Islam et société dans ~ l'Egypte contemporaine

« « Halal » et « haram » L es religieux de la vénéra­ ble institution qu'est el-Az­ har représentent l'islam offi­ ciel, ils sont les gardiens de la morale islamique, et ce sont eux que l'on interroge pour savoir s'il convient de faire telle ou telle chose.

La société mu­ sulmane égyptienne est en ef­ fet fortement structurée par les notion de halal et de ha­ ram.

Est halal tout ce qui est convenable, permis par la reli­ gion, tandis que le haram est l'interdit, le tabou, tout ce qui constitue une transgression de la normalité islamique .

Pra­ tiquer le halal garantit l'accès au paradis, alors que commet­ tre le haram conduit tout droit en enfer .

Le moindre geste quotidien s'inscrit dans cette polarité, qui commande la vie intime et les rapports so­ ciaux.

Une femme peut-elle serrer la main à un homme ? Doit-on dire « allo » ou sa/am aleikum au téléphone ? Doit­ on saluer une personne de re­ ligion copte? Colorer les œufs de Pâques ? Ce sont là autant de questions qu'il faut poser aux autorités religieuses pour savoir si ces actes sont halal ou haram.

Elles donnent lieu à de grands débats dans les mos­ quées mais aussi dans les mé ­ dias, où les ulémas sont sou­ vent interrogés.

La famille et l'honneur L a vie privée, qui n'a pas d'existence hors de la sphè­ re familiale , est très codifiée.

L'union libre est haram, tout rapport sexuel hors du maria­ ge tombant sous la proh ibi­ tion de l'adultère, aussi n'y a­ t-il pas de couple non marié en Egypte.

Il est très difficile pour une femme seule de louer un appartement, et un homme et une femme non mariés ne peuvent se rendre visite sans laisser les portes et les fenêtres ouvertes ! Dans la rue, la police des mœurs inter ­ dit aux couples de s'embras-. »