LE CHRISTIANISME ET LA VIE

« 241.2 -THÉOLOGIE ASCÉTIQUE ET MYSTIQUE nUidia ·~rd ., ·-- L'envie La luxure La colère La paresse Les sept péchés capitaux, gravures de Jacques Callot (1592-1635).

B.N.

Phot.

jea,.b o r.

b) Les commandements de Dieu et de l'Église.

• Les commandements de Dieu ou Décalogue.

Dans l'Ancien Testament (Exode.

XX), Dieu énonce à Moise, sur la montagne de Sinaï, une liste de dix préceptes moraux appelée le Décalogue ou les « Dix commandements de Dieu »; les Églises chrétiennes ont repris à peu près textuellement les commandements hébraïques (avec quelques légères modifications dans l'Église catholique) : 1 -Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout.

Il -Tu ne prononceras le nom de Dieu qu'avec respect.

Ill - Tu sanctifieras le jour du Seigneur.

IV - Tu honoreras ton père et ta mère .

V- Tu ne tueras pas.

VI -Tu ne feras pas d'impuretés.

VIl -Tu ne voleras pas.

VIII -Tu ne mentiras pas.

IX -Tu n'auras pas de désirs impurs volôntaires .

X - Tu ne désireras pas injustement le bien des autres .

A tout cet ensemble de préceptes , s'ajoutent, selon les Églises, des règles particulières concernant l'absti­ nence , le jeûne, les lectures interdites et les obliga ­ tions particulières à certains états de vie (devoirs des laies et devo i rs des clercs).

241.2 -THÉOLOGIE ASCÉTIQUE ET MYSTIQUE.

Pour échapper au péché et se diriger vers Dieu, il existe trois voies traditionnelles : la voie purgative (objet de la théologie ascétique), la voie illuminative et la voie unitive (théologie mystique).

Par la première, on lutte contre J'imperfection du monde , par les deux autres on s' unit mystiquement à la divinité .

A - Théologie ascétique.

a) L'ascétisme chrétien.

Le terme est d'origine grecque : askesis désigne l'entraînement de l'athlète destiné à lui procur er la force et la maîtrise en vue des jeux Olympiques; les stoïciens ont utilisé le terme en son sens moral et Je mot leur fut emprunté par les premiers chrétiens.

Alors que pour les « païens » (les Grecs ét les Romains), Je corps était un sujet d'orgueil et un instrument de plaisir, pour les ascètes chrétiens il devint ce qui devait être réprimé et humilié .

Les premiers ermites du désert, les anachorètes , imposaient à leur corps des tâches excessives; il y eut des ascètes qui restaient constamment debout, d'autres qui pratiquaient le jeûne permanent et ne mangeaient que des herbes et des végétaux crus, d'autres qui s 'installaient soli­ taires au sommet d'une colonne (en grec, stylos), tel.

Siméon le Stylite qui vécut entre 429 et 459 à proxi­ mité d' Antioche (actuellement Antakya) en Turquie, sur une colonne de 20 mètres de haut et de 1,50 rn de diamètre ; d'autres s'interdisaient de dormir, se livraient à des pénitences parfois extrêmes .

b) Le point de vue théologique.

Le but de la théologie ascétique est d'introduire la sainteté dans le monde du péché , car il existe de nombreux obstacles à la perfection; les tentations sont nombreuses qui font basculer l' homme dans Je mal : inconstance, passions, attraits du monde et de la vie mondaine, tiédeur, etc.

Les moyens qui permettent de surmonter ces obstacles et qui conduisent sinon à la sainteté, du moins à une amélioration de l'âme sont classés en deux catégories : moyens intérieurs et moyens extérieurs.

- Moyens intérieurs : désir de perfection, con­ naissance de soi-même (examen de conscience), prière et méditation, exercice des vertus, présence intime de 'Dieu , conformité à la volonté divine .

- Moyens ex térieurs : rapports sociaux chré­ tiens (famille, bonnes œuvres, etc .) , lectures spiri­ tuelles , confession, communion et assistance à la messe, usage des sacra mentaux (voir ci-dessous) et objets bénits, dévotions (à Dieu, à Jésus-Christ, au Saint -Esprit , à la vierge Marie, aux saints, etc.).

On appelle en outre sacramentaux des objets ou des actes qui ont un effet sacré, parce qu'ils ont été bénits .

De tous les gestes sacrés, le signe de croix est, chez les catholiques, Je plus important (il est proscrit chez les protestants, qui Je considèrent comme une superstition).

C'est aussi parmi les sacramentaux et objets bénis que se classent Je chapelet , Je rosaire, Je scapulaire (vêtement religieux composé de deux bandes d'étoffe attachées au cou , chacune des deux bandes pendant l'une sur le devant du corps et l'autre sur le dos) , les médailles .

L'usage des sacramentaux et des dévo -tions exonère Je catholique qui les emploie d'une partie de son temps de purgatoire (indulgences).

B - Théologie mystique.

a) Le mysticisme.

C'est une attitude par laquelle l'homme recherche et atteint l'union intime avec la divinité, sans avoir besoin de passer par l'intermédiaire de tous les moyens que nous avons signalés ci-dessus.

Le mysticisme n'est pas spécial au christianisme ; on Je retrouve déjà chez certains philosophes (les néo-platoniciens , Plotin), dans l'hindouisme, dans l'islam (le soufisme) , etc .

Chez les chrétiens, à s'en tenir à la définition rigou­ reuse du mysticisme, la doctrine remonte à un athé ­ nien cité dans les Actes des apôtres, qui fut converti par l'éloquence de saint Paul et nommé Denys I'Aréopa­ gite.

On lui attribue traditionnellement des ouvrages d 'inspiration néo-platonicienne, en fait, œuvre d'un auteur qui a dO vivre au V • ou VI• siècle et que les érudits modernes appellent Je pseudo-Denys.

La liste des principaux mystiques chrétiens est donnée par ordre alphabétique dans le tableau no 8 de l'Annexe .

b) La théologie mystique.

A la base de toute vie mystique, il y a, selon la doc­ trine chrétienne , les dons du Saint-Esprit .

Phénomènes de la vie mystique traditionnellement acceptés l'union extatique avec la divinité, les visions, les révélations , les connaissances exceptionnelles (le don des langues) , la souffrance, les peines intérieures, l'abstinence miraculeuse, les stigmates, etc.

Assez rap idement, l'Église catholique a pris position contre les excès , et a tendance à limiter l'intervention du surnaturel à la révélation.

La théologie mystique décrit les contrefaçons diaboliques de la mystique divine et les contrefaçons humaines qui ne sont que des illusions du mysticisme.

242 -ART ET SYMBOLISME CHRÉTIENS (Se reporter au n° 7, relatif aux Beaux-Arts, en ce qui concerne l'iconographie religieuse , l'architecture et la musique religieuses -chant ambrosien, chant grégorien, plain-chant, musique palestrinienne et autres compositions approuvées.). »