christianisme - religion.
Publié le 24/05/2013
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Le christianisme commence à s’éloigner de ses racines juives vers la fin du IIe siècle.
En effet, un changement notable se produit alors : les chrétiens d’origine non juive, appelés les Gentils, dépassent en nombre les juifs convertis au christianisme.
Ce phénomène vient principalement de l’action de saint Paul.
Né juif et profondément engagédans le judaïsme, il se convertit au christianisme et se perçoit comme « l’instrument » désigné par Dieu pour porter la parole du Christ aux Gentils, c’est-à-dire aux païens.C’est lui qui formule, dans ses Épîtres adressées aux premières Églises chrétiennes, les idées et les termes qui constituent par la suite l’essentiel de la doctrine chrétienne.Saint Paul est considéré, à juste titre, comme le « premier théologien chrétien ».
Bon nombre de théologiens après lui se fondent sur ses Épîtres, consignées depuis lorsdans le Nouveau Testament, pour élaborer leurs idées et concepts.
Les Épîtres de saint Paul et d’autres sources datant des deux premiers siècles nous révèlent certaines informations relatives à l’organisation des premières Églises.
LesÉpîtres à Timothée et à Tite, attribuées à tort par les exégètes à Paul, attestent des débuts d’une organisation fondée sur une transmission de pouvoirs, par ordination, despremiers apôtres, y compris Paul lui-même, à des « évêques ».
Les termes d’ évêque, de prêtre et de diacre apparaissent dans les documents de l’époque comme interchangeables et laissent à penser qu’il n’y a pas, au départ, de distinction entre ces différents ordres.
Ce n’est qu’à partir du IIIe siècle que s’affirme l’autorité des évêques, considérés comme les dignes successeurs des apôtres, à condition de vivre et d’enseigner selon l’éthique de ceux-ci, et en conformité avec leurs enseignementscontenus dans le Nouveau Testament et dans la « profession de foi » transmise par les Églises apostoliques.
2.2 Conciles et Credo
Saint AugustinTHE BETTMANN ARCHIVE
La clarification de cette profession de foi devient nécessaire lorsque le message chrétien suscite des interprétations jugées trop éloignées des préceptes initiaux duchristianisme.
Les déformations ou hérésies les plus importantes sont celles qui touchent à la personne du Christ.
Certains théologiens cherchent à protéger la sainteté deJésus et affirment que sa nature humaine est différente de celle des autres hommes.
D’autres encore, sous prétexte de préserver la foi monothéiste, proclament que sanature n’est pas aussi divine que celle de Dieu le Père.
En réponse à ces deux tendances, les premiers credo définissent la divinité du Christ à la fois par rapport à la divinité du Père et à l’humanité de Jésus.
La formulation définitive de ces relations est consacrée par une série de conciles aux IVe et Ve siècles, notamment le concile de Nicée (en 325) et le concile de Chalcédoine (en 451), qui statuent sur les doctrines de la Trinité et les deux natures du Christ, et dont les décisions sont encore reconnues par la plupart des chrétiens de nos jours.
Pour élaborer cesdoctrines, le christianisme doit s’efforcer d’affiner sa pensée et son langage, créant par cette dynamique une théologie philosophique en grec et en latin.
Elle devientd’ailleurs le système intellectuel dominant en Europe pendant plus de mille ans.
Le principal artisan de la théologie occidentale est saint Augustin, évêque d’Hippone, dontl’œuvre abondante (on peut notamment citer les Confessions et la Cité de Dieu) contribue à façonner ce système.
2.3 Les persécutions
Toutefois, le christianisme doit d’abord déterminer clairement sa relation à l’ordre politique établi.
Qualifiée de secte juive, l’Église chrétienne primitive partage le statutréservé au judaïsme au sein de l’Empire romain.
Toutefois, avant même la mort de l’empereur Néron en 68, elle est déjà considérée comme l’ennemi.
Les charges retenuescontre ses membres ne sont pas toujours les mêmes, et se traduisent souvent par des oppositions et des persécutions localisées.
La loyauté des chrétiens au « seigneurDieu Jésus-Christ » est toutefois, à leurs propres yeux, incompatible avec le culte de l’empereur romain considéré comme un « dieu ».
Les empereurs les plus attachés auxréformes et à l’unité de l’Empire, tels que Trajan et Marc Aurèle, sont aussi les plus farouches persécuteurs des chrétiens qui constituent, à leurs yeux, une sérieuse menacepour la réalisation de leurs projets.
L’histoire des religions, en particulier celle de l’islam, abonde en exemples qui montrent comment l’opposition finit par servir la causequ’elle veut anéantir.
Selon Tertullien, un des Pères de l’Église, le « sang des martyrs » devient la « semence de l’Église ».
Au début du IVe siècle, le christianisme s’est tellement développé et consolidé qu’il devient urgent soit de l’éliminer, soit de l’accepter.
L’empereur Dioclétien tente vainement de le détruire ; l’empereur Constantin lereconnaît et fonde ainsi un empire chrétien.
2.4 Reconnaissance officielle
La conversion de Constantin procure à l’Église une place de choix dans la société, où il devient désormais plus honorable d’être chrétien que de ne pas l’être.
Toutefois, lespréceptes éthiques chrétiens s’en ressentent et l’on croit nécessaire, pour préserver l’intégrité des impératifs moraux du Christ, de se retirer du monde pour suivrepleinement la discipline chrétienne, et mener une vie de moine chrétien.
Après sa naissance dans le désert égyptien, où se retire l’ermite saint Antoine, le monachismechrétien apparaît comme substitut du martyre et attente de l’imminente fin des temps.
Il s’étend à de nombreuses régions de l’Empire chrétien pendant les IVe et Ve siècles. Des moines chrétiens s’adonnent à la prière, à l’ascétisme et au service, non seulement dans les régions grecques et latines de l’Empire mais bien au-delà de ses frontièresorientales, au cœur même de l’Asie.
Ils constituent, à l’époque byzantine puis à l’époque médiévale, la force dynamique la plus puissante et la seule apte à christianiser lesnon-croyants, à insuffler un renouveau dans le culte, dans la prédication et, malgré leur anti-intellectualisme farouche, dans la théologie et l’érudition.
La plupart deschrétiens d’aujourd’hui doivent leur religion à l’activité des moines.
Voir aussi ordres religieux.
2.5 Christianisme oriental
Patriarcats orientaux du christianismeInstitués entre le iv e et le vi e siècle, les quatre patriarcats orientaux de l'Église chrétienne ancienne sont — avec Rome enOccident — Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.© Microsoft Corporation.
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Un des actes les plus importants de l’empereur Constantin est sa décision, en 330, de transporter de Rome à Byzance le siège de l’Empire, la « Nouvelle Rome », àl’extrémité orientale de la Méditerranée.
La nouvelle capitale, Constantinople (aujourd’hui Istanbul), est aussi le foyer intellectuel et religieux du christianisme oriental.
Alors.
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