Bonnets Rouges et Bonnets Jaunes Sous l'aile protectrice des Trois Joyaux Attribut de certains rites, la Coiffe est devenue signe emblématique des écoles dites des Anciens (rouge) et des Modernes (jaune).
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Il convient néanmoins de se garder de l’impression d’un antagonisme
perpétuel entre ces diverses obédiences.
Sans doute les relations
ont-elles été parfois conflictuelles entre les ordres, en raison de
rivalités personnelles et de divergences d’intérêts, souvent inspirées
par des alliés extérieurs temporaires.
Sur le plan de la doctrine
cependant, bonnets rouges et bonnets jaunes se reconnaissent tous
fidèles et serviteurs de la loi du Bouddha.
D’ailleurs, si les premiers
sont associés aux Anciens et les seconds plus proches de l’ordre
Geloug, il arrive qu’au cours de rituels spécifiques l’une ou l’autre
coiffe soit utilisée.
Premier pas indispensable pour les bouddhistes du Haut Pays,
s’engager pleinement sur la voie implique “ kyabdro ”, c’est-à-dire
“ prendre refuge ” auprès du Triple Joyau.
Les bouddhistes tibétains
en font d’ordinaire un préalable à toute initiation à la Bonne Loi, car la
pratique concrète est indissociable de l’étude livresque ; et que pour
accomplir correctement les exercices de méditation, il est nécessaire
d’avoir un maître apte à diriger ce double apprentissage.
De cette exigence découle un autre impératif, le choix mutuel et
judicieux qui cimente la relation entre maître et disciple.
Le fondement
de la vision bouddhiste demeure où que ce soit le Bouddha, son
enseignement (le dharma) et la communauté monastique (le sangha), à
la fois pierre de touche et protection de la quête spirituelle.
Avec
l’évolution du Mahâyâna qui avance la notion d’universalité de la
bouddhéité au-delà de la personnalité historique de Çakyamûni, le
développement du Vajray¯ ana accroît la prééminence du maître
instructeur qui en incarne le principe vivant parmi les hommes.
D’ailleurs, “ lama ” n’est pas employé pour le tout-venant des moines,
c’est un titre réservé aux plus accomplis et aux plus savants, sages
habilités à enseigner la doctrine et à pratiquer les rites, à former les
autres et à les mener jusqu’à l’Éveil en fonction de leurs aptitudes
propres.
Pour le pratiquant de stricte obédience, la tradition du Tantrayâna est
de placer toute son existence sous la protection complémentaire, mais
non moins capitale, des “ Trois Racines ” : le lama, source de
bénédiction durant le cheminement ; une divinité de méditation ou
tutélaire (yidam), comme gage d’accomplissement ; les protecteurs de
la Loi et les puissances féminines (dakîni), garants de l’activité éveillée.
La “ prise de refuge ” s’accompagne généralement de prosternations,
expression physique d’humilité qui est aussi une façon d’honorer
l’enseignement..
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