Devoir de Philosophie

Grand oral du bac : Religion LE CHRISTIANISME

Publié le 02/02/2019

Extrait du document

religion

L’amour

 

La révélation chrétienne, indissociable de la personne de Jésus, n’est pas le dévoilement d’une doctrine ou d’une loi mystérieuse. Or, la formation d’une orthodoxie chrétienne définie par de nombreux dogmes semble démentir cette première affirmation. En fait, les Evangiles se présentent sous la forme de récits parlant d’un même personnage: Jésus. Les écrits ultérieurs sont comme autant de commentaires et de réflexions portés sur cet événement unique et fondateur.

 

Aussi la «doctrine» chrétienne, la formation d’un credo, l’élaboration des dogmes n’ont-elles de sens que par rapport à cet événement. Leur importance dépend de leur proximité plus ou moins grande avec la personne de Jésus. Les différends entre les Églises viennent notamment de leurs divergences dans l’appréciation du degré d’importance à accorder à certains dogmes dérivés, seconds et périphériques. Mais l’essentiel de la foi chrétienne réside dans la confession de Jésus, reconnu comme le Sauveur, à la fois Dieu et homme.

 

Sinon la Résurrection n’inaugurerait pas le salut de tous les hommes. L’accueil du salut suppose un engagement effectif sur la voie ouverte par Jésus lui-même, qui en donne le tracé sous la forme de l’unique commandement, ainsi énoncé: « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Devenir le frère de Jésus-Christ, connaître celui qu’il appelle son Père, c’est suivre la voie de l’amour du prochain.

 

La connaissance de Dieu et l’entrée dans sa filiation se manifestent dans la visite au malade, la défense de l’opprimé, l’accueil de l’étranger, autant d’expressions symboliques de l’amour fraternel en train de naître. Prétendre aimer Dieu en ignorant les hommes n’est qu’un mensonge ; telle est la façon lapidaire avec laquelle saint Jean résume l’authenticité d’une conversion évangélique.

Le christianisme aujourd’hui

 

Le christianisme concerne un peu moins de 30% de la population mondiale, soit environ un milliard et demi d’hommes.

 

À ce titre, il forme le groupe religieux le plus important: il existe environ 980 millions de musulmans, 750 millions d’hindouistes, 180 millions

José Nicolas - Hémisphères

de confucianistes, 280 millions de bouddhistes, 13 millions de juifs.

 

Ce milliard et demi de chrétiens se répartit en 880 millions de catholiques, 570 millions de protestants, entre 90 et 120 millions d’orthodoxes (nombre sujet à caution, car les communautés orthodoxes de l’ex-Union Soviétique et de ses anciens satellites échappent à la statistique), 20 millions relevant d’autres Églises: copte, jacobite, etc. Mais ces données numériques sont fallacieuses à un double titre : elles ne peuvent traduire le degré réel d’appartenance au christianisme de ces chrétiens « répertoriés»; en effet, les chiffres obtenus ont pour base l’administration du baptême, généralement conféré à de très jeunes enfants. En

outre, le développement démographique mondial laisse prévoir une décroissance quantitative du christianisme, compte tenu du faible taux de natalité des régions où il est le plus largement implanté.

 

▼ Répartition géographique

 

du christianisme, toutes églises confondues.

 À Toulouse, le couvent des Jacobins

 

est la maison mère de l’ordre dominicain. Il fut fondé en 1215 par Dominique de Guzman (1170-1221), afin de combattre l'hérésie cathare. Les cathares reprochaient à Rome sa perte de spiritualité et l'abandon d’une austérité, conforme au message originel du Christ.

 

L’œcuménisme

 

Dans la primitive Église, les opinions divergentes s’expriment librement, sans provoquer de rupture définitive. Au Ve siècle, avec les controverses sur la nature du Christ, plus tard avec le schisme de 1054, et surtout au xvr siècle avec la Réforme, les positions se durcissent et les ponts sont rompus

entre les tenants d’opinions opposées; à ce jour, ils ne sont pas rétablis.

 

Les efforts œcuméniques (du grec oikuménè, «terre habitée » « univers des hommes», puis « monde réconcilié avec Dieu ») tendent à retrouver l’union des origines alors que le temps a figé les unes en face des autres, dans une impitoyable rigidité, les quatre grandes confessions: catholique, orthodoxe, anglicane et protestante.

 

Au début du xxe siècle, la situation paraît inadmissible à de nombreux croyants. Un mouvement pour l’unité prend forme; parti de l’anglicanisme, il touche d’abord l’ensemble du protestantisme, mais les orthodoxes participent aux travaux qui aboutiront à la constitution, en 1945, du Conseil œcuménique des Églises qui a son siège à Genève. Regroupant toutes les Églises non romaines, il accueille aujourd’hui des observateurs catholiques.

