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La morale musulmane. Sources de la loi. - La loi de l'Islam. - La responsabilité.

Publié le 17/01/2022

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morale

L'Islam, dernière en date des grandes religions révélées, est un système de pensée et d'action centré sur l'idée de piété, qui se résume en un respect profond pour l'idéal que Mahomet a précité par la parole et par l'exemple, au VIIe siècle de notre ère, et que les Musulmans se sont efforcés, depuis, d'appliquer et de suivre. La morale y est intimement mêlée à la religion et au droit dans un type d'ordre organique de structure théocratique, dont tous les éléments coopèrent, toutes les fonctions sont solidaires. Trois cents millions d'adeptes sont ainsi groupés dans un immense empire échelonné sur trois continents, bordé de rivages qui s'étendent de l'Atlantique à la Chine et comprenant des pays très divers, pourtant unis en une grande communauté intellectuelle et morale.

morale

« Les sources de la loi La pensée démocratique que la volonté du nombre peut faire la loi, en s'exprimant par les différents modes de suffrage, est une idée tard venue dans l'histoire de l'hu­ manité ; il a fallu des révolutions et des siècles de lutte pour la faire accepter.

Chez les Anciens, c'est la religion qui impose les prescriptions.

L'idée même de ce qu'on ap­ pelle aujourd'hui la laïcité n'a pas de ra­ cine dans l'âme antique.

La religion tra­ ditionnelle est une forme sacrale de l'appar­ tenance à la cité; le prêtre est, en même temps, le magistrat.

Il est dès lors tout naturel que l'ordre légal, dans l'Islam, repose sur le Coran, qui est une révélation, et sur l'exemple de Ma­ homet, qui est, lato sensu, le commentaire de la Révélation .

Le Coran.

Le Coran (Qor'tln = récitation, lecture, pro ­ clamation), parole même, incréée, d'Allah, contenu de l'archétype céleste conservé de­ puis toujours et transmis au Prophète en des révélations successives, par l'entremise de l'ange Gabriel, est la source-mère, la source sacrée, le Livre saint, don précieux du ciel, la Loi de l'Islam, dans sa forme originelle.

Il se compose de 114 sourates ou chapi­ tres, divisés eux-mêmes en 6.219 v ersets, phrases ou ensembles de phrases e,xprimant une ou plusieurs pensées complètes, en forme rythmée, qui se succèdent sans lien logi­ que.

L'essence en est la distinction de la beauté et de la laideur figurant le bien e.t le mal dans la division fondamentale des actions humaines en bénéfiques ou maléfiques.

Sur cette base première de la religion musul­ mane s'élèvera une doctrine de devoirs en­ vers Dieu et envers les hommes; une déon­ tologie.

La Loi de l'Islam, comme la Loi de Moïse, réunit religion, morale et droit, no­ tions chez nous bien séparées.

Il existe donc une liaison intime entre la naissance et la formation de la religion et le développement de la morale et du droit; il est impossible de les séparer à l'origine.

Chaque verset est une énonciation portant injonclion par invitation ou interdiction, ordre ou défense, ou encore une simple men­ tion se référant aux législations antérieures et aux peuples anciens dont Dieu narre l'his­ toire.

Il suffit que le texte marque un intérêt à l'accomplissement ou à l'omission de telle ou telle action pour que la divine prise en souci de cette action en fasse un devoir pour l'homme.

De tout verset elu Coran natt ainsi une décision analogue à un jugement, qui est une règle légale particulière.

La Loi de l'Islam n'a pas pris naissance dans des principes, mais dans des décisions isolées, intervenant à point nommé pour résoudre une difficulté, mettre fln à un litige.

Le texte explicite oblige le croyant à une obéis­ sance absolue; qui conteste est un mécréant (ktlfir), qui désobéit est un dévoyé (ftlsiq).

.-Je n'ai, dit Allah, créé les hommes qu'afin qu'ils m'adorent :t (LI, 56).

Chaque verset a la valeur d'un postulat susceptible de don­ ne naissance à un nombre infini de lemmes et corollaires.

Dans son ensemble, le Livre a été jugé par Allah lui-même comme une œuvre par­ faite.

c Ce jour(d'hui) j'ai complété pour vous votre religion et parfait sur vous la grâce .

J'ai été content de vous en ce qui concerne l'Islamisme :t (V, 5).

c Rien n'y a été ou­ blié :t (VI, 38; XVI, 91).

C'est le miracle de l'impossibilité, pour quiconque, de pro­ duire une seule sourate d'une pareille élo­ quence.

Liber incomparabilis 1 (Il, 21-22; X, 39; XVII , 90; XXXIX, 24).

Tel est le Coran, germe dont l'épanouis­ sement sera l'Islam, vision du monde selon la conception de Mahomet, créatrice d'une unité que ni les différences d'interpréta­ tion ni les diversités ethniques ne sauront rompre.

La Communauté islamique, objet des complaisances d'Allah qui l'a désignée comme héritière des nations infidèles (X, 14, 15) est une idée créatrice d'un com­ plexe de supériorité qui flatte l'amour-pro­ pre du Musulman et le soutient dans l'é­ preuve.

Code de la vie religieuse et sociale, il a tout prévu, tout réglementé, implicitement ou explicitement.

Il réunit les éléments, fa­ ciles à assimiler, d'une philosophie à la fois positive et surnaturelle, qui concentre l'attention sur la toute-puissance d'un dieu aux interventions incessantes dans ce monde, où rieu n'arrive que par sa vo­ lonté.

Tout un ensemble de disciplines sor-. »

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