Arianisme
Publié le 24/03/2012
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Hérésie chrétienne qui eut cours du IVe au VIe siècle sur l'instigation d'Arius, condamné par l'Église en 325 et en 381. Cette doctrine niant la consubstantialité du Fils avec le Père — c'est-à-dire niant l'essence divine de Jésus — se scinda ensuite en plusieurs tendances qui rencontrèrent un vaste écho dans et hors de l'Empire.
«
d'autre part issu d'une filiation
plus « adoptive » que « natu-
relle » avec le Père.
Car si le
Père avait « engendré » le
Fils, cela signifierait que Dieu
aurait perdu un peu de sa
substance.
Ce qui, pour Arius,
est tout à fait impossible.
Par
ses réflexions philosophiques
et théologiques, le prêtre
alexandrin en vient presque à
nier la divinité du Christ, l'un
des fondements même du
christianisme.
Le concile de Nicée
Malgré les condamnations de
l'Église d'Alexandrie, les théo-
ries d'Arius séduisent de nom-
breux chrétiens.
Les esprits
s'enflamment, la controverse
enfle, l'agitation menace...
Pour ramener le calme, l'em-
pereur Constantin convoque,
en 325, le concile de Nicée.
Pour l'Église, l'événement est
d'importance.
C'est la premiè-
re fois que se tient une telle
réunion, dont les décisions
sont à même de s'appliquer
dans tout l'empire romain
d'Orient.
Quelque trois cents
évêques se retrouvent à Ni-
cée.
Le pape Sylvestre, trop
âgé, a donné mission à deux
légats.
Précisant la doctrine
chrétienne sur la divinité du
Christ, le concile condamne
les thèses d'Arius : le Fils est
engendré par le Père, le Fils
est consubstantiel au Père
(c'est-à-dire de même nature
que le Père).
L'empereur
Constantin exile Arius.
Le concile de Nicée n'inverse
cependant pas le cours des
choses.
En Orient, notamment,
l'arianisme poursuit sa pro-
gression, et les bagarres théo-
logiques continuent à faire
rage.
Au gré des événements,
Constantin et ses successeurs
sur le trône impérial, soute-
nant l'un ou l'autre camp,
seront pro-ariens ou anti-
ariens.
Ulfilas, prêtre arien né
de parents cappadociens vers
310 et mort vers 380, aurait
semble-t-il tenté de rappro-
cher arianisme et catholicis-
me.
Évangélisateur des Goths,
traducteur de la Bible en lan-
gue gothique et premier évê-
que des Wisigoths, il assure
une pérennité à l'« hérésie ».
Ayant pratiquement disparu
de l'Empire, celle-ci ressurgira
au moment des invasions bar-
bares, Wisigoths, Ostrogoths,
Lombards étant tous tenants
de l'arianisme.
Le concile de
Constantinople
Dans l'Empire, les bagarres
entre pro-ariens et anti-ariens
durent une soixantaine d'an-
nées.
Afin de mettre définiti-
vement un terme à la contro-
verse, l'empereur Théodose
convoque en 381 un second
concile oecuménique à Cons-
tantinople, capitale de l'empi-
re romain d'Orient.
Quelque
cent cinquante évêques y
assistent et opèrent la récon-
ciliation entre l'Occident, en
majorité fidèle aux thèses du
concile de Nicée, et l'Orient,
plutôt rallié aux thèses d'Arius.
Le concile de Constantinople
scelle le dogme de la Trinité,
en affirmant notamment la
divinité de l'Esprit-Saint et la
notion du Dieu unique en trois
personnes.
Les peuples barbares consti-
tuent le dernier bastion de
l'arianisme.
Mais, peu à peu,
Burgondes, Goths et Vandales
disparaissent en tant que na-
tions sous les coups des Francs
et des Byzantins.
Implantés en
Espagne, les Wisigoths se
convertissent au catholicisme
vers 587-589.
Menacé par les
armées byzantines, le roi wisi-
goth Reccared accomplit sans
doute là une conversion poli-
tique.
L'abandon de l'arianis-
me par les Lombards, encore
plus tardif, n'intervient qu'au
cours du Vile siècle.
AT
L
AS
er
tee
le unze •
Fresque de Speranza
(1600) évoquant le
concile
de Nicée, réuni en 325 par
l'empereur Constantin.
L'assemblée des évêques
condamna l'arianisme et
adopta le fondement du
crédo chrétien (Rome,
bibliothèque du Vatican)
LES GRANDS
ADVERSAIRES DE
L'ARIANISME
Les théologiens chrétiens du
IV•
siècle mènent la lutte
contre les thèses d'Adus.
Élu patriarche d'Alexandrie
en 328,
Athanase en
est,
grâce au soutien de Rome, le
fer de lance.
A cinq reprises,
il est contraint à l'exil par
l'empereur — Constantin et
ses successeurs seront
sensibles
aux
thèses
ariennes.
En 366, il regagne
définitivement Alexandrie.
A sa mort, Basile de Césarée
reprend le flambeau.
C'est lui qui formule l'une des
clés du dogme de la Trinité,
l'unité divine, une seule
nature en trois personnes
distinctes.
En Gaule,
Hilaire, évêque de Poitiers,
est à la pointe du combat
contre l'arianisme.
Comme le pape Libère, il est
contraint à l'exil par
l'empereur romain Constance
Il.
Mais, à son retour de
Phrygie, fidèle
à ses positions, il dépose les
évêques ariens de Gaule.
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