 

À la suite du concile Vatican II (1964), les positions évoluent. Les anathèmes de 1054 sont levés en 1965 par le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople, ce qui a facilité les relations avec les communautés orientales. Pourtant, l’Église de Rome ne fait toujours pas partie du Conseil œcuménique. En outre, le dialogue se tend parfois en fonction des prises de position des uns et des autres (sur le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, la morale sexuelle, notamment) sans vraiment se rompre.

doctrine dont l’impact est d’autant plus rapide que Luther écrit en langue vulgaire, et non plus en latin. En Allemagne, des princes l'adoptent et la défendent contre Rome.

 

Les souverains catholiques réagissent par des persécutions; en Allemagne, ils convoquent une diète (assemblée) d’Empire qui tente de remettre en vigueur l’édit qui avait banni Luther en 1521. Les princes acquis à la Réforme protestent (d’où le nom de protestants donné aujourd’hui à la plupart des chrétiens réformés) et, dans leurs États, abolissent le culte et la hiérarchie catholiques.

 

Le conflit finit par s’apaiser en 1555; une nouvelle diète réunie à Augsbourg conclut à un compromis, en renonçant à l’unité de foi jusqu’alors en vigueur: les réformés ont droit de cité dans le Saint-Empire, le prince déterminant, État par État, la religion de ses sujets. L’unité religieuse n’est plus qu’un souvenir en Occident: une bonne partie de l’Allemagne, la Scandinavie, presque toute la Suisse, les Pays-Bas, l’Écosse, l'Angleterre, une partie de la Hongrie, la Bohême ont quitté l’Église catholique ou sont en passe de le faire.

La Bonne Nouvelle

 

Si, pour les historiens romains des premiers siècles comme aujourd’hui pour les anthropologues, le christianisme est une religion parmi d’autres, la religion chrétienne affiche, cependant, une prétention assez exceptionnelle, par rapport à toutes les autres, dans l’identité qu’elle attribue à son fondateur. En effet, les premiers disciples de Jésus tiennent ce Nazaréen

▼ Vue intérieure de Saint-Jean-du-Latran. Fondé par Constantin, dès les premiers siècles du christianisme, ce sanctuaire ne cessa d’étre remodelé, notamment, vers 1650, par Borromini. L'église est la cathédrale de Rome. Lorsqu’il y officie, le pape n’est plus qu’évêque de la ville ! La basilique doit aussi son prestige aux reliques de Pierre et de Paul qui y sont conservées.

 Cette œuvre copte représente le Christ

 

(à droite) en compagnie de saint Ménas.

 

Ce dernier, patron de la communauté copte, était soldat dans l’armée romaine lorsqu’il fut martyrisé en 303, sous Dioclétien. L’église copte, église chrétienne d’Égypte, fondée en 313 dès la reconnaissance du christianisme par Constantin, disparut à la conquête arabe en 641. L’art copte charme par sa simplicité formelle et son délicat sentiment d’humanité.

 

pour un être absolument unique dans l’histoire. Avec Jésus vient l’Évangile, la «bonne nouvelle» adressée à tous les hommes, celle du salut proposé à tous, manifestant l’accomplissement du dessein bienveillant de Dieu, dessein inauguré par la «création du monde»; cette révélation s’achève par un événement unique, l’avènement du Messie, qui coïncide avec la vie et la personne de Jésus.

religion

« Le christianisme peuple juif, on les nomme judéo-chrétiens.

Ils parlent des langues différentes, l'araméen pour ceux qui vivent en Palestine, le grec pour ceux qui viennent des communautés de la Diaspora.

Ce dernier groupe sera le fer de lance de la mis­ sion chrétienne en Judée et en Samarie avant d'atteindre Antioche de Syrie, la plus grande ville du Proche-Orient et la troisième ville de l'Empire romain.

À cette époque, les synagogues ne rassemblent pas seulement des Juifs, mais tout un ensemble de gens issus de diverses nations qui sont attirés par leur monothéisme et la qualité morale de leur doctrine.

On les nomme «craignant Dieu>> .

Ils sont très tôt atteints par la Révélation évangélique et rejoignent les judéo-chrétiens dans leurs pre­ mières communautés.

Les missions de saint Paul et de ses compa­ gnons diffusent l'Évangile pans tout l'est du bassin méditerranéen et les Eglises s'organisent.

Elles distinguent trois ministères: le surveillant, (en grec episkopos, «celui qui supervise >>, évêque en français), le diacre, ministre de la parole et de la charité envers les pauvres et les malades, le presbytre, (« ancien >> en grec, devenu prêtre en français), à l'origine un sage appartenant au conseil des dirigeants, dont la fonction deviendra peu à peu sacerdotale.

