (24 août
1790), son application est lente et malaisée.
C’est la raison pour laquelle, le 27 novembre
1790, un décret généralise l’obligation du serment : « À tous les évêques, ci-devant
archevêques, curés et autres fonctionnaires publics » qui se doivent « de veiller avec soin sur
les fidèles qui leur sont confiés, d’être fidèles à la Nation, à la loi et au roi, et de maintenir de
tout leur pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi ».
Et la loi du 3 janvier 1791, redemande aux ecclésiastiques de prêter serment à la Constitution
civile du clergé.
Tous ceux qui refusent doivent quitter leur poste. En effet, un curé
constitutionnel est alors nommé, souvent venu de l'extérieur, et il est d’ailleurs souvent mal
accueilli par les paroissiens, notamment dans l’ouest de la France (Bretagne, Vendée).
Si le pape ne réagit que tardivement, le 10 mars 1791, il ne cache pas son hostilité
envers la Constitution civile du clergé, il la condamne et demande aux jureurs de se rétracter.
La mise en application de la loi du 3 janvier était en train de créer un schisme majeur au sein
de l’Eglise et de la société.
De plus, la loi du 12 mars 1791 entraîne les administrations
départementales dans la bataille, en leur confiant la charge de dresser des listes indiquant le
nom et la fonction de tous les prêtres, suivis du choix qu’ils avaient fait.
Néanmoins, en dépit de certaines complications dans l’application de la loi, la plupart
des premières cérémonies de serment semblent s’être déroulées entre janvier et février 1791,
même dans les régions les plus reculées du pays.
Dès le 9 janvier, le clergé parisien fut tenu
de prêter le serment.
Le dimanche suivant, les curés et les vicaires de la Marne, de l’Orne, de
Poitiers et de Rennes commençaient à remplir leurs obligations.
Le 23 janvier, la cérémonie
fut organisée dans l’Aisne, la Moselle, les Vosges et le Doubs ; le 30 janvier dans l’Ain, les
Landes et dans certaines régions d’Alsace.
Lorsque la cérémonie n’avait pas encore lieu en
février, comme ce fut le cas dans le Morbihan et le Tarn par exemple, c’était fréquemment le
signe d’une opposition massive du clergé local et de l’hésitation des responsables
départementaux à affronter le désordre général que le serment, pensaient-ils, ne manquerait
pas de provoquer. Talleyrand (évêque d’Autun), l’abbé Grégoire, Louis-Alexandre Expilly de
La Poipe, Yves Marie Audrein, furent les premiers à appartenir au clergé constitutionnel.
A la fin du printemps 1791, tous les évêques constitutionnels avaient été élus et
commençaient à prendre leurs fonctions dans leurs diocèses, mais il y a toujours eu une
fraction du clergé fluctuante pendant toute la période : incapables de prendre une décision,
certains prêtres changeaient d’opinion et se rétractaient..
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