Le baptême marque l'entrée du croyant dans la communauté; ce n'est pas un rite d'initiation, comme la circoncision dans le judaïsme, mais le signe d'un attachement à la personne même du Seigneur.

Reprenant une coutume juive, les bap­ tisés se réunissent pour des repas commu­ nautaires, qui commencent par la fraction du pain, accompagnée d'une bénédiction, et s'achè­ vent par une coupe de vin.

Entre la bénédiction initiale et la libation finale, on sert les mets habituels, mais le sens est profondément différent: ces deux gestes manifestent la pré­ sence du Christ qui avait ordonné: « Faites cela en mémoire de moi >>, non comme un souven ir, mais comme une actualisation chaque fois nou­ velle.

C'est Jésus qui distribue le pain et remplit la u..

coupe; sa présence se continue dans ce pain 1il -«Ceci est mon corps>>- et dans ce vin -«Ceci est mon sang>> .

Bientôt ces gestes seront dissociés du repas proprement dit et accomplis à part, avant ou après les agapes fraternelles.

Les persécutions Le fossé entre juifs et chrétiens se creuse dès les origines; le diacre Étienne est lapidé en 34 ou 36 à Jérusalem ..

accusé d'avoir tenu des propos hostiles au Temple et à la Loi.

Les persécutions viennent tantôt des Romains, tantôt des juifs.

Vers 44, Jacques, frère de Jean l'évangéliste, est décapité sur ordre du roi juif Agrippa 1er; ef! 62, Jacques dit le «frère du Seigneur >>, chef de l'Eglise de Jérusa­ lem, est lapidé sur ordre du grand-prêtre.

Des chré­ tiens sont brûlés vifs après l'incendie de Rome en 64 et, plus tard, selon la tradition, Pierre et Paul sont martyrisés dans la ville éternelle.

Les persécutions n'ont pas lieu sans inter­ ruption dans tout l'empire: elles sont localisées et sporadiques.

D'abord dues aux notables et aux prêtres de Jérusalem, elles sont plus tard le fait de l'autorité romaine qui accuse les chrétiens d'athéisme, car ils refusent d'honorer les dieux de la cité.

En outre, certains soldats baptisés refusent de verser le sang, donc de combattre, ce qui risque d'affaiblir les légions.

Les chrétiens sont l'objet d'autres reproches diffamatoires : ils adorent un âne, sacrifient des Martyre de saint Sébastien par Signorelli.

......

Sébastien est un chrétien, soldat de l'armée romaine.

Profitant de sa position, Il tente de convertir les soldats qui l'entourent.

Dénoncé à l'empereur, Il refuse de renier sa fol et est condamné à mort.

Attaché à un arbte au milleu d'une plaine, Il est criblé de flèches.

enfants, se livrent au cannibalisme lors de l'Eu­ charistie; ces ragots leur font une réputation détestable et Néron en profite pour leur faire endosser la responsabilité de l'incendie de Rome.

Enfin, pour les penseurs et les philosophes, leur religion est un tissu de grossières superstitions: ils croient à l'incarnation d'un dieu et à sa résurrection, ce qui leur semble absurde.

Saint Denis est ! évêque à Lutèce, a vetS250.

Ses préches lu/ valent d'être martyrisé.

Avec Eleuthère et Rustique, Il est décapité sur une colline à laquelle on donne le nom de Mons Martyrium, le futur Montmartre.

La légende dit qu'li prend sa tête sous son bras et marche jusqu'à l'endroit où Il désire être enterré, et où se dresse l'actuelle basilique Saint-Den/s.

Saint Ambroise ......

(339-397), naÎt à Trèves au sein d'une famille romaine de l'aristocratie.

En 373, Il est élu evêque de Milan, dont Il fait une grande cité chrétienne.

Ses écrits et l'ardeur de sa fol ont fait de lui un père de l'Égl ise.

Les dernières grandes persécutions sont celles de Dèce, qui atteint tout l'empire en 250-251 , de Valérien en 25 7, et, surtout, de Dioclétien en 303-305.

Le christianisme n'est pas pour autant éradi­ qué et Galien proclame un édit de tolérance en 311.

En 313, Constantin, païen (il sera baptisé sur son lit de mort), mais fils d'une chrétienne, l'impératrice Hélène, confirme cette tolérance par l'édit de Milan.

Dernier à régner sur l'Orient et l'Occident, l'empereur Théodose, converti en 380, bannit définitivement le paganisme ,en 392: le christianisme devient la religion d'Etat.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles